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La patience, ça s’apprend ?

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Marie-Laure Castelnau - publié le 21/05/17
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Supporter un caprice d’enfant, la queue à la poste, la mauvaise  humeur de votre ado… Chaque jour notre  patience est mise à rude épreuve. Comment faire pour apprendre à être patient et pour progresser ?La patience, c’est quoi ?  « En tous cas, moi je ne connais  pas ! », affirme en éclatant de rire, Ioanna 40 ans, mère de deux jeunes garçons. Souvent pressées, souvent stressées, les mères de famille courent après le temps, persuadées de ne jamais faire assez vite. « Allez les enfants, on accélère », « pourquoi ne venez- vous pas à table quand je vous appelle ? », « dépêche-toi de faire tes devoirs et de te mettre en pyjama ». Résultat : ça monte, ça monte et ça explose. Alors qu’on sait pourtant que s’énerver contrarie tout le monde et ne sert à rien.

Hommes et femmes égaux devant la patience

Mais les hommes ne sont pas forcements plus patients que les femmes, que ce soit au travail ou à la maison. « Il m’arrive de m’énerver avec ma secrétaire ou mes collaborateurs si une réunion dure trop longtemps», raconte Stanislas, 53 ans. « Pareil à la maison, si je suis fatigué, j’ai du mal à supporter les cris de mes enfants. » Même si, comme le dit le psychologue clinicien Serge Ginger, « nous appartenons a deux espèces différentes, il n’y a cependant aucune différence dans le cerveau entre hommes et femmes face à la patience. Et tous les deux sont soumis aux influences d’hormones ».

Tout est donc une question de nature ou de caractère. Dans un couple, il y a toujours un des deux qui est plus patient que l’autre. Et parfois, les rôles s’inversent, en fonction des moments, en fonction des sujets. C’est la force d’un couple !

Une géographie de la patience

« Il y a aussi l’influence de la culture », souligne très justement Lola, 54 ans, conférencière russe. Dans nos sociétés occidentales, modernes, la patience est difficile à concilier avec notre rythme de vie. Il y a certains pays, certaines civilisations qui la cultivent davantage. « Comme chez nous en Russie, poursuit Lola, mais aussi en Asie ou en Afrique, où elle fait partie de la culture ».

La patience est en effet une vertu très prisée dans le monde bouddhiste, alors qu’elle est peu valorisée dans la société matérialiste où sont mises en exergue l’efficacité et la rapidité à obtenir ce que l’on convoite. « Savoir endurer patiemment est la vertu suprême » nous enseigne le Dhammapada, l’un des plus anciens textes bouddhique. Ainsi pourrait-on dire qu’il y a une géographie de la patience.

S’impatiente-on avec n’importe qui ?

Il faut être honnête et répondre : non !  Si votre patron tarde à vous répondre vous serez agacez mais vous ne lui montrerez pas. Par contre, le soir même en rentrant à la maison, il ne faudrait pas que l’un de vos enfants aient oublié d’aller chercher le pain.

Qu’est ce que la patience ?

Selon la définition du Larousse, la patience est « l’aptitude à ne pas s’énerver des difficultés, à supporter les défaillances, les erreurs etc. Qualité de quelqu’un qui sait attendre avec calme. Persévérance, constance à faire quelque chose, à poursuivre un dessein ». Ainsi faudrait il : se maîtriser, supporter, rester calme, persévérer… Tout ça à la fois ? Mais non, ne vous découragez pas ! Et tâchez dès maintenant d’être patient(e) ! Vous ferez chaque chose petit à petit et comme disait Rabelais « tout vient à l’heure pour celui qui sait attendre ».

La patience, la clé d’une vie épanouie

A travers le monde et les croyances, la patience est une qualité essentielle requise pour celui qui aspire à la sagesse. Une sorte d’art d’espérer. Elle est, selon un texte du pasteur Jean Ruland, « un trait de caractère nécessaire si vous voulez avoir la paix et de la persévérance dans votre vie. Elle est la clé d’une vie épanouie ». Elle est aussi souvent enseignée dans l’Écriture qui souligne ses avantages dans nos vies et nous dit que la patience nous apporte la paix. « La foi nous conduit en théorie vers cette patience », poursuit avec pertinence Lola, « car croire en Dieu c’est s’en remettre à Lui et lui faire confiance ».

La patience, on finit par la choyer

Mais alors peut on apprendre à être patient ? « Croyez en ma douloureuse expérience, oui, la patience s’apprend », témoigne cet accidenté de la route qui a du réapprendre à vivre et à marcher. « Elle s’apprend et on finit même par la choyer. Vous aimerez peut être demain ce que vous détestez aujourd’hui. Et vice versa.» Cette mère de famille de 50 ans considère elle aussi « qu’au fur et à mesure que mes enfants grandissaient, ma patience grandissait avec eux. Car j’ai appris de mes erreurs et j’ai remarqué que s’impatienter et s’énerver était épuisant et parfois contre productif. »

Quelques conseils pour progresser

– Apprendre à reconnaître les facteurs d’impatience : le stress, la fatigue, les difficultés financières, la peur…  et essayer de les éviter autant que possible.

– Se poser les bonnes questions. « Avant de manifester votre impatience, posez vous les bonnes questions : est ce vraiment important ? Que cache votre empressement ? A quelle frustration ou quel désir correspond-il ? », recommande Bernard Hévin, psychothérapeute, formateur, conseil. Nous pourrions désamorcer de cette manière une bonne partie de notre impatience.

– Savoir lâcher prise. « Lorsque mon fils de trois ans se roule par terre, je déclenche le bouton off », raconte Juliette, 32 ans, « et au lieu de vouloir l’arrêter, et de finir par lui crier dessus, je lui souris et je m’éloigne dans la cuisine. Il s’arrête en général très vite ! »

– Accepter de passer le relai à son conjoint ou à un tiers comme une grand-mère lorsque que vous voyez que vous êtes à bout.

– Prendre du temps à deux et seul car il est important de se ressourcer, de prendre du recul et très souvent, après quelques heures ou quelques jours de séparation, tout le monde est content de se retrouver.

– Se conseiller mutuellement, dans le couple ou entre amis. La communication est la clé du couple et il est important de se soutenir.

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