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“Nous sommes des îles lointaines qui avons besoin de Dieu”

Mgr Jean-Pierre Cottanceau

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Kevin Siao - publié le 28/07/17
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Rencontre avec Mgr Jean-Pierre Cottanceau, nouvel archevêque de Papeete, sur l’île de Tahiti, en Polynésie française. En ce beau mois de juillet, alors que le soleil brille de mille feux sur l’île de Tahiti, Monseigneur Cottanceau nous reçoit à l’Archevêché, demeure épiscopale des vicaires apostoliques et archevêques, construit dans un style colonial et situé dans un écrin de verdure tropicale en plein cœur de Papeete. Récemment ordonné archevêque, Monseigneur Cottanceau confie vouloir servir la jeunesse et la famille.

L’Église au service de la jeunesse et de la famille

Après avoir été pendant douze années curé de paroisse en Polynésie française, Monseigneur Cottanceau fut par la suite nommé administrateur apostolique pendant près d’un an et quelques mois avant d’être ordonné archevêque le 18 février 2017 à Papeete, en l’Église de Maria No te Hau (Notre-Dame de la Paix). Il a pu ainsi “prendre la température” des besoins de l’archidiocèse afin de définir les priorités de sa mission. Parmi ces dernières se trouvent la jeunesse, leurs familles et les relations entre les communautés chrétiennes de Polynésie française. Bien qu’elles soient indépendantes les unes des autres, elles sont intimement liées puisque l’une ne va pas sans l’autre.

Il explique, par exemple, que la famille est le creuset par excellence dans lequel les jeunes sont amenés à s’épanouir tout au long de leur vie. À travers elle, ils reçoivent tout l’amour et l’attention qui leur permettront par la suite de grandir et de devenir des adultes responsables. En recevant cet amour et cette attention nécessaire, les jeunes pourront en redistribuer davantage autour d’eux, car “nous le savons bien, nous ne donnons que ce que nous avons reçu depuis notre plus tendre enfance”, souligne Monseigneur Cottanceau.

Par ailleurs, il a constaté que les jeunes en Polynésie sont parfois perdus, car ils ne retrouvent pas dans leur entourage familial deux besoins essentiels à la vie : l’amour et la confiance. Si les jeunes trouvent au sein de leur famille l’amour et la confiance, ils n’iront pas chercher ce qui leur manque ailleurs. De même, ils sont souvent critiqués parce qu’ils ont des rêves, comme tout le monde. Mais les critiques ne les aideront pas à entreprendre des projets ! Or il est important que ces jeunes puissent entreprendre et la famille doit être un appui solide sur lequel ils peuvent compter.

Mais comment accompagner ces jeunes et les aider à grandir afin qu’ils deviennent des adultes responsables ? Pour cela, il faut repenser la place de la catéchèse : comment est-elle capable d’aider les jeunes à grandir dans l’Évangile ? La catéchèse ne doit pas être une “corvée” mais un vrai lieu de vie. “Elle doit nous aider à établir des liens”, insiste Monseigneur Cottanceau.

Enfin, toutes les communautés chrétiennes en Polynésie française, doivent témoigner de l’Amour du Christ. À ce titre, nous devons être de vrais serviteurs tels que le Christ nous l’enseigne : “Soyez le serviteur de tous” (1 Co 9, 19). L’Église en Polynésie doit entrer dans le dialogue avec les autres communautés chrétiennes afin de vivre pleinement l’Amour du Christ et que l’on puisse dire : “Voyez comme ils s’aiment” ! Ainsi, témoigner de l’Amour du Christ passe nécessairement par l’amour que nous saurons donner à notre prochain.

Aller à la rencontre d’une “île”

Partager l’Amour du Seigneur envers son prochain c’est aller à la rencontre d’une “île” et la devise de Monseigneur Cottanceau s’enracine dans cette “rencontre” avec l’autre. En effet, lorsqu’il était jeune prêtre, Monseigneur Cottanceau nous raconte qu’il a eu l’occasion de partir en Afrique pendant deux années. Cette expérience l’ayant beaucoup marqué, il a su dès lors que sa vocation était en Outre-Mer. Fin connaisseur de la Bible, il a trouvé et médité un passage tiré de Jérémie qui résume à lui seul son attirance pour les “îles lointaines” : Adnuntiate Verbum Domini insulis.

Monseigneur Cottanceau souligne que “les îles peuvent être lointaines, mais cet éloignement n’est pas que géographique ! Près de nous se trouvent des îles lointaines : les pauvres, les exclus de la société, les jeunes, les familles dans le besoin… Eux aussi sont des îles lointaines qui attendent que nous allions à leur rencontre afin de leur annoncer la Bonne Nouvelle !” Enfin, Monseigneur souhaiterai rappeler que “nous sommes tous des îles lointaines et que nous avons besoin de nous rapprocher Dieu”.

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