Le président de l’Académie pontificale pour la Vie, Mgr Vincenzo Paglia, appelle à respecter la volonté des parents de Charlie, 10 mois, condamné à mourir dans les prochaines heures.Après des mois de lutte juridique, la Cour européenne des droits de l’homme a approuvé la décision des tribunaux britanniques de ne pas autoriser les parents de Charlie Gard, atteint d’une maladie mitochondriale, à l’emmener aux États-Unis pour un traitement expérimental, une thérapie nucléoside, jugée inutile. Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la Vie, a lancé un appel à respecter la volonté des parents. Des veilles de prière pour Charlie ont été organisées dans toute l’Europe.
“La douleur et l’espérance que soulève l’histoire du petit Charlie Gard et de ses parents nous touche tous”, confie Mgr Paglia dans une déclaration rapportée par Radio Vatican, à quelques heures de l’exécution de la terrible sentence qui s’est abattue sur le bébé, hospitalisé au Great Ormond Street Hospital de Londres qui a demandé de suspendre l’aide respiratoire pour “lui permettre de s’éteindre”.
Après un long combat
Les parents, ont longuement combattu contre cette décision devant la justice britannique et avaient même réussi à lever 1,3 million de livres (1,5 million d’euros) pour financer un éventuel traitement aux États-Unis, mais la cour européenne des droits de l’homme, vers laquelle ils s’étaient tournés, en dernier recours, ne les a pas soutenus, jugeant “irrecevable” leur appel. Le haut responsable du Saint-Siège assure de sa proximité “les parents et tous ceux qui “ont soigné l’enfant” et “se sont battus avec lui “. Pour eux et “pour tous ceux qui sont appelés à décider de leur avenir”, il appelle à” prier le Seigneur de la vie pour que rien ne soit perdu”.
Dans sa déclaration, Mgr Paglia rejoint les évêques d’Angleterre et Galles qui ont reconnu, de leurs côtés, “la complexité de la situation, la douleur déchirante des parents, la recherche du bien pour Charlie mise en œuvre par tous les sujets impliqués”. Le texte, poursuit le prélat, “réaffirme par ailleurs que l’on ne saurait en aucun cas permettre un geste qui mette fin intentionnellement à une existence humaine, y compris la suspension de la nutrition et de l’hydratation”. En même temps, ajoute Mgr Paglia, il faut hélas “reconnaître les limites de ce que l’on peut faire, mais bien sûr toujours dans le cadre d’un service au malade qui doit continuer jusqu’à sa mort naturelle”.
Inviolabilité de la vie humaine
Renvoyant à la lettre encyclique Evangelium Vitae de saint Jean Paul II, sur “la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine”, Mgr Paglia réaffirme : “Tout geste accompli doit concourir à sa santé et tous doivent reconnaitre, ensemble, les limites de la médecine”. Ainsi, précise-t-il, “tout acharnement thérapeutique lourd et disproportionné est à éviter”. Et si la volonté des parents doit être “absolument respectée et entendue”, il faut en même temps “les aider à reconnaître la situation particulièrement lourde à laquelle ils sont confrontés, en ne les laissant pas prendre tout seuls des décisions aussi douloureuses”.
“Quand l’alliance thérapeutique entre patients (dans ce cas les parents de Charlie) et médecins s’interrompe, conclut Mgr Paglia, tout devient plus difficile et on se trouve obligés à se tourner vers l’ultime recours possible, avec tous les risques d’instrumentalisation idéologiques et politiques que cela comporte, qui sont toujours à éviter, et celui d’aller à l’encontre de tapages médiatiques parfois tristement superficiels”.
Chaine de prière
Un réseau de veillées de prière a été mis en place sur tout le territoire européen, de préférence dans les journées du 30 juin, 1er juillet, 2 juillet, dans les lieux de culte. Le cas de Charlie, estiment les organisateurs, “pourrait sérieusement être le précurseur de l’obligation à l’avortement, l’infanticide et de l’euthanasie pour les personnes considérées comme étant hors des standards de qualité de vie”.