Depuis toujours est associée à la notion de travail, celle de vacances. En effet, dès la Genèse, nous trouvons cette idée d’un repos suivant l’accomplissement de différentes tâches : après avoir créé le monde en six jours, Dieu inventa le septième jour afin de se reposer et de contempler son ouvrage de création. Initialement période de détente et de récupération, depuis le siècle dernier, les vacances sont peu à peu devenues l’occasion de multiplier les activités, de voyager, de partir visiter et de quitter ce qui nous est familier.
De nos jours et d’une façon contradictoire cependant, ces congés semblent souvent apporter un stress supplémentaire dans nos vies. En effet, ils sollicitent de notre part une certaine organisation, une adaptabilité, flexibilité, ils entraînent des changements dans nos routines quotidiennes, et ce, que l’on envisage de faire un voyage, ou non. Nous allons identifier plusieurs facteurs d’angoisses et de préoccupations liés à ces vacances tant convoitées, tout en proposant des idées et astuces pouvant apaiser nos craintes. Cela nous permettra de garder la sérénité que ce moment devrait nous apporter, pour notre plus grand bien et celui de notre entourage.
On pourrait dire que les vacances sont attendues comme une délivrance, une récompense bien méritée, après les efforts fournis tout au long de l’année. On passe beaucoup de temps à en planifier le programme, en voulant satisfaire tout le monde, enfants, conjoints, amis, famille. La question est souvent posée : « Que vas-tu faire pendant tes vacances ? » ou « Pars-tu quelque part ? ». Ainsi, les vacances semblent avoir acquis un rôle « magique » où doivent se mêler aventure, bricolage, farniente, absence de contraintes…
Pourtant, cela impliquerait une première pression. Effectivement, le fait de se dire qu’il « faut » faire quelque chose de ses vacances, insinue implicitement que de ne pas organiser des activités particulières reviendrait à ne pas mettre à profit ce temps accordé. Les attentes sont énormes, les vacances sont idéalisées et dès lors que quelque chose ne se passe pas comme prévu, la frustration et le stress sont au rendez-vous. Trouver les budgets nécessaires, varier les activités, occuper les enfants, s’occuper… faire un maximum pour en profiter ! Beaucoup de choses, pour une bien souvent trop courte période.
Henri Pull, psychiatre et pédopsychiatre, met un point d’honneur à dire qu’il faut « apprendre à mieux se connaître, à distinguer un effet de mode de nos besoins ». Il convient en effet tout d’abord de rester réaliste quant aux projets, en osant également dire « non » à l’une ou l’autre proposition. Il est tout aussi bénéfique de faire moins, tout en appréciant plus. Et cela ne signifie pas que l’on en profite moins ! Il est donc important de se défaire des idées reçues en s'imposant un programme défini, mais de plutôt laisser un peu plus place à la surprise. Là encore, ça ne veut pas forcément dire n’avoir aucune organisation comme nous allons le voir...
Second point après avoir imaginé un programme de vacances, l’organisation. Là aussi, beaucoup de choses entrent en jeu : quoi, où, quand, comment, avec qui ? Lorsque l’on s’est fixé des objectifs, on essaye de prendre un maximum de choses en compte : activités, transports, logements, passeports, visas, météo, contraintes temporelles...
Cependant restent beaucoup de sources de stress liées à l’incertitude : annulation, peur de se réveiller en retard, de rater un train, un avion, peur d’oublier, de perdre ou de manquer de quelque chose, de ne pas avoir assez de temps, d’avoir une météo désastreuse. Autant de choses sur lesquelles nous ne pouvons malheureusement pas agir et qu’il est plutôt impossible d’anticiper, malgré la meilleure organisation qui soit.
Pour autant, l’élaboration de listes peut être d’une grande aide afin de ne pas oublier quelque chose. Vous pouvez en faire plusieurs, en triant par priorité, ce qui vous tient à cœur de faire, ce qui est important ou ce qui l’est moins. Ça vous aidera déjà à éclaircir le programme, à relativiser sur ce que vous aurez accompli ou non, et également à ne pas oublier l’essentiel.
Dans la souplesse de votre programme, vous pouvez aussi préparer des plans « B », qui varieront selon la météo, les temps de trajet parfois rallongés, les modifications de dernière minute. Cela vous permettra de vous sentir plus sereine face à un changement.
Ensuite, il est capital de laisser une part d’improvisation dans vos vacances, faire place à l’inattendu. Pourquoi pas ne pas laisser quelques journées « vides », libres, où vous vivrez sans but précis, mais seulement au gré de vos envies ? Même un ou deux jours, au début ou à la fin de vos congés, peuvent être très bénéfiques afin de couper avec le rythme du travail et d’indiquer à votre corps et votre esprit qu’un changement s’instaure.
Autre crainte que l’on rencontre souvent : celle de s’ennuyer et de ne pas trouver de quoi occuper les enfants. Tout d’abord, il faut savoir qu’il est bon voire nécessaire pour un enfant de s’ennuyer. En effet, selon de nombreux experts, l’ennui procurerait aux enfants l’opportunité de développer leur créativité, de puiser dans leurs propres ressources afin de s’occuper, mais également de comprendre qu’il n’est pas obligatoire d’être constamment actif dans la vie.
