Mgr Marcelo Sánchez Sorondo, directeur de l’Académie pontificale des sciences, a qualifié la décision du président des États-Unis “d’énorme gifle”.Dans une conversation téléphonique à l’agence de presse Reuters, Mgr Sánchez Sorondo — dont l’Académie a accueilli de nombreuses conférences internationales sur le climat — a assuré que si le président Trump confirmait sa décision, ce serait “un désastre pour tout le monde”.
L’évêque argentin s’est emporté contre le président américain, assurant que le retrait envisagé ne se fonde sur aucune raison scientifique. Dire que nous dépendons du pétrole et du charbon serait à ses yeux “comme d’affirmer que la terre est plate”. “C’est une absurdité dictée par le besoin de faire de l’argent”, insiste-t-il.
Le 6 novembre 2016, durant sa campagne électorale, Donald Trump lançait que le réchauffement climatique était un “canular”, une “invention des Chinois pour affaiblir l’économie américaine”. Il promettait alors d’annuler l’accord de Paris, entré en vigueur deux jours plus tôt, le 4 novembre.
“Cette décision blesse les Américains et le monde”
Mgr Oscar Cantu de Las Cruces, porte-parole du Comité international pour la justice et la paix, a réagi dès l’annonce de Donald Trump, le 1er juin, en rappelant que les Écritures affirment la valeur intrinsèque de la Création, et du souci que l’on doit avoir de chaque homme. À ses yeux l’accord de Paris respecte ces valeurs, et la décision de son président “blesse les Américains et le monde, en particulier les plus pauvres et les plus vulnérables.”
Il constate aussi que les effets du changement climatiques sont déjà là, comme le démontre l’augmentation du niveau des mers, la fonte des glaces, les tempêtes plus violentes et les inondations plus fréquentes. Par conséquent, conclut-il : “La Conférence des évêques des États-Unis, le pape François et l’Église catholique dans son ensemble soutiennent les accords de Paris, comme un outil international d’importance pour promouvoir une meilleure gestion de l’environnement. […] Je ne peux qu’espérer que le président nous fera des propositions concrètes pour répondre aux défis du changement climatique.” Le secteur de l’énergie représente près de 90% des émissions de CO2 américaines, qui représentent elles-mêmes 15% des émissions mondiales.