La réaction de la conférence épiscopale était attendue depuis la publication par le Comité d’Ethique d’un avis favorable à l’ouverture de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes homosexuelles et aux femmes célibataires.L’Église de France aura pris le temps de ciseler sa réaction à la décision du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), qui a indiqué mardi matin qu’il était favorable d’ouvrir l’accès à la PMA aux couples lesbiens et aux femmes célibataires. La réaction est finalement tombée mercredi après-midi, via un communiqué de presse aussi laconique que précis, la conférence des évêques de France (CEF) soulève une série d’observations et de réserves concrètes.
Tout en rappelant tout au long du document leur souci du dialogue et du consensus, les évêques anticipent les conséquences de l’avis du Comité d’Éthique (qui pourrait rapidement ouvrir la voie à un projet de loi) et émettent les objections fondamentales suivantes :
- L’ouverture de la PMA non seulement s’accommoderait de la rupture des schémas traditionnels de filiation, mais irait même jusqu’à “organiser (…) une filiation sans père”.
- La CEF écarte toute interprétation compassionnelle ou humanitaire et considère qu’une telle démarche revient à mettre en place une “instrumentalisation de l’enfant pour apaiser une souffrance”.
- Les évêques déplorent qu’un paramètre essentiel ait été écarté de la réflexion du comité, à savoir le “bien-être de l’enfant”.
- Fidèles à sa position traditionnelle, la conférence rejette le concept de “droit à l’enfant” (et privilégie par conséquent les droits de l’enfant).
- Par ailleurs, l’épiscopat conteste la systématisation des réponses médicales à des problématiques sociétales. Sous-entendu : ce qui est faisable scientifiquement n’est pas forcément souhaitable anthropologiquement.
- Enfin, la CEF souhaiterait voir précisées “les conditions d’accès de faisabilité” de l’insémination artificielle avec donneur (IAD) qui ne sont pas évoquées dans le rapport, et ce de manière assumée.
Si les évêques accueillent plutôt favorablement le maintien de l’interdiction de la GPA et de la congélation des ovocytes, soutenue par le CCNE, ils estiment néanmoins qu’irrésistiblement, la PMA sera également ouverte à terme aux couples homosexuels masculins au nom du principe d’égalité.
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