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Charles de Meyer : « Faire primer l’intérêt national sur les idéologies »

Charles de Meyer © SOS Chrétiens d'Orient

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Margot Vignaud - publié le 07/04/17
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Jusqu'à l'élection présidentielle, Aleteia donne la parole à des responsables d'associations chrétiennes, pour connaître leur président et leur programme politique idéaux.

Jusqu’à l’élection présidentielle, Aleteia donne la parole à des responsables d’associations chrétiennes, pour connaître leur président et leur programme politique idéaux.


3 questions à Charles de Meyer, président de SOS Chrétiens d’Orient


Aleteia : le premier tour de l’élection présidentielle se déroulera dans moins de trois semaines. Quelles sont les mesures que le futur président doit adopter en priorité ?
Charles de Meyer : Pour moi, il ne s’agit pas d’une seule mesure, mais de revenir à un principe fondamental du gouvernement d’un pays : faire primer l’intérêt national sur les idéologies. Sur le sujet qui concerne directement SOS Chrétiens d’Orient, on voit l’image de la France se dégrader au Proche-Orient. Le soutien des Chrétiens d’Orient, vocation historique du pays, est devenu une opération de communication politique, illisible et sujette à des contentieux chez les communautés chrétiennes sur place. Pour nous, ce phénomène procède de choix, d’idéologies mesquines, d’alliances de circonstance mal équilibrées, au détriment d’une politique mise au service de l’intérêt national. Nous ne demandons pas que la France soit particulièrement alliée avec un pays. En revanche, nous réclamons qu’elle adopte une position équilibrée et que sa vocation prime sur le respect de certaines alliances ou les facilités du moment. Évidemment, au Proche-Orient, cela passe par la construction d’une relation plus équilibrée avec la Russie, mais cela implique surtout réussir à se mettre autour de la table, avec tout le monde, et non pas décider arbitrairement de la légitimité ou non de certains acteurs.

Quel serait donc selon vous le président idéal, celui ou celle qui mettrait en œuvre ce principe fondamental ?
Ce président afficherait trois qualités majeures. La première qualité serait l’indépendance. Le président ne doit être prisonnier ni d’alliances partisanes, ni d’une discipline de parti, encore moins de faiblesses ou d’inconsistances personnelles. On ne demande pas qu’il soit expert sur tous les sujets, mais au moins d’être un honnête homme et de posséder le début d’une culture générale sur l’ensemble des sujets qu’il a à traiter. Le deuxième trait serait que le président reconnaisse l’existence d’un privilège civilisationnel chrétien dans notre pays. Les chrétiens ne prônent pas une théocratie, ce serait une catastrophe, mais que notre dirigeant reconnaisse l’influence culturelle du christianisme, ce qui suppose un impact sur la le travail législatif, sur l’organisation de la vie sociale et sur notre politique étrangère. En France, le christianisme possède un privilège depuis 2000 ans. Il est contre-nature de le nier. La troisième qualité du futur président doit être le bon sens. Il doit s’abstraire des rapports internationaux, des diktats onusiens ou bruxellois, de l’influence des conseillers. Cela s’applique particulièrement du point de vue diplomatique pour les populations chrétiennes du Proche-Orient. En Syrie, l’État français fonde son action sur un discours totalement déconnecté de ce qu’on entend dans les rues. Le réel doit primer sur l’idéologie.

Quels sont, selon vous, les points qui doivent retenir l’attention des chrétiens dans les programmes et débats de la prochaine élection présidentielle ?
Benoît XVI nous a donné la liste des principes non négociables. Ces principes invalident la quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle. Le premier rôle des chrétiens est de rappeler à ces candidats qu’ils ne remplissent pas ces conditions. En aucun cas, nous ne devons oublier qu’il s’agit de principes pour lesquels on doit se battre pour le bien de la cité. Pourtant, les chrétiens ne doivent pas faire un choix en fonction de leur appartenance à une communauté chrétienne, mais en fonction de ce qu’ils jugent être dans notre intérêt national. Il faut éviter la confusion entre la morale et la politique.

Propos recueillis par Margot Vignaud.



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