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Qu’est-ce qu’un oratoire ?

ORATORY ORGEVAL

L'oratoire d'Orgeval, en Isère.

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Valentin Fontan-Moret - publié le 12/08/17
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D’innombrables oratoires ponctuent les routes de France et du monde, signalant la dévotion qui règne dans ces contrées. Leur fonction tombe néanmoins dans l’oubli et leur histoire est souvent méconnue. Ces lieux de culte sont pourtant moins anodins qu’ils n’en ont l’air.Le terme d’oratoire est dérivé du latin « orare », qui désigne la prière. Cette appellation peut surprendre car nos pratiques actuelles ne nous portent pas à concevoir ces monuments de pierre souvent modestes, figurant une croix, et orné d’une statue de la Vierge Marie ou bien d’un saint disposée dans une niche, autrement que comme la marque publique de la piété qui existe ou a existé dans une région. La fonction de l’oratoire n’est pourtant pas que symbolique, il s’agit bel et bien d’appeler à la prière le passant, voyageur, pèlerin ou habitant, en même temps que de lui permettre de se repérer.

C’est dans les campagnes que l’on rencontre encore la majorité des plus de 12 000 oratoires répertoriés en France. Élevés pour invoquer la protection d’un village, signaler un chemin de pèlerinage ou, comme un ex-voto, pour rendre grâce, leur emplacement est parfois très ancien et ne doit généralement rien au hasard. En effet les oratoires se sont progressivement substitués aux lieux de cultes païens tels que les menhirs, les sources ou les arbres, tantôt christianisés, tantôt remplacés. C’est ainsi par exemple qu’aux premiers temps de l’évangélisation des populations celtes, certains menhirs ont été surmontés d’une croix. Ces formes primitives d’oratoire ont évolué pour devenir, dans certaines régions, des constructions plus élaborées, s’apparentant à de petites chapelles.

Les oratoires témoignent donc publiquement de la piété populaire et rurale et constituent parfois les seuls lieux de culte dans des contrées éloignées des grandes églises. On retrouve cependant des pratiques similaires dans les villes, sous la forme de niches abritant des statues de saints, comme les innombrables madones lyonnaises qui ornent les angles des immeubles anciens. Tombés dans l’oubli du fait de l’urbanisation massive, mais aussi de la laïcisation qui relègue la pratique religieuse à la sphère privée, les oratoires de France sont souvent vandalisés ou tout simplement détruits par le temps et le défaut d’entretien. De nombreuses associations œuvrent cependant pour leur recensement et leur conservation.

Notons enfin que le terme d’oratoire désigne aussi, plus rarement, des chapelles privées, vouées à la prière personnelle et intégrées dans des lieux d’habitation. Cette autre définition du terme nous rappelle que l’oratoire n’est pas qu’une manifestation matérielle de la religiosité, mais un véritable lieu d’appel à la prière.



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