Après la vague d’homicides annoncée par Daesh, les familles chrétiennes s’enfuient par centaines et confirment “la chasse aux chrétiens” lancée dans la région.La vague annoncée d’homicides qui s’est abattue au cours de ces dernières semaines sur les coptes au Nord-Sinaï a provoqué la fuite de plus de 100 familles chrétiennes, annonce l’agence Fides, quatre jours après l’assassinat d’un plombier copte par un commando terroriste alors qu’il se trouvait à son domicile, et celui d’un père et de son fils, la veille, à Al-Arish, chef-lieu de la région. Les familles sont parties se réfugier dans la ville d’Ismaïlia, à 120 kilomètres à l’est du Caire. Selon un communiqué rapporté par L’Orient Le Jour, le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a ordonné d’apporter toute l’aide nécessaire pour héberger ces familles, venues rejoindre les quelque 250 autres chrétiens en fuite eux aussi de la région arrivés quelques jours avant eux.
“Les coptes sont notre proie favorite”, ont déclaré les terroristes dans une vidéo en annonçant leur intention de commettre de nouveaux meurtres au sein de la communauté chrétienne. Depuis, se sont multipliées les prises de position d’institutions. La Maison de la fatwa, l’organisme égyptien présidé par le grand mufti d’Égypte chargé de diffuser des mesures d’orientations et de mettre un terme aux doutes et controverses concernant l’application des préceptes coraniques, rapporte Fides, a diffusé un communiqué pour condamner la vague d’assassinats, et en même temps toute “la campagne orchestrée par des groupes djihadistes contre les chrétiens autochtones d’Egypte” visant, selon lui, “à saboter l’unité nationale”. Le porte-parole d’al-Nur, parti salafiste ultraconservateur, a lui aussi exprimé publiquement leur condamnation, réaffirmant que ces « meurtres ciblés” vont “contre les enseignements de l’islam”.
“Une chasse aux chrétiens”
Le patriarche copte orthodoxe, Tawadros II, et le Premier ministre égyptien, Sherif Ismail, sont entrés en contact pour discuter de la condition des chrétiens évacués et de l’urgence de protéger les chrétiens de la région. Selon des témoignages recueillis par la presse auprès de responsables de l’Église copte,”une vraie chasse au chrétien” semble se confirmer. “Nous avons peur de notre ombre”, ont confié certains, “nous avons peur que quelqu’un nous suive et nous tire dessus. Les chrétiens sont pris pour cible de manière horrible”, rapportent d’autres sous couvert d’anonymat, au point que “certains n’osent plus franchir la porte de chez eux pour aller s’acheter de quoi manger”.