Au cours de la messe célébrant les 25 ans de son ordination épiscopale, le Saint-Père a défendu le grand âge de la plupart des cardinaux et évêques devant assurer la bonne marche de l’Église.“Nous ne sommes pas des vieux : nous sommes des grands-pères (…) Des grands-pères que nos petits-enfants regardent (…) et qui doivent leur donner le sens de la vie par notre expérience”, a exhorté le pape François devant une cinquantaine de cardinaux et évêques, à l’occasion de ses 25 ans d’ordination épiscopale, célébrés dans la chapelle Pauline, au Vatican, ce mardi 27 juin. À tous ceux qui critiquent “le grand âge” des prélats amenés à assurer la bonne marche de l’Église, en les appelant péjorativement les “gérontes” de l’Église, le Saint-Père a invité ses hôtes à répondre en ne s’enfermant pas “dans la mélancolie de leur histoire”, mais en donnant “le meilleur” d’eux-mêmes, en continuant à rêver et transmettre leurs “rêves positifs” aux jeunes générations, afin qu’elle y puisent “la force de prophétiser et de mener à bien leur tâche”.
Pas de gérontocratie dans l’Église
“Quelqu’un qui ne nous aime pas dit de nous que nous sommes la gérontocratie de l’Église. C’est une blague. Il ne sait pas ce qu’il dit. Nous ne sommes pas des vieux : nous sommes des grands-pères. Et si nous ne le sentons pas, nous devons demander la grâce de le sentir”, a souligné le Pape. En toile de fonds les deux lectures du jour : la première sur Abraham, l’ancêtre des croyants, qui avait “plus ou moins” leur âge, a-t-il souligné, quand il a été invité à quitter son pays pour établir sa descendance (Gn 12,1) ; et la deuxième, sur Siméon et Anne (Lc 2, 21-38), deux grands-parents qui dans leur vieillesse, au Temple de Jérusalem, avaient su voir en Jésus le Sauveur, et avaient transmis leur joie à Joseph, à Marie et aux autres témoins.
En envoyant Abraham, si âgé, c’est-à-dire, a insisté le Pape, “portant le poids de la vieillesse, cette vieillesse qui apporte souffrances et maladies”, le Seigneur “nous dit que notre histoire est encore ouverte, qu’elle l’est jusqu’à la fin, avec une mission que résument les trois impératifs — « Lève-toi ! Regarde ! Espère ! » — lancés à Abraham. Dieu lui a dit “lève-toi, marche, ne reste pas immobile. Tu as un devoir, tu as une mission, et tu dois l’accomplir. Ne reste pas assis : lève-toi, debout !”. Et lui, Abraham, qui “s’apprêtait à prendre sa retraite, pour se reposer”, s’est levé “comme un jeune homme”, comme “un jeune scout” a ajouté le Pape en souriant de sa comparaison.
Siméon et Anne, eux aussi, étaient deux grands-parents, a alors poursuivi le Pape, mais “ils avaient cette capacité de rêver, ces deux-là ! Et ils ont partagé leur rêve avec saint Joseph, avec la Vierge Marie, avec les gens… Et Anne allait en bavardant de-ci de-là et disait : “C’est lui ! C’est lui !”, et elle racontait le rêve de sa vie”. C’est “ce qu’aujourd’hui le Seigneur nous demande : d’être des grands-parents. D’avoir la vitalité de transmettre aux jeunes ce désir de rêver, parce que c’est ce que les jeunes attendent de nous”, a garanti le souverain pontife avec insistance, et c’est ce dont ils “ont vraiment besoin” aujourd’hui.
Prières spéciales de l’Argentine
Le père jésuite Jorge Mario Bergoglio a été nommé évêque par saint Jean Paul II, sous le signe de Notre-Dame de Fatima, le 13 mai 1992, puis ordonné évêque auxiliaire de Buenos Aires, le 27 juin 1992, par le cardinal Antonio Quarracino, qu’il remplacera à sa mort en 1998, à la tête de l’archidiocèse après avoir été son coadjuteur pendant un an. En ce 25e anniversaire, la Conférence épiscopale d’Argentine a suggéré à tous les diocèses du pays de prier spécialement pour lui, afin que celles-ci “l’accompagnent toujours dans son ministère apostolique dans l’Église et dans le monde”.