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Qui sont les coptes catholiques ?

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Louise Alméras - publié le 14/07/17
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Aujourd’hui en voie de disparition, cette communauté de l’Église orientale est pourtant un berceau du christianisme. Persécutée par les islamistes dans leur pays d’Égypte, leur rôle demeure important.

L’origine des coptes catholiques

Les coptes refusent le concile de Chalcédoine en 451 par fidélité aux formules du concile d’Éphèse de 431, on les dira alors “monophysistes”. Persécutés par les Arabes, ils sont rejetés par les Croisés comme hérétiques. Le Patriarcat est enfin établi par le pape Léon XIII en 1895, avec un patriarche de 1899 à 1908, puis à partir de 1947 ; entre temps sont nommés des administrateurs apostoliques. Actuellement, S. B. Ibrahim Isaac Sidrak est le Patriarche élu de cette Église depuis le 12 mars 2013, après avoir été élu en 2002 évêque de l’éparchie de Minya par le synode copte catholique.

“Nous sommes les héritiers de l’Égypte pharaonique, aujourd’hui nous mettons sur le poignet la croix qui date de cette époque, cela montre que nous sommes des autochtones, ni hellénisés, ni arabisés”, explique Mgr Michel Chafik, recteur de la Mission copte catholique à Paris. “Les coptes sont les chrétiens de la première heure, rappelle-t-il. Saint Marc est venu nous évangéliser, une communauté juive existait à Alexandrie où il y avait un centre hellénistique fondé par Alexandre le Grand, l’école d’Alexandrie aussi d’où de grands saints viennent, comme saint Clément et saint Athanase, ces figures de l’église universelle. Beaucoup de personnes de cette école ont défendu la foi de l’Église contre les hérésies, comme celle d’Arius qui a nié la divinité de Jésus-Christ par le concile de Nicée, avec saint Athanase. Saint Cyrille, évêque d’Alexandrie, a défendu la maternité divine de la Vierge Marie. Ensuite, nous sommes un pays berceau du monachisme, les premiers moines du monde entier viennent d’Égypte. Saint Pacôme et saint Origène sont aussi des grandes figures spirituelles et intellectuelles venus d’Égypte”.

Combien pèse la communauté catholique parmi la totalité des coptes chrétiens ?

La majorité des coptes est orthodoxe, avec environ douze millions de fidèles. Les coptes catholiques représentent une petite minorité de 250 000 personnes, en Égypte et en diaspora, c’est une minorité dans la minorité, puisque le pays compte également des catholiques syriens, melkites, maronites et latins. En France, les coptes catholiques sont environ 2 500, la paroisse parisienne célèbre une messe uniquement le dimanche matin à Notre-Dame d’Égypte dans le XXe arrondissement, aussi appelée Notre-Dame des malades. “Il existe aussi 250 000 protestants en Égypte , cela représente un demi million de chrétiens en Égypte, précise Mgr Chafik. Nous, nous avons notre séminaire, notre patriarche, nos évêques, nos diocèses. Nous sommes connus par nos institutions liées à l’enseignement (plus de deux cents écoles), au développement, aux soins médicaux, aux structures sociales comme les orphelinats, mais également pour nos congrégations religieuses présentent dans tout le pays”.

La visite du pape François en Égypte

Les 28 et 29 avril derniers, le Pape s’est rendu au Caire en messager de la paix et du dialogue interreligieux. Sa venue succédait à l’attentat du dimanche des Rameaux à l’encontre des coptes catholiques au début du mois, faisant 44 morts, suivi par un deuxième en l’église orthodoxe Saint-Marc d’Alexandrie. Dans ce climat tendu, son message de paix a fait beaucoup de bien et apporté de l’espérance aux chrétiens, il “a eu beaucoup d’influence pour le dialogue islamo-chrétien car son message a été fort”, déclare Mgr Chafik.

Le Saint-Père a rencontré toutes les personnalités du pays, le président Sissi et tous les chefs religieux sans exception. “Il a dit toute la vérité devant le régime, devant le président, devant le Azhar, pour la paix, devant les orthodoxes pour nous demander de prier ensemble, et il a dit aux coptes catholiques : “N’ayez pas peur le petit troupeau”. Il a souligné la nécessité de l’éducation, celle d’être clair, sans ambiguïté, pour affronter ensemble l’éducation des jeunes, pour leur apprendre à ne pas tuer, car une religion qui tue les autres n’est pas une religion qui vient de Dieu. Il n’a pas accusé l’islam pour autant, mais a rappelé les fondamentaux d’une religion et notamment que tous les citoyens sont égaux dans la société. La religion est ce qui relie les hommes et permet l’unité, non l’inverse. Chacun doit avoir la liberté de sa conscience. Il faut soutenir l’Égypte pour qu’elle puisse retrouver son rôle de leader comme c’était le cas avant, pour avoir la paix dans cette zone là.”

Depuis, le Vatican continue son action à la fois diplomatique et religieuse. Une délégation du conseil pontifical pour le dialogue interreligieux s’est rendue au Caire le 3 juillet dernier, pour s’entretenir avec le centre d’Al-Azhar, le phare de la pensée sunnite. La paix et la justice étaient au cœur des discussions, malgré une position ambigüe d’Al-Azhar, aussi bien à l’encontre du terrorisme qu’au sujet du respect de la citoyenneté des chrétiens.

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