Dans son message pour la journée mondiale du tourisme 2017, le Saint-Siège plaide pour un tourisme « à visage humain » et appelle les chrétiens à promouvoir le développement intégral de l’homme à la lumière de l’Évangile.À l’occasion de la Journée mondiale du tourisme, célébrée le 27 septembre de chaque année, le Vatican a publié le 1er août dernier son premier message qui, comme la Journée mondiale de cette année 2017, proclamée par les Nations unies, est placée sous le signe du “tourisme durable”. Un tourisme qui ne doit pas se réduire à un « simple profit économique” mais doit être “intégral”, c’est-à-dire “promouvoir tout homme et tout l’homme”, a déclaré le cardinal Peter Turkson, préfet du nouveau dicastère pour le Service du développement humain intégral, signataire du message. En toile de fond, les encycliques Populorum Progressio du bienheureux Paul VI et Laudato si’ du pape François. L’occasion de rappeler en cette période de pause estivale, que la période de vacances “ne saurait être prétexte ni à l’irresponsabilité ni à l’exploitation”.
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Un tourisme à “visage humain”
Dans ce premier message, le nouveau dicastère, qui prend très à cœur “toute activité authentiquement humaine”, a souhaité s’unir à la société civile, pour parler d’un phénomène de grande importance – le tourisme — à cause des risques et des dangers qu’il peut représenter dans de nombreux domaines, au niveau mondial. Son premier objectif : promouvoir un “tourisme à visage humain”, qui se traduit en projets “de communauté”, “de coopération”, “de solidarité”, et par une “mise en valeur du grand patrimoine artistique” qui porte à connaître “la vraie beauté”, souligne le texte. Pour cela l’Église propose aux chrétiens d’apporter leur pierre à l’édifice en promouvant « le développement intégral de l’homme à la lumière de l’Évangile”, en offrant leur contribution afin que “le tourisme puisse favoriser le développement des peuples, en particulier de ceux qui sont les plus défavorisés”, à travers leurs réflexions et leurs actions qui montrent que l’être humain ne doit pas agir “en maître” mais en “administrateur responsable”.
Selon le dernier baromètre de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) se rapportant à l’année 2016 — le nombre d’arrivées touristiques internationales s’élève à environ 1 milliard 235 millions. Au niveau mondial, le secteur représente 10 % du PIB et 7 % du total des exportations, compte tenu qu’un emploi sur 11 se situe dans le secteur du tourisme. Celui-ci occupe donc une place importante dans les économies des différents États et dans les politiques qui tendent au développement inclusif et à la durabilité environnementale au niveau global.
Parler de « tourisme durable » renvoie automatiquement les hommes à se reconnaître “frères”. Une reconnaissance fondamentale pour comprendre “le principe de gratuité et la logique du don”, les devoirs “de solidarité, de justice et de charité universelle”, essentiels pour contribuer à “un véritable développement durable” dans tous les domaines. Pour cela, il est proposé aux chrétiens tout spécialement, “par leur foi et leur action”, de promouvoir des initiatives qui “mettent réellement le tourisme au service du développement intégral de la personne”, en encourageant “les pratiques qui vont dans ce sens” et appuyant “tout comportement et changement de mode de vie” qui favorise “une nouvelle manière” de se situer par rapport à son prochain.
Réflexion ouverte à l’horizon 2030
Pour l’Église, dans le contexte des objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030, cette année doit être vue comme une belle occasion pour “favoriser des politiques adéquates de la part des gouvernements et de bonnes pratiques de la part des entreprises du secteur, et pour sensibiliser les consommateurs et les populations locales, en mettant en évidence qu’une conception intégrale du tourisme contribue à un véritable développement durable”. La réflexion est ouverte. Elle demande “un discernement sérieux” et des efforts que le cardinal Turkson invite à vivre à la lumière des paroles et des intentions soulignées par le pape François dans son discours aux Nations unies, en septembre 2015 : “La maison commune de tous les hommes doit continuer à s’élever sur une juste compréhension de la fraternité universelle et sur le respect du caractère sacré de chaque vie humaine, de chaque homme et de chaque femme […] Sur la compréhension d’une certaine sacralité de la nature créée”.
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