Le cardinal de Lyon est en visite en Irak pour trois jours afin d’honorer une promesse faites à l’Église chaldéenne : installer une statue à Mossoul, tout juste libérée de l’État islamique.Le cardinal de Lyon Philippe Barbarin est arrivé à Erbil, en Irak, dans la nuit du 23 juillet. Il est accompagné d’une délégation française de prêtres et de diacres, qui comprend notamment Mgr Marc Stenger, président de Pax Christi, Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry chargé du dialogue interreligieux pour la congrégation des évêques de France, Éric Mouterde, vicaire général de Lyon et Mgr Pascal Gollnisch, président de l’Œuvre d’Orient, qui les a attendus sur place.
Une promesse vieille de trois ans
Le cardinal pourra honorer une promesse faite il y a presque trois ans, en décembre 2014, d’installer une statue de Notre-Dame de Fourvière dans la ville de Mossoul. Elle avait été offerte en décembre 2014 par la délégation lyonnaise lors d’une visite des chrétiens de Mossoul déplacés à Erbil, à 80 kilomètres de là. La deuxième ville d’Irak étant alors sous l’emprise de l’État islamique, l’installation de la statue avait été renvoyée à plus tard. Le cardinal avait alors lancé un jumelage entre Lyon et Mossoul, qui se trouve être la première ville chrétienne du pays. Il a fallu attendre le 9 juillet dernier pour que la ville irakienne soit libérée et que Mgr Barbarin puisse s’y rendre. Il a donc logiquement accepté l’invitation de Mgr Louis-Raphael Sako Ier, patriarche des chaldéens basé à Bagdad.
« Après tant de mois de souffrance et d’exil, ils veulent faire résonner l’appel à ce que les populations déplacées, musulmanes, chrétiennes et yézidies, réinvestissent la ville de leurs origines », explique un communiqué du diocèse de Lyon annonçant le départ du cardinal pour l’Irak. Lundi, la délégation visite la ville de Qaraqosh, où une messe est notamment célébrée. Mardi, elle entrera à Mossoul accompagnée du patriarche des chaldéens dans la ville qui a connu trois ans de siège et de violence. D’après le communiqué, Mgr Louis-Raphael Sako Ier apportera 3 000 paniers alimentaires à Mossoul. Depuis la libération de la ville, seules cinq familles chrétiennes sont revenues selon le diocèse de Lyon. Bien que le calme ne soit pas totalement revenu, le cardinal Barbarin fait confiance au Patriarche. S’il admet que le déplacement « comporte des dangers », il n’est pas effrayé et explique à Famille chrétienne : « Nous sommes entre les mains du Seigneur. Je n’ai pas peur pour moi mais davantage pour les personnes qui composent la délégation ».