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L’Église d’Ukraine : une nation spirituelle

PROCESSION UKRAINE

Procession en Ukraine.

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Louise Alméras - publié le 02/09/17
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L’Église gréco-catholique ukrainienne fait partie des Églises orientales présentes au sein de l’Église catholique. Elle a su résister aux différentes persécutions — notamment communiste — et demeurer un rameau vivace de l’Église. À Paris, elle est représentée par une communauté active.En 988, le baptême du prince de Kiev, Vladimir, marque l’introduction du christianisme en Russie. Liée à Constantinople, cette Église est alors de rite byzantin. Malgré le schisme de 1054, qui marque la scission entre l’Église d’Orient et l’Église d’Occident, les catholiques d’Ukraine resteront un trait d’union entre Constantinople et Rome, en dépit de la profondeur de la rupture. Il faudra attendre l’année 1596 pour que l’acte d’union de Brest-Litovsk fonde l’Église gréco-catholique unie à Rome. Pendant quelques temps, elle cohabite avec l’Église orthodoxe, mais cette situation demeure fragile, d’autant plus que les convoitises dont cette terre est l’objet au fil des siècles, de la part des Polonais, des Lituaniens, des Russes et des Autrichiens, suscitent des divisions politiques qui recoupent souvent la fracture religieuse.

Face au géant russe en particulier, les catholiques sont particulièrement menacés, d’abord sous la tutelle des tsars qui interdisent toute manifestation religieuse, ensuite et surtout sous l’ère communiste (l’Ukraine, furtivement indépendante en 1917, bascule sous la férule de l’URSS en 1922). Staline s’emploie à remplir les goulags de fidèles et de représentants du clergé. En 1946, à Lvov, il intime l’ordre au clergé de renoncer à sa fidélité à Rome : seuls 204 prêtres rallient l’église orthodoxe. Les autres prennent à leur tour le chemin de la déportation. Certes, la déstalinisation améliore le sort des catholiques mais l’Église ne retrouve sa liberté qu’en 1991, lorsque le cardinal Lubachivsky rentre en Ukraine et prend possession de la cathédrale de Lvov. Sa Béatitude Lubomyr Husar, père spirituel de l’Ukraine, décédé en mai 2017, veillera à défendre par la suite cette Église, désormais menacé par la sécularisation et les mirages de la consommation.

Une Église vivante

Au milieu du mois de juillet dernier, le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, le cardinal Leonardo Sandri, a effectué un voyage de six jours en Ukraine dans un souci d’unité entre les Églises et pour soutenir le pays dans l’épreuve. Le 16 juillet, à l’occasion du pèlerinage marial national, il a concélébré la divine liturgie au sanctuaire de Notre-Dame de Zarvanytsia, aux côtés de Mgr Sviatoslav Shevchuk, chef de l’Église gréco-catholique d’Ukraine. Le cardinal a alors renouvelé sa prière pour la paix dans l’Est du pays, en appelant à la fin des souffrances de tant de personnes. Il a aussi rappelé combien l’Ukraine était dans le cœur du pape François, qui avait organisé une quête pour le pays, le 24 avril 2016.

Malgré les difficultés et le conflit persistant avec les séparatistes pro-russes, le cardinal a souligné “un climat d’espérance pour l’avenir de l’Ukraine”. Pouvoir confier à la Sainte Vierge  la souffrance des personnes touchées par le conflit, ainsi que leur désir de paix, a été pour lui le “plus beau de ce voyage”. Le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales a également observé, avec beaucoup d’enthousiasme, les catholiques latins se joindre aux gréco-catholiques et a exprimé “son désir que ce voyage puisse aider à faire croître la communion entre les Églises”.

L’Église d’Ukraine en France

Le 21 juillet 2012, le pape Benoît XVI a nommé Éxarque apostolique (évêque) pour les fidèles Ukrainiens de rite byzantin résidant en France, Mgr Borys Gudziak et le 19 janvier 2013, il a élevé cet exarchat apostolique au rang d’éparchie (diocèse) nommée “saint Vladimir le Grand de Paris pour les Ukrainiens de rite byzantin”. On y célèbre la Divine liturgie de saint Jean Chrysostome, la plus courante du rite byzantin. Mgr Borys est ainsi le premier évêque titulaire de cette éparchie.

La cathédrale parisienne, située en plein coeur du quartier de Saint-Germain-des-Près, du même nom que l’éparchie, sert de pôle de rassemblement à la communauté ukrainienne, réduite à l’exil au fil des persécutions. Le recteur de la cathédrale est le père Mykhailo Romaniuk. L’âme slave s’y révèle, et bien plus celle de l’Ukraine qui y trouve un lieu de silence, de vie spirituelle, culturelle, comme nulle part ailleurs en France. La cathédrale gréco-catholique ukrainienne tient donc une place majeure, même si la communauté ukrainienne est également présente à Lourdes, Villeurbanne, dans la région de Strasbourg et Mulhouse.



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