Un pub, des étudiants, un thème : ils n’attendent plus que vous pour en débattre. Rendez-vous mardi 21 mars à 20 heures au cœur de Paris.Ils avaient l’air légèrement abasourdis par le monde qui s’était déplacé, le 7 mars dernier, dans la cave de l’O’Jason, rue de la Huchette à une coudée de la place Saint-Michel à Paris. Les jeunes organisateurs des conférences Place Saint-Michel, parlaient de la philosophie chez Tolkien et ont pu mesurer que l’attrait exercé par le vieux conteur anglais dépassait largement les cercles philosophiques.
Fondées en septembre dernier par une poignée d’anciens élèves de l’Institut de philosophie comparé (IPC) qui ont comme particularité de quasiment tous y enseigner, les conférences de la Place Saint-Michel n’ont qu’un seul et unique objectif : « Faire sortir la philosophie de cette sorte de ghetto universitaire dans lequel elle était enfermée », d’après François-Marie Portes, l’un des porte-paroles du groupe.
Objectif que partage sa collègue. Caroline Zeller a tout juste 25 ans mais donne déjà des conférences de philosophie. Elle animera d’ailleurs le nouveau café-philo consacré au rire ce 21 mars. « Notre démarche est avant tout née d’une demande qui a dépassé le cercle de nos proches, vulgariser la philo sans pour autant dénaturer le fond, c’est un peu notre credo », précise-elle.
Pour François-Marie Portes, « il s’agit avant tout de sortir des cours de philo abscons ou l’on dissertait sur la couleur du tableau accroché devant nous, il devenait prioritaire pour nous de démontrer que la philo concerne avant tout la vie et l’existence ».
Le conte au service du réel
Et pour parler du réel, quoi de mieux que le conte de fée, ont estimé les organisateurs de la dernière édition ? Car c’est ce qu’était Tolkien, un conteur. Utiliser le conte pour servir le réel, tel était au fond l’objectif de Tolkien. Sortir des schémas et des a priori, c’est aussi l’objectif de cette petite cohorte de philosophes, la boucle est bouclée, l’anneau est forgé.
Une conférence à laquelle a assisté Eloïse Scherrer. Pour cette dessinatrice qui a fait du conte de fée son univers, « il faut sortir de l’idée que le conte de fée conduit à une fuite de la réalité et un dégout du monde réel. Tout l’enjeu est là : les convaincre que leur vie est un conte de fée et donner au lecteur l’envie de vivre sa vie sans la fuir ». Un constat que faisait Tolkien.
Ancrer la philosophie dans le réel et la rendre audible au plus grand nombre, telle est l’ambition des conférences Saint-Michel. De fait, ils étaient près de 150 lors du premier rendez-vous, rassemblés autour d’un orateur qui doit certainement s’être réveillé aphone le lendemain, tant l’affluence, l’absence de sonorisation et la concurrence d’un concert rock à l’étage supérieur a dû le forcer à user sa voix. Si une guitare électrique a concurrencé la philosophie hier soir, Alexandre Astier aurait rétorqué à ces jeunes philosophes qu’elle est le seul moyen de « combler le silence infini de ces immensités » qui effrayaient tant Blaise Pascal.
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