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Les lefebvristes auront-ils bientôt leur siège à Rome ?

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Andrea Tornielli - Vatican Insider - publié le 01/03/17
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Depuis quelques jours, des rumeurs évoquent la possibilité que la Fraternité Saint-Pie X achète un bâtiment à Rome.À petits pas vers un accord. Le chemin se poursuit doucement et devrait aboutir dans quelques mois, au retour de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, – fondée par Mgr Marcel Lefebvre – dans la pleine communion de l’Église catholique, après la rupture de 1988. Le secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei, Mgr Guido Pozzo, a été reçu en audience par le Pape, le 27 février au matin. Depuis quelques jours, des rumeurs font état de la possibilité que la Fraternité achète un bâtiment avec une église adjacente, pour y transférer son siège à Rome. Il est beaucoup question du complexe de Santa Maria Immacolata à l’Esquilin, non loin du Latran.

Des rumeurs ?

Le complexe en question est formé d’une église néogothique construite au début du XXe siècle pour les frères de la charité, et d’un édifice occupé jadis par une école (primaire et cours moyen), et appartenant aujourd’hui à un ordre religieux. Le pape François et la commission Ecclesia Dei, disent ces rumeurs, auraient favorisé cette acquisition. En fait, rien de tout cela : ni la commission Ecclesia Dei ni le vicariat de Rome ne sont impliqués. Les propriétés de l’institut et de l’église de l’Immaculée sont en effet distinctes : cette dernière, où la messe est régulièrement célébrée, a un presbytère et un appartement juste à côté, pour loger le recteur. Les lefebvristes sont intéressés depuis longtemps par l’achat d’une maison à Rome. Mais pour vendre, l’ordre qui est en possession de la structure devra obtenir l’autorisation de vente de la Congrégation pour les Religieux. Et au cas où l’acquisition se faisait, pour pouvoir utiliser l’église, il faudra demander au diocèse de Rome, qui en est propriétaire.

L’accord de toute façon, qui prévoit l’institution d’une prélature personnelle sur le modèle de celle accordée à l’Opus Dei, dans les années 80, n’est ni pour demain ni pour les semaines à venir. Cela fait un an que le Saint-Siège attend que le supérieur de la Fraternité Saint-Pie X, Mgr Bernard Fellay, signe la nouvelle déclaration doctrinale. Étape nécessaire avant de définir une quelconque forme juridique. On s’en souvient, c’est justement sur la déclaration doctrinale qu’avaient échoué les négociations en 2012. Le texte actuel résulte beaucoup plus synthétique que celui de 2012. Comme expliqué par Mgr Pozzo au gré de différentes interviews. Autant le premier document cherchait à régler tout contentieux et à éclaircir chaque point laissé en suspens, autant la nouvelle déclaration se limite à demander aux lefebvristes ce qui est nécessaire pour être catholiques, laissant tout le reste à de futures discussions après la pleine communion.

Le Saint-Siège pas pressé

Concrètement, le nouveau texte propose la « professio fidei », la profession de foi ; l’acceptation de la primauté du Pape et de la collégialité épiscopale exprimée dans la constitution conciliaire « Lumen gentium » ; la définition de la relation entre la tradition et le magistère ; la reconnaissance de la validité des sacrements célébrés avec le rituel suite à la réforme post-conciliaire ; et enfin l’acceptation du Concile Vatican II à la lumière de la tradition de l’Église. En revanche, on n’y parle pas d’oecuménisme, de dialogue avec les autres religions ni de la liberté religieuse, questions sur lesquelles la Fraternité, comme on le sait, continue de manifester beaucoup d’objections et d’opposition par rapport au chemin entrepris par l’Église catholique durant ces cinquante dernières années.

Jusqu’ici Mgr Fellay n’a toujours pas signé le document. Mais le Saint-Siège n’est pas pressé. Il sait que le processus est long et que le supérieur a besoin de temps pour expliquer et faire accepter l’accord au sein de la Fraternité. Ce n’est que lorsque la déclaration doctrinale sera signée et que pourra commencer l’examen des statuts proprement dits, pour arriver à la constitution apostolique qui érigera la nouvelle prélature personnelle, et puis au règlement intérieur qui entrera dans les détails de son organisation. Ce que demandent les lefebvristes, c’est de pouvoir rester eux-mêmes. Et sur ce point, ils ont reçu des assurances à la fois du Pape et de la commission Ecclesia Dei.

Une fois dans la dernière ligne droite, il faudra encore du temps pour impliquer les conférences épiscopales des pays les plus directement touchés par le phénomène. Celles-ci devront être dûment informées du chemin parcouru et de la solution juridique retenue pour atteindre la pleine communion.

Article traduit par Isabelle Cousturié.

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