Dans l’avion qui le ramenait de Colombie, le pape François a précisé le message de l’Église sur le sort des migrants.Le pape François a profité de son retour de Colombie, ce 10 septembre, pour répondre aux questions des journalistes. Quarante minutes durant lesquels le souverain pontife a évoqué des thèmes aussi divers que le réchauffement climatique, la crise vénézuélienne, la Corée du Nord, la paix, la corruption et l’argent. Il est également revenu sur l’immigration, délivrant un message plus pondéré, au moins en apparence, que lors de ses dernières sorties sur la question.
Une gestion qui doit être prudente
L’évêque de Rome a une nouvelle fois rappelé que la générosité dans l’accueil était au cœur des Écritures. Se référant au Deutéronome, le Pape affirme ainsi : « La question des migrants est d’abord un cœur ouvert, toujours : c’est un commandement de Dieu. De les recevoir “Parce que tu as été esclave, étranger en Égypte”, dit la Bible ». Mais il rappelle aussi qu’un « gouvernement doit gérer ce problème avec la vertu propre du gouvernant, c’est-à-dire la prudence ». Pour le souverain pontife, deux principes doivent alors guider les chefs d’États dans leur générosité : « D’abord : combien ai-je de places ? Deuxièmement : il ne suffit pas de les recevoir mais de les intégrer ».
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C’est sur ce second point que le Saint-Père a le plus insisté. Il a notamment fait référence aux propos qu’il avait tenus lors de son retour de Suède en novembre 2016. Il avait alors affirmé que le pays scandinave avait toujours « donné l’exemple dans la façon de placer les personnes, de leur faire apprendre la langue, de les intégrer dans la culture ». Sans revenir sur ces paroles, il précise cette fois que « même la Suède à un moment a dit “Un nombre plus important n’est pas possible, car il y a le risque de la non-intégration” ».
Investir en Afrique
Le dernier point qu’il a évoqué est celui des causes de l’immigration. Ainsi, le Pape explique qu’il faut distinguer « ceux qui fuient la guerre » et « ceux qui fuient la faim ». Dans ce dernier cas, il vise notamment les immigrés d’origine africaine. « Il y a dans notre inconscient collectif un principe : l’Afrique va être exploitée » dénonce le souverain pontife. Pour lui, « l’Afrique est une amie et elle doit être aidée à croître » et c’est pour cela qu’il plaide pour plus d’investissements vers ce continent.
Ces propos arrivent après une série d’autres prises de positions sur la question des migrants du pape François, dont certains ont fait débat. Les derniers datent du 21 août. Donnant des instructions en vue de la Journée mondiale qui leur est dédiée, promue par l’Église catholique, et qui se déroulera le 18 janvier prochain, le souverain pontife avait plaidé pour un meilleur accueil des migrants et des réfugiés. Il avait notamment expliqué que l’intégration représentait une chance « d’enrichissement interculturel général ».
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