Le père Raafat témoigne de son amour vibrant pour le Christ. De l’étudiant en ingénierie mécanique à l’université de Damas, Raafat s’est vu prendre le chemin des études de sciences humaines et de théologie à l’Institut Saint-Paul, accompagné de prêtres jésuites. Là sa vocation était née. Et en Août 2014, il s’est fait ordonné prêtre de la paroisse Notre-Dame de Damas.
« Jour après jour, j’ai vu ma foi grandir et se fortifier comme une semence nourrie par l’amour de Dieu. J’ai senti un besoin indispensable de partager cet amour avec les autres, d’enraciner cet espoir dans mon cœur, car il m’avait métamorphosé et m’avait donné une liberté absolue, une liberté que personne ne pourra me la retirer. À ce moment-là, j’ai crié : “Jésus, je suis fou de toi, d’un amour qui rend les êtres humains libres, comme moi””, dit-il, tout souriant, en me confiant ces paroles.
En effet, comment peut-on arriver à cet amour, à cette liberté et à cette paix et pouvoir les vivre de pleine joie au quotidien, et surtout savoir les partager ?
À ces interrogations père Raafat répond d’un ton paisible et rassurant : « Dieu est Dieu de partage et d’amour. Il ne fait aucune différence entre les Hommes. Quand Il a créé l’humanité à son image, Il a pris une poignée de sable, une poignée qui contient des graines de toutes les couleurs, comme un arc-en-ciel, des rouges, des jaunes, des blanches… car Il est Dieu de toute l’humanité et à cette humanité, Il lui a donné la liberté. Mais de quelle liberté parle-t-on ? Cette liberté « falsifiée » qui, au nom des droits de l’Homme, va tuer sauvagement ses frères !
Non, cette liberté inhumaine c’est la liberté des faibles, des démunies, des prisonniers des autres. La liberté dont je parle est celle que j’ai acquise par la prière, la seule arme dont je dispose pour dépasser tous les obstacles de la vie. Je prie pour dépasser la peur, le doute, pour dépasser ma faiblesse. La prière nourrit ma liberté, cette liberté d’amour et d’amitié, seul chemin pour avoir la paix intérieure et pouvoir vivre le bonheur en société.
Regardons autour de nous, pourquoi on se met tout le temps à critiquer ces jeunes délinquants, ces désorientés de la société et pourquoi on ne remonte pas à la source pour comprendre leur situation ?
Car en cherchant bien, on trouvera que cette jeunesse là est en manque d’amour et de soutien, d’affection et de compréhension. Elle a perdu la clef du bonheur, la clef de la sérénité.
Personne n’est mauvais, on le devient. Mais si on fait bon usage de la liberté que Dieu nous a donnée, on ne peut que récolter amour, amitié et justice en ce bas monde et vivre une paix profonde et un bonheur inégal, avant de le vivre pleinement dans notre vie éternelle.
Et c’est bien cet amour que je crie haut et fort : “Jésus, je suis fou de toi, tu es ma paix, tu es mon bonheur !”