C’est une phrase totalement inoffensive. Sept petits mots à mémoriser et dont il faudrait abuser dès que le ton monte ! C’est en tout cas la méthode qu’applique notre consoeur anglaise. Elle nous raconte comment… Je ne suis pas la meilleure en matière de communication de couple, raconte la journaliste Anna O’ Neil. Neuf fois sur dix, je préfère taire ce qui me dérange jusqu’à ce que ma courte mémoire finisse par oublier. Sur le moment, tout le monde y gagne !
Cependant je travaille sur cet aspect de ma personnalité. Quand je sens que je barricade mes émotions derrière un mur, j’ouvre l’un des livres de l’auteur Brene Brown, et elle me fait toujours revenir à la raison. C’est une chercheuse dont la mission, géniale, est d’enseigner aux gens comment être le plus authentique quitte à tomber au plus bas pour repartir plus fort que jamais. Cette méthode est fantastique ! Cette semaine, j’ai dévoré son dernier livre « Rising strong », Se relever plus fort, et je suis tombée sur une idée qui pourrait potentiellement changer complètement ma façon de communiquer avec mon mari… pour le meilleur.
Lorsqu’on est en colère ou bien blessée, confuse, ou encore lorsqu’on n’arrive tout simplement pas à nommer l’émotion que l’on ressent, Brene Brown recommande d’utiliser, pour amorcer la conversation, la simple phrase : « Ce que je pense c’est que… » !
Je vous donne un exemple. L’autre jour, mon mari était anormalement silencieux et maussade sans que je comprenne pourquoi. Je me suis dit qu’il pensait probablement que je ne lui avais pas accordé assez d’attention aujourd’hui. Mais rien que d’imaginer que cela pouvait être la raison de son silence m’a indignée ! J’ai un travail prenant moi aussi et je mérite un peu de temps libre ! Qu’on me pardonne si je n’ai pas prêté pas suffisamment attention à lui ce jour là, avec tout ce que j’ai à faire à côté.
J’étais prête à m’énerver et puis je me suis alors souvenue de lui dire : « Ce que je pense c’est que tu es contrarié parce que je suis distante. Ai-je tort ? ». C’était prévisible, j’avais tort, mais j’avais besoin de l’entendre me le dire. Lui, a été reconnaissant que je sois capable de lui dévoiler mon insécurité, ce qui, en soi, est un geste de confiance.
Ce qu’il y a de formidable avec cette phrase c’est qu’elle est totalement inoffensive. Au lieu d’employer le “tu” accusateur, vous dites “je” ce qui dédramatise immédiatement votre propos. Vous pouvez alors être honnête à cent pour cent et nommer ce qui vous dérange. Vous montrez à votre moitié que vous lui faites suffisamment confiance pour faire remonter le problème et que vous êtes ouverte à d’autres interprétations que la vôtre de la situation qui vous a dérangé. Si la version que vous vous imaginiez s’avère fausse, vous serez soulagée, et si elle s’avère véridique vous avez déjà entamé la conversation et êtes à mi-chemin de la résolution du problème. Pas de dispute en vue.
Il ne faut jamais oublier que nous voyons le monde à travers nos propres yeux. Nous nous racontons donc des histoires, pour remplir les limites de notre propre connaissance. Nous finissons par faire du mieux que nous pouvons pour deviner quelles sont les motivations et les pensées des autres. Il n’y a rien de mal avec cela sauf que, penser que notre perspective est la seule envisageable crée forcément des histoires. Alors, quand nous le pouvons, pourquoi ne pas demander à la personne en face de nous de nous expliquer son point de vue, sans parler à sa place ? Ce que je pense c’est que… je vais désormais appliquer cette méthode pour éviter les disputes conjugales !