On n’apprend pas à se connaître tout seul ! Comprendre ses réactions, maîtriser ses émotions… passe par la relation aux autres. Un cheminement essentiel pour mieux vivre sa vie. S’il vous est arrivé, un jour, de vous surprendre vous-même, lisez ce texte attentivement. Car cela veut dire que vous ne savez pas vraiment à quoi vous attendre vous concernant. Oui mais alors, qui d’autre que vous peut le savoir ? “Personne ne te connait mieux que toi-même ; Tu sais ce qui est le meilleur pour toi; Tu es le meilleur expert en ce qui te concerne”…. Etes-vous vraiment d’accord avec ces affirmations ? Etes-vous certain(e) qu’elles reflètent toujours la vérité ?
“Lors de négociations pour un important contrat, raconte Magda, une informaticienne de 38 ans, je me suis soudain énervée et me suis mise à crier contre la personne qui se tenait à l’autre bout de la table : “Savez-vous quel est votre problème ? Vous ne connaissez pas votre dossier !” Une telle attitude agressive ne me ressemblait pas. Je n’en revenais pas d’avoir crié ainsi. En revanche, ma collègue a tout de suite su que j’allais avoir cette réaction. Comment pouvait-elle en être à ce point convaincue ? Comment pouvait-elle savoir quelque chose sur moi, que je ne soupçonnais pas moi-même ?”.
La situation est plus courante qu’on ne l’imagine. Aussi, si vous n’avez pas confiance en vous, si vous n’avez pas d’amis proches avec lesquels échanger, créer son blog, avoir un compte Instagram… permet de se dévoiler peu à peu ! Beaucoup de personnes, qui manquent de confiance en elles, se sentent protégées derrière leur écran et, portées par des commentaires bienveillants, s’ouvrent un peu plus aux autres, se dévoilent, se révèlent et apprennent par là même à mieux se connaître. Car en réalité, il arrive qu’on ne sache pas grand chose sur soi-même. D’où venons-nous, quels sont nos centres d’intérêt, nos possibilités, nos limites. Nous ne connaissons pas nos ressources intérieures, tant que nous ne les avons pas mises à l’épreuve. Que faire alors pour apprendre à mieux se connaître ?
Se confronter au regard de l’autre pour se connaître
“Comment me vois-tu ?; Qu’ aimes-tu en moi, qu’est-ce qui t’énerve ?; Dans quelle situation t’ai-je le plus étonné(e), déçu(e) ou amusé(e) ?” En posant ces questions, on peut essayer de s’approcher de l’essentiel. Cette connaissance de soi-même, grâce aux autres, ne suffit toutefois pas pour changer les choses. Il y a quelques années, la psychologue et chercheuse à l’université de Sopot, en Pologne, Hanna Brycz, avait demandé à un panel de personnes de dire si elles pouvaient déceler chez elles, ou chez d’autres personnes, des constantes dans le comportement. Résultat ? Dans 80% des cas, les personnes interrogées portaient un jugement très juste sur les autres et… se trompaient sur elles-même dans la même proportion ! Par ailleurs, elles recherchaient, en elles, des expériences ou des situations qui leur renvoyaient une image positive d’elles-même. Quelle leçon en tirer ? Nous avons, en général, une bonne perception de nous-même mais en même temps, cette perception n’est pas toujours pertinente. Les psychologues estiment que les gens cherchent le plus souvent à se maintenir dans un certain confort psychique.
Sortir de sa zone de confort
Plus précisément, il s’agit de regarder en arrière et d’essayer de se souvenir, le plus honnêtement possible, ce qu’on était capable, ou non, d’accomplir. Pour cet exercice, il faut essayer de transgresser sa zone de confort. Par exemple, une personne qui déteste parler en public devra, à chaque apparition publique ou prise de parole, se dépasser. L’idée est que, si l’on se cantonne toute sa vie dans sa zone de confort, on n’apprendra sans doute pas beaucoup sur nous-même. Et on ne s’amusera pas beaucoup.
Si l’on s’y prend honnêtement, il y a une chance pour renforcer son estime de soi. Même s’il s’avère parfois que certains sommets seront toujours un peu trop hauts pour nous.
Observer les relations que l’on entretient avec les autres
Apprendre à se connaître ne peut se faire qu’en relation avec les autres. A ceci près que, la plupart de nos amis, ne sont pas une source complètement fiable et objective. Sur notre mode relationnel au quotidien, nous n’apprendrons rien de plus. C’est ainsi car nous avons tous tendance à reproduire les situations ou les relations que nous connaissons déjà. Une personne qui, dans son enfance, a joué un rôle protecteur envers l’un de ses parents, entretiendra, le plus souvent, une relation semblable avec son partenaire. Une femme ou un homme qui, durant toute son enfance, a dû rivaliser avec ses frères et soeurs pour attirer l’attention de ses parents, aura dans sa vie professionnelle un comportement compétitif à outrance, il voudra tout le temps prouver que le seul moyen d’obtenir quelque chose est d’être meilleur que son collègue. Ainsi chaque collègue, dans ce type de relation est un rival potentiel.
La connaissance de soi est, pour certains, l’aventure d’une vie. Très souvent, le meilleur moyen de mieux se connaître rapidement est de suivre une thérapie… de groupe !