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“Les aiguilles de Mossoul” ou les tricots de l’espoir

Les aiguilles de Mossoul

Les aiguilles de Mossoul

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Marc Eynaud - publié le 20/03/17
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À l’initiative d’une française expatriée en Jordanie, vingt-cinq femmes venant des camps de réfugiés se retrouvent une fois par semaine pour partager un café… et tricoter !Isabelle Fleury commence à bien connaître le Moyen-Orient. Épouse de diplomate, 54 ans, elle a créé à Amman « Les aiguilles de Mossoul » avec vingt-cinq réfugiées chrétiennes pour tricoter des vêtements destinés à être vendus en France.

« Il fallait les faire travailler afin qu’elles trouvent, outre une occupation, un moyen de gagner de quoi vivre. Et surtout, cela leur permet de se retrouver et d’échanger », explique Isabelle. Arrivée en septembre à Amman, cette mère de six enfants a très vite cherché à se rendre utile auprès des chrétiens irakiens fuyant la guerre. « On priait beaucoup pour les chrétiens d’Orient en France, alors j’étais déjà très sensible à cette cause ».

Un rendez-vous hebdomadaire

Tous les jeudis après-midis depuis le mois d’octobre,  ces dames se retrouvent pour tricoter layettes, bonnets, couvertures, écharpes dans un local prêté par l’antenne locale de SOS Chrétiens d’Orient… Un exploit puisque, d’après Isabelle, « très peu d’entre-elles savaient tricoter à la base ».

Si le dialogue est parfois ardu en raison de la barrière de la langue, « les langages gestuels fonctionnent très bien » assure Isabelle. Dans la plupart des cas, un sourire suffit. Et les effets sont visibles : sur la qualité croissante des ouvrages d’une part, mais surtout, et c’est le plus important, sur le moral. Au fur et à mesure des rencontres, les langues se délient et les sourires se font chaque fois plus épanouis. « Une jeune fille, Nivine, était arrivée très maigre, aujourd’hui elle a repris quelques kilos et est devenue la meilleure tricoteuse du groupe », se félicite-elle. Tous les âges et tous les milieux sociaux se retrouvent confondus dans ce petit local, et la ville de Mossoul, dont elles sont originaires, semble être le seul point commun qui rassemble les membres de la petite assemblée.

La Jordanie, une terre d’asile pour les chrétiens

« C’est assez compliqué », se désole Jeanne, qui rentre d’Amman. « Aucun d’entre eux n’envisagent leur avenir au Moyen-Orient, beaucoup de regards sont tournés vers l’Occident et attendent des visas. Pour tous ceux que j’ai rencontrés, un retour chez eux est inenvisageable à court terme ».

Des milliers d’Irakiens, principalement originaires de Mossoul et de la plaine de Ninive, ont fui leur pays devant l’avancée de Daesh, une grande partie d’entre eux ont atterris en Jordanie. Si le pays est à l’abri des violences, les conditions d’accueils des réfugiés sont difficiles : des familles entières doivent s’entasser dans cinq ou six mètres carrés et attendent la fin de la guerre ou une porte de sortie.

Un précédent en Israël

Cette activité n’est pas une première pour Isabelle. De 2009 à 2012, le couple avait posé ses valises à Jérusalem. Sensible à la pauvreté de certaines familles palestiniennes à Hébron, Isabelle Fleury avait monté tout un commerce de sacs, portefeuilles et autres accessoires artisanaux fabriqués par des Palestiniens qui étaient revendus ensuite. Les bénéfices des ventes allaient aux familles pauvres de Gaza. Une opération qu’elle a donc rééditée en Jordanie cette année.

Informations : 

Groupe Facebook.

Les Aiguilles de Mossoul
Jeanne Fleury- 0659086261
3 rue André Chenier
92130 Issy-Les-Moulineaux

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