À l’angélus dominical, le Saint-Père a mis en garde les pèlerins contre “les jolis bateaux séduisants mais peu sûrs des idéologies, des modes et des slogans” qui font couler l’homme à pic.La barque de l’Église tient bon grâce à la Parole et à la “présence” de Jésus qui aide à surmonter les tempêtes de l’existence. À son bord, “nous sommes en sécurité, malgré nos misères et nos faiblesses”, a déclaré le pape François en commentant l’Évangile de ce dimanche 13 août, de la fenêtre de son bureau à l’occasion de sa traditionnelle rencontre avec les pèlerins et fidèles pour la récitation de l’angélus, place Saint-Pierre. L’occasion pour le Saint-Père de rappeler que la foi n’est pas une échappatoire face aux problèmes de la vie, mais un véritable soutien pour avancer et donner un sens à sa vie, contrairement “aux jolis bateaux séduisants mais peu sûrs des idéologies, des modes et des slogans” qui font couler l’homme à pic.
Le doute face à la peur et l’angoisse
Dans l’Évangile du jour (Mt 14, 22-33), Jésus, après avoir prié toute la nuit à l’écart, se dirige vers la barque de ses disciples, en marchant sur les eaux, créant la stupeur et la peur parmi eux. Ils croient voir un fantôme. “Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur !”, leur dit-il. Mais Pierre, méfiant, lui demande, “Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux”. Jésus lui dit : « Viens ! ». Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! ». Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ?”.
Ce passage de l’Évangile, a expliqué le Saint-Père, “est riche en symboles”, il incite les chrétiens à réfléchir à leur foi en tant que “individus” et en tant que “communauté”. La communauté, “cette communauté ecclésiale, a-t-elle la foi ? Comment est-elle en chacun de nous et au sein de notre communauté ?”. La barque, a-t-il résumé, “c’est la vie de chacun de nous mais c’est aussi la vie de l’Église ; le vent contraire représente les difficultés et les épreuves. L’invocation de Pierre : “Seigneur, commande-moi de venir à toi !” et son cri : “Sauve-moi !” ressemblent tellement à notre désir de sentir la proximité de Dieu, mais aussi la peur et l’angoisse qui accompagnent les durs moments de notre vie et de nos communautés, marquée par des fragilités interne et des difficultés extérieures”.
La foi, une corde tendue à laquelle s’agripper
La parole sûre de Jésus, comparable à « une corde tendue à laquelle s’agripper pour affronter les eaux hostiles et turbulentes », n’a pas suffi à Pierre et il a commencé à couler. « Cela peut nous arriver à nous aussi”, a souligné le Pape, quand face aux adversités de la vie, on se met à consulter des horoscopes et des cartomanciens, au lieu de s’agripper à la Parole de Jésus, « cela veut dire que notre foi n’est pas très forte ! ». C’est oublier que la foi dans le Seigneur et dans sa Parole « n’ouvre pas un chemin où tout est facile et tranquille, n’évite pas les tempêtes de la vie », mais « donne la sécurité d’une Présence, celle de Jésus, qui nous pousse à surmonter les tempêtes de l’existence, la certitude d’une main qui nous saisit même quand il fait nuit noire ».
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Cette barque, “quelle magnifique image de la réalité de l’Église” qui, de tout temps, “doit affronter aussi des vents contraires et des tempêtes qui menacent de la renverser”. Ce qui la sauve, a insisté le pape François, “ce ne sont ni le courage et les qualités de ses hommes mais la foi en Jésus et dans sa parole. Voilà la garantie !”, a-t-il conclu avant d’inviter pèlerins et fidèles rassemblés par milliers sur la place Saint-Pierre, à répéter avec lui leur foi en Jésus et sa parole. Comme les disciples, qui se prosternèrent devant Jésus et lui dirent : “Vraiment, tu es le Fils de Dieu !”.
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