La Conférence des évêques de France a diffusé dimanche soir un document récapitulant les points d’attention qui doivent, de leur point de vue, guider le discernement des électeurs pour le second tour de l’élection présidentielle.
Le document a été diffusé peu après 22 heures, ce dimanche soir, une fois les résultats du premier tour de l’élection présidentielle suffisamment affinés. Signé de Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, secrétaire général et porte-parole de la Conférence des évêques de France (CEF), il récapitule les sept différents sujets politiques sur lesquels les catholiques se doivent d’exercer un regard attentif avant de glisser dans l’urne leur bulletin de vote du second tour le 7 mai prochain. Intitulé “L’Église rappelle son rôle et redit ses fondamentaux”, ce document s’abstient de donner une consigne de vote explicite mais se montre très clair dans les critères de discernement proposés.
1 – Le débat démocratique. La CEF appelle à l’entretien d’un débat démocratique de qualité, respectueux, soucieux d’éviter les caricatures, les petites phrases et les postures personnelles. Le “fait religieux” doit y avoir une place, rappelle le document.
2 – Le respect de la personne. Plus qu’un individu ou un agent économique, l’être humain est avant tout une personne, rappellent les évêques. En tant que telle, sa dignité doit être protégée en toutes circonstances. Les plus vulnérables doivent être l’objet d’une attention particulière, du début de la vie à la fin naturelle.
3 – L’impératif éducatif. Le document de la CEF porte une attention toute particulière à la famille et à l’école qui doivent être associées par un “pacte éducatif”. Les responsables politiques sont appelés à prendre des mesures favorables aux familles et à préserver les liens de filiation naturelle.
4 – La solidarité en actes. Développement logique du deuxième point dans le champ social, la solidarité effective avec les plus fragiles est répétée. Les pauvres, les chômeurs, les personnes handicapées, doivent être les objets d’une sollicitude attentive que ne permettrait pas le “libéralisme sans contrôle”.
5 – L’accueil des migrants. Il est du devoir de la France d’accueillir l’étranger, et de ne pas cantonner la solidarité au cadre strictement national. Le pays doit accepter de recevoir “quelques dizaines de milliers de victimes”, quand d’autres pays en accueillent “des millions”.
6 – Le projet européen. La Conférence des évêques exprime son attachement à la construction européenne mais encourage une véritable adhésion des peuples, adhésion qui passe par la préservation des racines culturelles et historiques des nations et l’exercice du principe de subsidiarité.
7 – La préservation de l’environnement. L’écologie est le septième et dernier point d’attention souligné par la CEF. Dans la perspective ouverte par l’encyclique Laudato Si’, ce sont les modes de consommation qui doivent être l’objet de mesures prioritaires afin de parvenir à un modèle qui ne détruisent pas la planète.
C’est à l’aune de ces sept critères que les citoyens français sont appelés par les évêques à évaluer les programmes et les déclarations d’Emmanuel Macron et de Marine Le Pen à l’approche du second tour de l’élection présidentielle. Mais aussi en vue des élections législatives des 11 et 18 juin, et des élections sénatoriales du 24 septembre.
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