Beaucoup de couples, y compris croyants, se séparant, ils doivent construire, pour leurs enfants, une nouvelle relation parentale. Comment la réussir à la lumière de la foi chrétienne ? Les réponses d’une conseillère conjugale et thérapeute familiale au Clerc.La hausse du taux de divorces, la mise en place de la garde alternée mais aussi la plus grande implication des pères dans la famille ont entraîné un changement dans la façon d’appréhender et de percevoir la rupture conjugale. La notion du couple parental est alors apparue. Au-delà de la douleur morale de toute séparation, de l’acceptation de l’échec conjugal, qu’ils le veuillent ou non, les ex conjoints continuent d’être interdépendants, ils sont liés par un intérêt commun : leur(s) enfant(s). Quelle est la nature de cette nouvelle relation ? Comment réussir cette coparentalité indispensable ?
Nous avons posé trois questions essentielles à Capucine Couchet, conseillère conjugale et thérapeute familiale au Cler.
Pourquoi la co-parentalité est-elle importante ?
Il est important pour le bien-être de son enfant d’être d’accord avec son ex-conjoint, de faire bloc sur tous les sujets qui le concernent : mode de garde, vacances, santé, école, activités extrascolaires. C’est rassurant et structurant pour lui.
Comment devenir un couple parental ?
Qu’il le veuille ou non, un couple divorcé reste un couple parental. Les ex conjoints sont, au nom de la loi, co-responsables de leurs enfants. Le défi est de d’évoluer vers un couple parental positif et non conflictuel. Pour cela, l’enfant ne doit pas devenir l’enjeu, porteur de message ou pire, source de chantage. Et le conjoint ne doit pas être dénigré en tant que parent. Une mère qui dit à son fils : « Ton père est vraiment incompétent », implique, critique malgré elle son enfant car il y a une partie du père en lui. Il y a un conflit de loyauté qui s’installe, c’est odieux.
Les parents, qui viennent me consulter, comprennent intellectuellement que leur enfant est issu du père et de la mère, qu’il porte les deux en lui. Mais quand la jalousie, le chagrin ou la colère revient, cette donnée leur échappe. Il est alors essentiel de communiquer avec l’autre parent, autrement que par l’intermédiaire de l’enfant, et ce en dehors des domiciles respectifs. Autour d’un café, par exemple.
Et quand la communication est impossible ?
Pour éviter toute agression, on peut communiquer par texto ou mails, dénués d’affect. Mais en cas de conflit, il est préférable de venir consulter un thérapeute pour tenter de sortir colère, rancœur, tout ce qui bloque le couple parental et rejaillit à travers les enfants. D’ailleurs, les ex conjoints, qui me consultent pour gérer telle situation concernant leur enfant, en viennent finalement à parler d’eux, de leur amertume. Tant que la relation entre eux n’est pas apaisée, il leur sera difficile de devenir un couple parental positif.