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Ce que disent nos douleurs

Homme qui a mal au dos

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Zyta Rudzka - publié le 03/04/17
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Lorsqu’on souffre, notre corps parle mais encore faut-il l’entendre. Douleurs persistantes, récurrentes, maladies psychosomatiques… Et si on s’écoutait un peu ? Il arrive parfois que l’on ne surmonte pas certains drames ou simplement certains conflits. Alors, notre corps décide de s’exprimer. Son seul langage ? La douleur, qui peut vite se transformer en torture. C’est un peu le dernier appel pour nous signifier qu’il est temps de prendre soin de nous et… de notre âme.

L’exemple de Claire

Claire veut prendre sa fille dans les bras, mais voilà, son corps n’est pas d’accord : une douleur fulgurante irradie soudain, de son épaule jusqu’à la mâchoire. Aïe ! Pas le choix, il faut s’allonger, le câlin de bébé attendra. Après quelques jours sous antalgiques, à peine efficaces, la douleur s’aggrave : c’est l’heure de consulter. Commencent alors les pérégrinations de médecin en médecin. L’IRM ne diagnostique aucune cause particulière, ouf. Tous les examens sont rassurants. Et pourtant, la douleur persiste, s’aggrave. Kiné, massages, rythme de vie ralenti, alimentation saine, rien n’y fait ! La douleur est là, compagne fidèle d’un quotidien brisé. Puis, un nouveau problème surgit. Voilà que le fils de Claire, un petit bonhomme de quatre ans, développe des tics… Les souffrances déteignent-elles sur les générations futures ? La famille, inquiète, décide alors de consulter une pédopsy.

Une souffrance psychologique cachée

L’analyse des antécédents familiaux dévoile plus que tous les examens techniques d’imagerie médicale.

Et oui, cette fameuse douleur à l’épaule se retrouve plusieurs fois dans l’arbre généalogique de Claire, ce n’est pas une première. Et comme souvent, la souffrance psychologique est là, bien planquée, mais tout aussi persistante. Claire ne veut pas que je pense que son mariage la déçoit et, pourtant, ses mots finissent par la trahir. « Fonder une famille était ma priorité, se défend-elle. J’ai toujours rêvé d’avoir une vie de famille, un mari, des enfants… Maintenant, ces voeux sont exaucés. Mais rien ne va plus ! Je suis de mauvaise humeur, je manque de sommeil. Pierre est un bon mari, un bon père. Mais, franchement, je pensais qu’il participerait plus, en m’aidant dans les tâches quotidiennes. Les enfants sont adorables, mais j’ai du mal à les maîtriser… Il y a des jours où je les déteste. Je suis méchante, ingrate. Je n’arrête pas de me plaindre, alors que toutes mes amies m’envient. Je ne suis jamais contente ! Franchement, j’ai tout pour moi. Mais je ne suis pas heureuse. Et maintenant, en prime, cette épaule qui me fait souffrir ! »

Un bien-être apparent

Le bien-être ne garantit pas l’absence de problèmes. Ce serait plutôt la volonté et la force de les dépasser. Et c’est ça, qui a manqué dans la vie de Claire. La jeune femme s’imaginait que son existence serait celle d’un conte de fées : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants, tous plus mignons et plus sages les uns que les autres. Mais quel est le sens de cette croyance ? De toute évidence, le fait de fonder une famille ne garantit ni le bonheur, ni l’absence de malheur. Sans cesse, famille ou non, se présenteront de nouveaux besoins, de nouveaux désirs. Les exigences changent, augmentent. Alors, oui, le désenchantement nous accompagne toute notre vie, et c’est un sentiment normal. D’ailleurs, il faut le considérer  comme une aide : il signifie que nous évoluons, que nous progressons. Il n’y a pas de honte à ça.

