separateurCreated with Sketch.

Du producteur au consommateur : comment manger mieux ?

Radis
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Anaïs Peano - publié le 06/05/17
whatsappfacebooktwitter-xemailnative

Manger bien, tout en faisant un geste pour l’environnement et les producteurs, c’est possible, mais comment ? Grâce à ces petites épiceries qui proposent de renouer avec des produits locaux et de qualité. On a toutes déjà entendu parler de projets qui participent à l’amélioration de notre environnement. Et celui qui est le plus à notre portée, c’est le choix des produits qui remplissent notre assiette ! Bien sûr, il y a la tendance végan, mais nous ne sommes pas toutes prêtes à devenir végétaliennes. En alternative, il existe un entre-deux, « le manger bien », comme à la campagne. Mais voilà, quand on habite en ville, ce n’est pas tellement facile de cultiver des courgettes dans ses jardinières. Heureusement pour nous, depuis quelques temps, la campagne s’invite à la ville et nous propose des produits frais, locaux et de qualité grâce à de nouvelles petites épiceries et à leurs produits de saison en provenance de producteurs locaux.

Un projet d’économie durable

Souvent issus d’écoles de commerce, ces nouveaux petits commerçants ont la côte et on comprend immédiatement pourquoi. L’accueil y est chaleureux et les boutiques ont une odeur de terroir qui met en appétit. Julie est vendeuse chez Saveurs et Vous depuis quelques mois, elle vous renseigne avec précision sur la provenance des produits et insiste sur la qualité de ce qu’elle propose. « Mes grand-parents sont agriculteurs, je suis habituée à manger des produits assez bons. C’est important je trouve, de savoir différencier le goût des frites maison avec celui des frites de la restauration rapide. En plus, ça ne prend pas plus de temps, explique-t-elle”. S’agissant du label bio, elle prévient : « Le label bio n’est pas facile à décrocher. Nous avons préféré donner leur chance aux producteurs locaux. Alors, tout n’est pas bio mais tout vient principalement d’Ile-de- France, la politique de la maison c’est « pas de label bio mais zéro pesticides ». En revanche, tous les produits qui viennent de loin sont label bio comme les bananes, les agrumes, nous ne pouvons pas les contrôler directement, par conséquent on s’en tient au label».

Même son de cloche dans le réseau de La Ruche qui dit oui, points de ventes hebdomadaires hébergés par de grosses enseignes comme le BHV ou de tout petits bars de quartier, où vous récupérez votre petit panier rempli des ingrédients que vous avez préalablement commandés sur internet. Xavier, gérant de la ruche du 11ème arrondissement de Paris, distribue le jeudi soir au Palais de la femme. « Notre principe de fonctionnement est simple : c’est une sorte de marché qui s’appuie sur un circuit court entre consommateur et producteur. Il y a un réel engouement à consommer local, pas forcément bio mais une agriculture raisonnée ». A propos du casting des producteurs, il ajoute : « Le démarchage est ciblé en fonction de nos besoins, par exemple, pour cet été, nous voulions proposer des herbes aromatiques, nous avons fait des recherches et nous avons trouvé un producteur d’herbes aromatiques en plein Paris ! Le but est vraiment de faire découvrir aux gens ce qu’ils ont près de chez eux et de leur donner les moyens de consommer mieux ».

Un projet solidaire et pédagogique

Cette vente de produits locaux, qu’on peut trouver aux portes des grandes villes se place sous le signe du partage et de la bienveillance. Xavier fait remarquer que « pour le producteur, il y a quand même les coûts de déplacement ! On a beaucoup de points de vente, même si les prix sont équivalents à ceux des marchés et qu’il n’y a pas de perte, cela reste un effort de la part des producteurs. Il s’agit vraiment d’un projet collectif, où les producteurs ont envie de partager leur métier et où les gens apprécient de pouvoir avoir toutes ces informations ».

La boutique de La Récolte a même poussé la transmission du bien-manger jusqu’au bout. On trouve un espace cuisine où sont vendus des plats cuisinés et surtout les recettes de ces plats sont en libre service. Tout est fait pour que le consommateur ressorte de la boutique avec de meilleures habitudes alimentaires et ne se sente pas déstabilisé face au produit qu’il vient d’acheter.

