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Le pape François annonce vouloir se rendre au Soudan du Sud

Une mère allaite son enfant souffrant de malnutrition à la clinique gérée par Médecins sans frontières (MSF) à Aweil, au nord de Bahr al-Ghazal (Soudan du Sud) le 11 octobre 2016. © AFP PHOTO / ALBERT GONZALEZ FARRAN

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 27/02/17
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Lors de sa visite à la paroisse anglicane de Rome, le Saint-Père a évoqué la possibilité d’un voyage œcuménique avec le primat anglican, Justin Welby. Un voyage pontifical au Soudan du Sud avec le chef de la communion anglicane, Justin Welby, dans le style de la visite réalisée à Lesbos, en Grèce, où il est allé rencontrer les réfugiés avec le patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée. Le pape François a annoncé que le projet était à l’étude après une demande en ce sens des principaux chefs religieux chrétiens du pays. Il a lui-même confié cette possibilité en répondant spontanément à la question d’un étudiant africain lors de sa visite à la paroisse anglicane All Saints Church de Rome, le dimanche 26 février après-midi.

Quatre jours auparavant, devant des milliers de fidèles et pèlerins, rassemblés place Saint-Pierre, le Saint-Père avait lancé un vibrant appel pour les populations du Soudan du Sud, mises “à genoux” par un conflit et une famine condamnant des millions de personnes, dont de nombreux enfants, à mourir de faim. « Les nouvelles douloureuses qui parviennent du Soudan du Sud martyrisé sont source de grande préoccupation et demandent un engagement concret plus que jamais nécessaire… », avait-il exhorté, au cours de l’audience générale.

Situation tragique

“Nous devons voir si la situation est trop mauvaise, mais nous devons le faire (…) » parce que les chefs religieux « veulent la paix et y travaillent ensemble”, a déclaré dimanche après-midi le Pape, en revenant sur la visite, le 27 octobre 2016, au Vatican, des trois principaux chefs religieux du pays : Mgr Paulino Lukudu Loro, archevêque catholique de Djouba, le Révérend Daniel Deng Bul Yak, archevêque de l’Église anglicane du Soudan et du Soudan du Sud, et le Révérend Peter Gai Lual Marrow, modérateur de l’Église presbytérienne du Soudan du Sud.

Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud, après quelques années de lutte de pouvoir, a plongé dans une guerre civile entre les partisans du président, Salva Kiir, et ceux de son vice-président Riek Machar, issus des deux principaux groupes ethniques du pays. Après sept accords de paix en 20 mois de lutte – tous interrompus – le Soudan du Sud est aujourd’hui théâtre de “violents massacres et destructions” dénoncés par l’Onu. La venue du Pape, espèrent les chefs religieux, pourrait “aider à la pacification” du pays.

“Il y a la guerre, il y a des meurtres, il y a la mort, il y a des réfugiés… Nous avons fait savoir tout cela au Saint-Père”, a souligné Mgr Paulino Lukudu Loro dans une interview à Radio Vatican, le 27 octobre dernier. “S’il vous plaît, venez au Soudan du Sud, ne serait-ce qu’une journée, mais ne venez pas seul, venez avec Justin Welby “, lui ont alors demandé les trois responsables chrétiens. Et le Pape a répondu : “Écoutez, je suis avec vous, je souffre et vis avec vous. Je veux me rendre au Soudan du Sud”. Le Saint-Père a donc confirmé son désir dimanche, lors de sa visite à la paroisse anglicane All Saints Church de Rome, après avoir souligné que les jeunes Églises, comme au Soudan, “ont plus de vitalité” mais également “un fort besoin de collaborer”.

Chrétiens ensemble avec “humilité”

“Une communion vraie et solide grandit et se fortifie quand on agit ensemble pour ceux qui sont dans le besoin”, a souligné le Pape dans son homélie, à la prière du soir présidée avec l’évêque de la Communion anglicane pour l’Europe Robert Innes, à la paroisse anglicane All Saints Church de Rome, qui vient de fêter son bicentenaire. Durant sa visite – la première d’un évêque de Rome dans une église anglicane de son diocèse – le Saint-Père s’est félicité des bonnes relations qui unissent aujourd’hui catholiques et anglicans. Si jadis, “ils se regardaient avec suspicion et hostilité”, aujourd’hui ils se reconnaissent “frères et sœurs en Jésus-Christ”, “amis et pèlerins” portés par “le même désir de marcher ensemble”, s’est-il réjoui.

Ces progrès, selon le Saint-Père, sont la preuve que “lorsque les chrétiens baptisés se mettent devant le visage miséricordieux du Christ”, ils peuvent “surmonter les vieilles divergences”, comme illustré par l’apôtre Paul, dans sa lettre aux Corinthiens (2Co 4, 1). “Devenir humbles”, “se décentrer”, “se reconnaître des mendiants de miséricorde”, sont des impératifs pour “partager avec les autres… la joie d’être aimés par le Seigneur et de l’aimer”, a déclaré François, et ainsi expérimenter que “c’est là où la misère humaine s’ouvre à l’action miséricordieuse de Dieu, que le Seigneur fait des merveilles”. L’humilité, a-t-il insisté, n’est pas seulement une “belle vertu”, mais “une question d’identité”.

Unis plus que jamais

“Nous pouvons et nous devons être unis dans cette cause commune qui consiste à soutenir et défendre la dignité de tous les hommes”, soulignaient le pape François et l’archevêque anglican de Cantorbéry Justin Welby, dans une déclaration commune signée le 5 octobre 2016 à Rome, 50 ans après la première rencontre historique entre Paul VI et le primat de l’Église anglicane Michael Ramsey, le 24 mars 1966. “Nous avons foi en la grâce de Dieu et en la Providence, nous savons que l’Esprit saint ouvrira de nouvelles portes et nous guidera vers la vérité tout entière”, avaient-ils ajouté en invitant catholiques et anglicans à devenir “des amis et compagnons de route” face aux “difficultés communes”, en”se fortifiant mutuellement, et apprenant à apprécier les dons que Dieu a donné à l’autre”.

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