Des élections anticipées se tiennent au Kosovo, ce dimanche 11 juin 2017, suite à un vote de défiance exprimé contre le président Hashim Taci. Pour la minorité chrétienne, qui vit quasiment en autarcie, les enjeux sont lourds mais les espoirs faibles.Mercredi 10 mai 2017, les députés kosovars, par 78 voix pour, 34 contre et 3 abstentions ont décidé que de faire “rentrer à la maison” le gouvernement, selon l’agence de presse Presheva Jonë. À la maison ou en prison, pour Hashim Thaçi, Président de la République depuis le 7 avril 2016. Son nom apparaît, en effet, parmi ceux d’inculpés potentiels par le Tribunal spécial mis en place pour juger les anciens chefs rebelles de l’armée du Kosovo (UCK). On comprend, dès lors, la joie des expatriés kosovars qui espèrent que leur pays va être libéré de la “mafia au pouvoir”. Le Kosovo demeure l’un des pays européens les plus pauvres, le chômage y frappe près d’un tiers de sa population active. L’émigration, en particulier, est un problème récurrent dans ce pays privé ainsi de ses forces vives.
Des îlots chrétiens en autarcie
La minorité chrétienne serbe qui demeure au Kosovo survit en quasi autarcie, comme le rappelle Solidarité Kosovo. Les législatives de dimanche 11 juin ne leur garantit pas d’être mieux représentés à l’Assemblée serbe. En revanche, les travaux du Tribunal spécial de la Haye leur donnent l’espoir de voir justice se faire, alors qu’ils continuent de vivre dans l’angoisse, comme dans la paroisse Saint-Sava de Mitrovica où la messe doit encore être dite à l’abri des barbelés et sous protection policière. Aujourd’hui, 95% de la population kosovare est de confession musulmane, mais paradoxalement, c’est dans ce pays, où des chrétiens européens sont persécutés, que l’on peut admirer la plus grande cathédrale des Balkans, la cathédrale Sainte-Mère-Teresa, qui dresse se murs à Pristina.
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