La Cinémathèque française fait la part belle à l’enfance et accueille jusqu’au 30 juillet, une exposition : « Mômes et compagnie », ou le voyage dans l’enfance telle que les films d’hier et d’aujourd’hui nous la présente. À travers de nombreux extraits de films, le cinéma nous emmène dans ce monde merveilleux. Un seul commandement : soyez comme des enfants…Mômes et compagnie est une promenade d’émotion en émotion. De la joie à la tristesse, pour arriver à la colère en passant par la peur. Les extraits de films disséminés dans toute l’exposition : l’enfance est un âge complexe et le cinéma ne nous en offre pas qu’une image édulcorée. Des enfants émerveillés, mais aussi des enfants blasés, des bons et des méchants, des insolents et des réservés, des heureux et des malheureux : tous sont représentés sur la pellicule. ’est toujours beau, parce que toujours franc. CLes chefs d’œuvres, montrent bien qu’à l’âge de l’enfance on ne triche jamais, on est toujours authentique. Les enfants ne contiennent pas leur insolence – on le voit dans Zéro de conduite (« M’sieur le professeur, je vous emmerde ») pas plus qu’ils ne contiennent l’amour qu’ils portent à leur père – comme dans La vie est belle de Capra. Ils ne censurent pas leur irrésistible espièglerie – (La guerre des boutons). Ni cette tristesse immense qui tord nos cœurs d’adultes (Poil de Carotte).
La beauté vraie de l’enfance
On est frappé par la beauté de ces visages francs aux sourires rayonnants, ces éclats de rire jamais polis, ces coups de colère jamais contenus, ces larmes si cruelles sur des visages si tendres. Cette joie parfois céleste qui les prend et qui les fait danser. L’horreur du mal qu’on peut leur faire, la force et le courage qu’ils démontrent face à l’adversité. Au fond, l’enfance est parfois terrible dans sa vérité et sa beauté. Les cinéastes qui ont filmé ces enfants avec génie en témoignent souvent, bouleversés.
Mais si l’exposition ne fait pas l’économie du drame et de la gravité, notamment quand elle évoque l’enfance dans la guerre, elle met tout de même l’accent sur le merveilleux, le jeu, la légèreté et l’amusement. Il y a largement de quoi rêver : de la musique, des couleurs, de la magie. Les installations sont envoûtantes avec des tissus qui volent et des jeux de lumière. Et pour l’immense bonheur de tous, une salle entière est dédiée au rire.
Et pourtant, peut-être que le plus beau dans cette exposition n’est pas sur les présentoirs et les écrans. Car quand on ouvre l’œil, on voit de petits visiteurs aux yeux écarquillés devant Charlie et la chocolaterie, de jeunes visiteuses rêver devant la robe de Peau d’âne, des gamins se trémousser quand ils entendent « Il en faut peu pour être heureux ». Il est très beau de les écouter éclater de rire ou de voir leurs visages tout à coup chamboulés par ce qu’ils voient. En outre, la cinémathèque fidèle à sa vocation de conservation, réussit aussi le pari d’éveiller de tout jeunes enfants à l’art du cinéma. Il ne faut pas imaginer qu’ils dénigrent ce qui est vieux : à les observer, ils sont parfaitement réceptifs aux grands classiques comme The Kid de Chaplin ou même Laurel et Hardy.
La campagne publicitaire de « Mômes et compagnie » lâchait avec désinvolture « Interdit aux adultes non accompagnés ». Outre cette tendre insolence, on lisait aussi sur les affiches « Plus vous serez petit, mieux vous comprendrez ». Courez-y donc un mercredi après l’école et vous verrez que c’est bien vrai !
« Mômes et compagnie », du lundi au dimanche 10h-19h (fermé le mardi), jusqu’au 30 juillet à la cinémathèque française, 51 Rue de Bercy, 75012 Paris. Plein tarif 11 €, exposition + film 13 €, tarif réduit 8,50 €, moins de 18 ans 5,50 €, Libre Pass et enfants avec la carte CinéFamille Gratuit. Plus d’infos en cliquant ici.