À Rome, les musées du Vatican consacrent, jusqu’au 10 septembre 2017, une très belle exposition sur Bernardino di Betto dit “Pinturicchio” (petit peintre), en raison de sa petite taille. Un artiste éminent du XVe siècle dont l’oeuvre la plus célèbre demeure la décoration des appartements Borgia, au Vatican, sous le pontificat d’Alexandre VI. Depuis le mois de mai 2017, et ce jusqu’en septembre, un artiste du Quattrocento italien est à l’honneur aux musées du Capitole : le peintre Pinturicchio appelé à Rome par le pape Alexandre VI (Borgia 1492-1503).
« Les Appartements Borgia au Vatican, la nouvelle Domus Aurea (Maison dorée) »
Sous le pontificat Borgia, le Palais apostolique, théâtre de querelles dynastiques, de calomnies, de jalousies, est aussi et surtout un paradis pour les artistes chargés de réaliser la décoration des appartements pontificaux. Ces nouveaux appartements comprennent six pièces monumentales qu’Alexandre VI restaurent et réaménagent. Depuis 1971, elles abritent la collection d’Art religieux moderne des Musées du Vatican. Entre l’automne 1492 et la fin de l’année 1494, le Pinturicchio et son atelier réalisent une série de fresques, représentant des Sibylles, le Credo, les arts libéraux et les sciences, des vies de saints, des mystères et enfin des souverains pontifes.
L’exposition au Capitole permet, par des copies, de contempler de près ces fresques que l’on ne peut pas approcher de si près en raison de la hauteur sous plafond, mais également en raison des chantiers de restauration en cours.
Une Madonna Farnese
L’exposition rassemble une trentaine d’œuvres de la Renaissance italienne, parmi lesquelles des portraits de la famille Borgia, réalisés par Pinturicchio. On y découvre également des portraits d’une des maîtresses du pape, Vanozza Cattanei (par Innocenzo Francucci da Imola) qui lui donna plusieurs enfants, entre autres Cesare (par Altobello Melone) ou Lucrèce (représentée en Catherine de Sienne dans les appartements pontificaux). Tous ces artistes, invités par le Pape, avaient pour mission de mettre en valeur le clan Borgia, allant jusqu’à donner leur apparence à des figures saintes.
Pour la première fois, les Musées du Capitole exposent une copie de la Madonna de Pinturicchio qui, selon l’historien d’art Giorgio Vasari, dissimule un portrait de Giulia Farnese. « Giulia la bella », comme la surnommaient ses contemporains, était la maîtresse officielle d’Alexandre VI, mais aussi la sœur du futur Paul III.
L’œuvre représente une Vierge à l’enfant bénissant avec, à ses pieds, Alexandre VI aisément reconnaissable. La forte ressemblance entre la Madonna et Giulia Farnese fit scandale. La fresque fut alors recouverte puis arrachée du mur avant d’être dispersée en plusieurs fragments. Cependant, cette image ne disparue pas puisqu’en 1612, le peintre Pietro Fachetti en fit une copie.
D’autres portraits plus ou moins attestés de Giulia Farnese sont accrochés autour de la copie de cette Madonna, permettant au visiteur de se faire sa propre opinion. Autant de merveilles qui peuvent être admirées jusqu’au 10 septembre.
Pinturicchio pittore dei Borgia. Il mistero svelato di Giulia Farnese
Musée du Capitole
Du 19 mai au 10 septembre 2017