Prendre en compte son ressenti

Au contraire de Claire, qui s’interdit clairement de ressentir certaines évidences, il faut prêter attention à vos frustrations. La psychée et le somatique, c’est-à-dire le corps, ne font qu’un. Autrement dit, toute escroquerie imposée par votre mental risque de prendre une porte de sortie qu’on préfèrerait éviter : celle de la douleur, inexplicable et, à première vue, incurable.
La manière dont vous négociez avec votre ressenti va donc influencer votre condition physique. Saviez-vous que près de 80% d’entre nous présentent, au moins une fois par semaine, des manifestations d’ordre psychosomatiques ? Douleurs musculaires éparses, douleurs abdominales, diarrhées, constipations, rougeurs, acouphènes, migraines, arthrites… on en passe et des meilleures ! Sans oublier, bien sur, le stress ! Ce méprisable compagnon interfère avec le métabolisme des graisses et accélère la formation de l’insuffisance cardiaque. Bref, la manifestation de la douleur est une bonne raison d’insister : soyez-honnête avec vous-même, osez vos émotions. Mais ce n’est pas la seule raison.

La douleur est un message

Un message codé qu’il serait bon de déchiffrer, d’autant plus lorsque les médecins semblent incapables de poser un diagnostique et de nous soulager. Mais comment faire le lien entre nos douleurs et nos angoisses, nos tristesses ?

Commencez par accepter de jeter un oeil à vos mauvais souvenirs : nous enfouissons nombre de conflits non résolus pour éviter d’avoir à y faire face. Si vous estimez que remuer la vase n’est pas nécessaire, rappelez-vous simplement que l’histoire, si ancienne soit-elle, n’est pas forcément réglée. Ce que vous vivez est important, mais les émotions que vous vous interdisez de ressentir le sont tout autant. Quelles pensées chassez-vous avec crainte alors que vous lisez ces mots ? De quoi avez-vous honte ?

Le déni n’est certes pas la solution, mais il est peut-être la piste qui vous permettra de débusquer les connexions psychosomatiques qui vous font souffrir, sans oublier que continuer de minimiser le problème ne fera que pomper votre énergie inutilement, vous empêchant de réaliser de formidables projets.

Laisser cette souffrance psychique s’installer, perdurer, augmenter ne pourra qu’avoir un impact négatif sur votre organisme, vos systèmes vitaux et le bon fonctionnement de vos organes.

Le décodage passe par l’analyse de l’organe qui se plaint en écho à l’origine de la souffrance. Les symptômes psychosomatiques n’apparaissent pas parce que nous avons des difficultés, mais parce que nous ne voulons pas y faire face. Nier, minimiser, abandonner, autant de façons de prétendre que tout se résoudra comme par magie sont le meilleur moyen d’assurer en continu un impact négatif sur la qualité de notre vie.

Des symptômes psychosomatiques

Les personnes ou les évènements auxquels nous refusons de faire face sont illimités :  soi-même, sa mère, son boss, son médecin, Dieu… De même, la liste des maladies psychosomatiques est sans fin. De nouvelles théories naissent d’ailleurs chaque jour quant-à l’origine de telle ou telle plainte somatique. Prenons l’exemple du syndrome du colon irritable : cette anomalie du fonctionnement du tube digestif peut être la conséquence d’une focalisation mentale sur nos expériences négatives. Une telle polarisation finit par entraîner une vision simplifiée et noire du monde chez le sujet qui accumule et refoule sa colère et son irritation, transformés finalement en spasmes et douleurs, ô combien superflues.

L’eczéma atteste également de la relation entre la maladie et le psychisme : souvent décrit comme une automutilation, il attaque lorsque l’individu est incapable de pardonner, et cela se traduit par des plaques, démangeaisons, rougeurs… Évidemment, il n’y a pas de règles, mais pour résumer, prendre soin de son psychisme, c’est prendre soin de son corps.

Comment vivre mieux ?

En vivant en conscience ! Soyez en prise directe avec ce que vous ressentez : pas d’autocritique, pas de censure. N’ayez plus peur de percevoir et d’exprimer vos envies, apprenez à vous connaître, à vous accepter. Ayez plus d’amour envers vous-même. Pensez à travailler sur vous, cela donne de l’espoir. C’est une traque pour débusquer les conflits non résolus qui permet d’en prendre conscience.

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