Vous pouvez également penser à inclure les enfants dans les tâches ménagères, ce qui leur donnera un sentiment d’appartenance d’autant plus fort au foyer et à la famille, vous vous sentirez ainsi épaulés et cela prouvera votre confiance en eux. Quant à votre ennui personnel ? Profitez de ces moments pour faire ce que vous avez toujours remis au lendemain, lire un bon livre, regarder un film, sortir vagabonder sans but, reprendre contact avec de vieux amis, recoudre un habit ou même, savourer pour une fois de faire quelque chose de différent : rien !
Pour Mark Williams, professeur de psychologie à l’Université d’Oxford, « il est de plus en plus difficile de faire une pause et nous passons constamment d’une activité à une autre. Nous vivons dans une culture de la réussite et des objectifs ». En effet, un nouveau stress apparaît ces dernières années : le stress de ne pas arriver à décrocher du travail, incluant des angoisses de la reprise.
En premier lieu, il faudrait déjà ne pas culpabiliser de penser tout de même au travail. Il est légitime que cela soit dans vos esprits, puisque cela constitue votre activité tout au long de l’année et que les vacances servent à ça aussi : faire le point sur vos attentes, vos accomplissements, vos éventuels projets pour le futur, cela incluant votre avenir professionnel.
Le docteur Leroux, médecin généraliste, recommande cependant d’essayer d’éviter les contacts avec le travail, de mettre de côté tous nos petits outils de technologie moderne : téléphones, ordinateurs... même si le travail reste dans nos têtes, il est bien de réussir à se couper des sollicitations extérieures, ne serait-ce que quelques heures par jour. Pourquoi ne pas s’accorder au maximum une petite demie-heure le soir afin de consulter ses messages ?
Nous arrivons ainsi à un concept recommandé par de nombreux coachs : le lâcher-prise. Nous le trouvons dans de nombreuses philosophies, notamment chez les Taoïstes qui pratiquent le « Wu Wei », soit la « non-action » ou « ne pas faire ». L’idée principale est de se concentrer sur ses sensations : écouter, regarder, goûter, ressentir. Oublier, ou plutôt, réapprendre ce que signifie le terme « profiter » et puiser l’énergie dans ce qui nous fait plaisir. Il s’agit de reprendre conscience de ce que l’on veut faire et non plus de ce que l’on doit faire. On pourrait même se servir de ces vacances pour commencer quelque chose de nouveau, profiter de ce changement de rythme pour initier une chose qui perdurera ensuite. Vous avez toujours été tentée de commencer une nouvelle activité ? Pourquoi ne pas prendre le temps lors de ces vacances d’essayer puis éventuellement d’intégrer cette nouvelle activité à votre quotidien ? Afin d’arriver à ce lâcher prise, une excellente méthode est celle de la méditation et de la prière. Cela prend très peu de temps, au réveil ou au coucher, quelques minutes suffisent, apaisent, grâce à des paroles douces, reconnaissantes, à des exercices de respiration. Cela procure un sentiment de sérénité, un temps pour soi, et nous donne alors la capacité également d’être plus à l’écoute de nos propres désirs et de ceux des autres.
Un petit exercice à faire dès que vous avez une minute à vous : fermez les yeux, où que vous soyez. Concentrez-vous. Qu’entendez-vous ? Quels bruits distinguez-vous ? Avez-vous froid, chaud ? Que sentez-vous ? Prenez trois grandes respirations, et finissez par quelques phrases, intérieurement ou de vive voix, de gratitude, une petite prière pour remercier Dieu et la vie. Le fait de déconnecter, ne serait-ce que quelques minutes par jour, fait preuve d’un énorme bénéfice au quotidien pour votre énergie et votre bien-être.
Pour certains, les angoisses proviennent de tout autre chose : accidents, phobies des moyens de transport, des insectes, piqûres, blessures, hygiène, angoisse de quitter sa maison, ses repères, de laisser ses animaux à la garde de quelqu’un...
Dans ces cas-là, un principal mot d’ordre : ayez confiance. La prévention joue un rôle important bien sûr, vous pouvez faire en sorte d’avoir toujours une petite trousse à pharmacie avec vous, que vous ferez avec votre pharmacien en fonction de vos projets. Détendez-vous en confiant vos animaux ou votre maison à des personnes de confiance, assurez-vous qu’ils puissent vous joindre facilement s’il y a un souci, cela soulagera déjà pas mal de craintes. N’hésitez pas, si vous devez les confier à des professionnels, à recueillir des avis différents qui vous conforteront dans votre choix.
Pour ce qui est des accidents et blessures, rappelez-vous que nos anges gardiens veillent sur nous. Dans l’Ancien Testament, Dieu instaure la rupture du dimanche et de l’année sabbatique. Il invite au repos, à la confiance en sa providence, encourage à se laisser aller à la détente, sans en oublier la finalité : renouer des relations avec Dieu et avec son entourage. En vous laissant aller à faire confiance aux anges et à la vie et en leur étant reconnaissants, vous vous libèrerez déjà d’un poids et les craintes seront apaisées tout naturellement, ce qui vous permettra ainsi d’être plus sereine avec vous-même et avec les autres. Dans vos prières, vous pouvez mentionner Saint Christophe, protecteur des utilisateurs de moyens de transports, lorsque vous voyagez.
Pour finir,voici une prière afin de remercier le Seigneur pour ces moments spéciaux :