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Divorce des enfants : comment faire face ?

Couple de seniors soucieux

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Bénédicte de Dinechin - publié le 23/04/17
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Sentiment d’impuissance, rêves qui s’écroulent, le divorce des enfants est aussi une épreuve pour les parents et les grands-parents. Quelle attitude adopter ? Comment s’en remettre ? Nos conseils pour traverser l’épreuve. Vos enfants se sont mariés, pour le meilleur et pour le pire, et le pire est arrivé. Les statistiques de séparation leur donnaient une chance sur trois, mais l’annonce de la nouvelle de leur divorce est un véritable tsunami. Leur naissance fut un bouleversement, leur mariage un tournant dans votre relation de parent. Comment tenir après la nouvelle de la séparation de ses enfants  ? Est-ce que cela change quelque chose d’avoir la foi ? Parents et psychologues partagent leurs pistes pour faire face au divorce de l’un de ses enfants.

Accueillir le choc et se faire aider

Prévisible ou pas, l’annonce d’une rupture produit un choc, une espèce d’anesthésie qui protège de trop d’émotions, suivi d’une phase de déni qui empêche d’y croire : « ce n’est pas possible, pas nos enfants, ils vont changer d’avis ». Les phases qui suivent sont celles d’un deuil, celui du couple rêvé de ses enfants, et les traverser nécessite parfois de l’aide, tant il est insupportable de voir ses enfants souffrir en se sentant impuissant.

Distinguer bonne et mauvaise culpabilité

« Qu’avons-nous raté dans son éducation ? » Il se peut, qu’objectivement, vous ayez passé tous ses caprices à votre fille, et qu’en cela, elle ne supporte pas la frustration, ou qu’au contraire, elle ait eu tellement peu de marques d’affection de votre part, qu’elle a épousé le premier venu qui lui en a donné. C’est en tout cas ce que vous vous dites, et il vaut mieux l’exprimer à quelqu’un de confiance que le garder pour vous au risque de somatiser. Heureusement un mariage qui dure n’est pas la conséquence directe de l’éducation reçue, et inversement. Le père Denis Sonet le décrit «  la fausse culpabilité est de s’en vouloir là où nous n’aurions pas pu éviter un drame ». Vous n’êtes pas responsable du divorce de votre enfant, pas plus que de la réussite à son bac ! Dans les deux cas vous avez joué un rôle, mais c’est lui, ou plutôt, dans le cadre d’un divorce, ce sont eux qui en sont co-responsables. Culpabiliser trop longtemps risque juste de vous replier sur vous-même et de vous aigrir, alors que votre famille a besoin de vous.

En parler ensemble

Anne et Claude ne vivent pas du tout de la même manière la séparation de leur fils, et c’est une vraie souffrance. Lui est « prêt à tout pour garder le contact avec son fils », elle « ne supporte plus de voir qu’il délaisse complètement sa petite- fille comme si c’était normal que les autres  s’en occupent à sa place ». Ils sont allés consulter une conseillère conjugale pour passer ce cap ensemble, avec la volonté d’apprendre à accepter leurs différences de réactions. Le sujet n’est plus tabou entre eux, ils peuvent s’en parler sans se blesser.

Stop aux accusations

Non à la recherche de coupable ! Luc en a fait une règle d’or après le divorce de son fils, tant cela “rajoutait de la souffrance”. Un divorce est un échec, celui d’un projet, d’une relation. Il est tentant mais piégeant d’en attribuer la responsabilité à l’un ou l’autre des conjoints. Nul ne sait ce qui se passe réellement dans le secret de leurs cœurs, alors à quoi une « chasse au coupable »  servirait-elle ? C’est pourtant tentant de faire de son enfant une victime, mais pas forcément lui rendre service, outre l’ingérence que ça suppose. «  Je ne supporte plus les coups de téléphone de ma mère pour me plaindre, raconte Patrice. Ma femme est partie mais notre histoire ne regarde que nous, et d’entendre ma mère lui donner tous les torts me donne l’impression qu’elle me prend pour un petit garçon ».

Comment vraiment aider son enfant ?

Difficile de trouver les bons mots, la bonne attitude. il est fréquent de se sentir maladroit, d’avoir peur d’en faire trop ou pas assez « c’est votre enfant  qui  sait le mieux ce dont il a besoin en ce moment de votre part, explique une médecin psychiatre. Demandez-lui tout simplement ce qu’il attend de chacun de vous. Pas comme un bloc parental, mais seul(e) avec lui car il a sans doute une attente différente pour chacun de ses parents, en fonction du lien unique que vous avez. »

Re-tisser des liens

Comment se comporter avec son ex-gendre ou son ex belle-fille ? Quelle est la juste place de chacun ? Il est important de ne pas rentrer dans la mêlée quand le divorce est houleux, et de savoir prendre de la distance. La situation est plus délicate en cas de grande affection pour l’ex-conjoint, ou quand il y a des enfants.

Pour Elisa, « Julie sera toujours la mère de mes petits-enfants, même si elle n’est plus la femme de mon fils ». Le divorce a pourtant été vécu comme un cauchemar pour le cercle familial élargi, et les blessures ont touché trois générations. Mais elle va lui dire bonjour à chaque communion ou fête où elles se voient, et veille à dire à chaque fois à ses petits enfants « de bien embrasser leur maman » .

Soutien, oui, retour à la maison, non

Il peut paraître rassurant de proposer à son enfant, après un échec de couple, de revenir à la maison. Et pourtant le danger est grand de voir une dépendance s’installer, à la faveur de la dépression qui peut succéder à la séparation. Difficile après pour lui de vous de re-quitter. Il est plus prudent de l’aider à trouver un logement indépendant, quitte à ce qu’il soit à proximité pour faciliter le soutien moral et matériel. La seule indication pour s’impliquer, et faire tout pour aider son enfant à quitter son conjoint , est dans le cas d’une victime de pervers narcissique.

La prière des mères, un lieu de réconfort

Isabelle, 73 ans, a deux petits-enfants pour lesquels elle prie tous les jeudis à la prière des mères dans sa petite église de Bretagne. Leurs parents ont divorcé il y a quelques années, et son mari et elles les invitent autant que possible pour maintenir leurs liens avec les cousins. L’autre jour, elle l’a confié à sa petite-fille Bérénice : «  je prie pour vous et vos parents tous les jeudis ». Une confidence qui les a beaucoup émues toutes les deux, un lien spirituel, plus fort,  que les déchirures humaines.

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