Pour Xavier, il y a deux types de clients dans ces nouvelles structures « des grands habitués et des premières commandes. Tous cherchent à consommer local, des produits de qualité et de saison. Ce qui leur plait dans le concept de la ruche, c’est l’échange avec les producteurs. Ils peuvent leur demander ce qu’ils veulent, même des astuces de cuisine ! Ce sont des habitudes de consommation, une sorte d’éducation aux légumes bio,  aux produits locaux et à la perception de produits abîmés ».

Quant à Julie, elle parle des langues qui se délient du fait de la proximité de ces petits commerces et de la confiance qui s’installe vis-à-vis des produits. « On n’hésite pas à me poser des questions et c’est très agréable. On a une clientèle cool, qui s’intéresse aux détails par curiosité alors je dirais que c’est vraiment un commerce de partage. On a beaucoup de comparaison aux grandes surface bio, les clients se plaignent auprès de nous en nous indiquant des problèmes de fraîcheur et de prix. Nous avons, bien sûr, des clients « radicaux du label bio » sûrement parce que c’est tendance et que cela les rassure dans leur choix, mais la plupart de nos clients nous demandent plutôt qui sont les producteurs avec lesquels on travaille, quelle est leur façon de produire et, puisqu’ils ne traitent pas chimiquement, comment ils traitent. Nous avons beaucoup de mamans à l’écoute de nos conseils pour les saveurs. Bien sûr, on aura toujours des clients qui nous demanderont des tomates en hiver, mais dans l’ensemble tout le monde se fait à l’idée de consommer des produits de saison. »

La gourmandise comme principale motivation

Les clients eux, sourient à entendre parler leurs petits commerçants de leurs produits et,  lorsque nous les abordons, ils ne tarissent pas d’éloges sur leurs nouvelles habitudes prises grâce à ces petits services de proximité.

Cédric est un habitué, il vient presque tous les jours dans sa petite épicerie fine, surtout parce que « ce sont des produits qu’en général je peux goûter. Julie m’en fait toujours essayer de nouveaux. Je ne sais pas pourquoi, mais le fait qu’on me propose de goûter les produits, qu’on soit attentif aux choix que je fais, ça me met à l’aise et j’ai l’impression d’avoir un frigo rempli de bonnes choses qui, en plus, viennent de pas très loin de chez moi».

Le concept de ces nouvelles petites épiceries est non seulement de vendre de bons produits mais de transmettre des connaissances pour améliorer le quotidien. La gourmandise semble en effet être un facteur de leur succès : on pousse leur porte pour découvrir ou redécouvrir des saveurs.

Émilie est une maman soucieuse de l’alimentation de ses enfants et plus généralement des valeurs qu’elle veut leur inculquer à travers la cuisine comme activité en famille. « Moi, je n’étais pas du tout habituée à acheter des produits frais et bruts, j’étais une adepte des plats cuisinés ! Et puis je suis devenue maman et les petits pots bébé ne m’inspiraient pas beaucoup avec tout ce qu’on lit dans la presse. Alors j’ai sauté le pas et je me suis totalement laissée guider par les conseils qu’on pouvait me donner jusqu’à appliquer les recettes. Au début c’est déroutant, on revient avec des légumes plein de terre, et on se demande si cela va vraiment être bon. C’est clair que je passe plus de temps en cuisine, mais c’est aussi un moment où l’on se retrouve, mon mari et moi, avec les enfants ».

La qualité des produits en boutique n’est pas un leurre, toutes ces petites structures de coopération ont des chartes très précises qu’elles mettent à disposition de leurs clients, sur leur site internet comme dans leurs locaux. Une transparence qui conforte le choix des consommateurs. D’ailleurs, Guillaume, ne tarit pas d’éloges sur la qualité des petits plats libre service de La Récolte. « Je viens chercher ma soupe, je sais ça fait vieux jeu, mais quitte à faire réchauffer quelque chose à la maison, je préfère que cela soit sans colorant ni conservateur ! Et puis, à un euro près que celles vendues en grande surface, j’aurais tort de m’en priver ! »

Alors, à quand nos nouvelles habitudes pour consommer mieux et, surtout,  manger bien et bon ?

 

> Retrouvez le réseau La Ruche qui dit oui à travers toute la France : https://laruchequiditoui.fr/fr

> Pour celles qui habitent à Paris, n’hésitez pas à faire le plein de produits frais et de conseils : S© , 9 rue Keller 75011 Paris. La Récolte, 18 boulevard des Batignolles 75017 Paris

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)
Newsletter
Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !