Comme chaque année depuis quatorze ans, une présence chrétienne est assurée au plus grand festival de musique français grâce à un groupe de jeunes bénévoles de la Mission de France. Vivre la foi là où on ne l’attend pas : c’est dans cet esprit que le père Bruno Régis et son équipe de la Mission de France [diocèse sans territoire au service de l’ensemble des évêques français, ndlr] accompagnent depuis quelques années une vingtaine de jeunes de 17 à 25 ans au festival des Vieilles Charrues à Carhaix (29). « Le lieu peut sembler surprenant, mais nous préférons nous intégrer à la réalité des jeunes plutôt que de les faire venir dans un cadre qui ne leur correspond pas forcément. Ici, ils sont vraiment dans leur milieu, c’est d’ailleurs l’une des sessions d’été les plus demandées de notre pôle jeunes » explique Bruno Régis.
Du 8 au 19 juillet 2017, le groupe rejoint donc les 6 500 bénévoles qui s’activent en coulisses avec enthousiasme pour assurer le bon déroulement du festival. Au programme des jeunes de la Mission de France : quatre heures par jour de bénévolat au catering prod (cuisine, service ou plonge), la cantine des techniciens, des concerts, la découverte des dessous du festival… sans oublier des temps spirituels et de nombreux échanges nourris par les rencontres faites sur place, celles des membres du groupe bien sûr, mais aussi celles avec des jeunes de la paroisse ou des acteurs des associations locales.
« La rencontre de l’autre nourrit notre relation au Christ »
Car pour la Mission de France, la rencontre est au cœur du projet, c’est pourquoi, comme l’explique le père Régis, “il est important que les jeunes viennent d’horizons différents. Nous avons par exemple des équipes de compagnons scouts, des lycéens d’un établissement privé catholique, mais aussi des jeunes qui ne partagent pas la foi chrétienne. Ces différences nous enrichissent. Le Christ est déjà sur place (Marc 16, 7, “Il vous précède en Galilée”), sa présence se manifeste grâce aux rencontres que nous faisons. Serons-nous capables de le découvrir à travers la solidarité et les liens qui vont se créer ? La foi se vit dans la rencontre, les rencontres doivent nourrir notre foi. C’est un aller-retour permanent”.
Sur place, les jeunes bénévoles et leurs accompagnateurs bénéficient grâce à la paroisse de Carhaix d’un terrain municipal qui leur est réservé pour camper, une configuration qui permet de créer une dynamique de groupe et favorise les échanges notamment lors de temps spirituels. « Pour pouvoir parler de soi, se confier, il faut pouvoir se sentir en confiance dans le groupe, c’est important. »
Donner du sens à sa foi
Les temps spirituels s’articulent autour de thèmes sélectionnés par les jeunes parmi les propositions de l’équipe accompagnatrice et organisés de façon à ce que croyants et non-croyants puissent partager un moment de convivialité et de réflexion. Les échanges se font autour de chansons à texte puis d’un évangile mis en résonance avec la chanson. « Cela donne lieu à des moments vraiment très riches, se souvient Bruno Régis, comme la fois où nous avions réfléchi ensemble sur la chanson “Carmen” de Stromae, avant d’échanger autour du texte du jeune homme riche (Mc 10, 17-22 – suivre Jésus) qui interroge sur ce qui est essentiel et sur ce qui nous encombre, nous empêche d’avancer, de rencontrer les autres, et peut-être de suivre le Christ. Ces échanges permettent aux jeunes de donner du sens à leur foi, de découvrir comment dans leur quotidien ils peuvent faire le lien entre leur vie spirituelle et leur vie d’étudiant ou professionnelle au lieu de les maintenir cloisonnées. »
Aux Vieilles Charrues, pas de stand « Mission de France » ni de grand projet d’évangélisation. Pour le père Régis, « avant de vouloir apporter quelque chose aux autres, cherchons d’abord comment faire grandir notre foi grâce à ce que nous vivons. L’évangélisation commence par soi-même. Peut-être apportons-nous quelque chose aux autres mais nous ne le mesurons pas forcément ».
Aller à la rencontre de l’autre. S’enrichir à son contact et nourrir sa foi. Même si rien n’est jamais gagné d’avance, la formule fonctionne, l‘alchimie se crée et beaucoup des jeunes participants émettent le souhait de revenir l’année suivante, croyants comme non croyants. Patience ! La session étant très demandée, il faut attendre deux ans avant de pouvoir y participer à nouveau.
Les inscriptions s’effectuent vers mars-avril (pour information, tarif 2017 : 170 euros). Si le groupe est complet pour cette année, il reste encore des places pour les autres sessions du pôle jeunes.
Contact : père Bruno Régis : brunoregis@missiondefrance.fr