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Chiara Corbella : après avoir perdu deux enfants, elle sacrifie sa vie pour sauver le troisième

Photo d'illustration

Pour avoir donné sa vie afin de sauver celle de son fils, cette jeune femme italienne pourrait être bientôt béatifiée. Récit poignant d’une existence qui a bouleversé les Romains.

Sa trajectoire, brève mais lumineuse, a tellement ému les familles romaines que cinq ans après sa mort, au cours de la messe-anniversaire, le 13 juin dernier, l’Église a décidé d’ouvrir un procès en béatification.

« Choisis la Vie afin que tu vives », lit-on dans la Bible (Dt 30, 19). Chiara Corbella, fervente catholique, a suivi ce précepte toute sa vie, à partir du moment où, avec sa mère, elle avait commencé à fréquenter une communauté charismatique qui ancre solidement sa foi au fond de son âme.

Au cours d’un pèlerinage, Chiara rencontre Enrico Petrillo, musicien comme elle. S’ensuivent de longues fiançailles, entrecoupées de ruptures et de disputes, de l’aveu même de son époux. Accompagnés par un prêtre le père Vito, ils finissent pourtant par se marier en 2008.

Pour le plus grand bonheur de leurs proches, Chiara tombe enceinte quelques mois après leur mariage. Mais rapidement des complications apparaissent. Les médecins diagnostiquent, in utero, une malformation fatale du système nerveux central et recommandent, grandement, un avortement.

L'espoir malgré tout

En Italie, l’avortement est légal depuis 1978, mais 70% des médecins font jouer la clause de conscience pour ne pas le pratiquer. Le jeune couple écarte cette hypothèse et Maria Grazia Laetitia naît. Baptisée, elle meurt après 30 minutes d’existence. Pendant ce bref instant, a confié plus tard son mari, Chiara est profondément heureuse de sentir sur sa poitrine la chair de sa chair.

Elle est à nouveau enceinte quelques mois plus tard, cette fois d’un petit garçon. Nouveau drame pour le jeune couple, l’échographie dévoile que le bébé n’a pas de jambes et que son système digestif est aussi manquant. Déterminée à préserver la vie, coûte que coûte, le couple refuse une fois de plus l’avortement, pourtant à nouveau fortement conseillé par les médecins.

Le petit David naît et meurt presqu’aussitôt. Cela n’ébranlera pas la foi du couple, toujours soutenu par le père Vito, d’autant plus qu’une bonne nouvelle vient rapidement égayer leur vie : Chiara attend un autre enfant. Cette fois-ci, tout se passe bien. Le bébé est en parfaite santé.

Au cinquième mois, les médecins se rendent compte que Chiara est touchée par une tumeur maligne à la langue. Un choix cornélien s’impose : commencer immédiatement un lourd traitement, au détriment de la vie qu’elle porte, ou préserver son bébé mais probablement sacrifier sa vie.

Elle donne alors naissance à Francesco en 2011, bien décidée désormais à affronter le cancer. Paralysée d’un œil, elle rencontre le pape Benoît XVI en mai 2012, qui se montre particulièrement affecté par l’histoire de Chiara. La jeune mère s’éteint quelque jours plus tard, dans la nuit du 12 au 13 juin 2012, à seulement 28 ans.

À son enterrement, plus de 2 000 personnes étaient présentes dans une ambiance de fête, telle que souhaitée par le couple. Les époux avaient souhaité ensemble que les chants soient ceux de leur mariage et que cette célébration soit celle de la Vierge Marie, pour qui ils avaient écrit une prière qu’ils récitaient tous les jours :

Ce jour-là, son mari a lu une lettre écrite par sa femme, une semaine avant de mourir, pour leur fils, dont voici un extrait :

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