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Sœur Cecilia a été enlevée au Mali. Prions tous pour elle

Reproduction taken in Bogota on February 8, 2017 of an undated picture released by the family of Cecilia Narvaez Argoti, a Franciscan nun from Colombia, who was seized by armed men in the village of Karangasso, Mali, close to the Burkina Faso border. Four armed men claimed to be jihadists before taking the Colombian nun away, a security source said. Southern Mali has been the site of jihadist attacks along the borders with Ivory Coast and Burkina Faso. / AFP PHOTO / HO / HO

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Fides / OPM - Isabelle Cousturié ✝ - publié le 09/02/17
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Les ravisseurs, djihadistes présumés, ont attaqué la communauté des sœurs franciscaines de Marie Immaculée à Koutiala. Une religieuse colombienne a été enlevée le 7 février, à Karangasso, un village situé à une quarantaine de kilomètres de Koutiala, dans le sud-est du Mali. Membre de la Congrégation des sœurs franciscaines de Marie Immaculée, sœur Gloria Cecilia Narvaez Argoti, âgée d’une cinquantaine d’années, a été kidnappée par cinq hommes armés qui ont forcé la porte de la communauté vers 21h00 et sont repartis avec elle à bord d’un véhicule – semble-t-il une ambulance appartenant au centre de santé de la mission catholique – qu’ils ont ensuite abandonné sur la route pour poursuivre leur fuite en moto, selon les indications de la télévision malienne. “Elles sont quatre religieuses à Karangasso mais c’est elle seule qui a été enlevée par des hommes armés”, a confirmé un des employés aux médias.

Des djihadistes ?

“Nous ignorons qui sont les ravisseurs. La gendarmerie et la police mènent actuellement l’enquête”, a indiqué à l’Agence Fides le père Edmond Dembele, Secrétaire général de la Conférence épiscopale du Mali. La télévision malienne parle, elle, de quatre “djihadistes” qui, selon des témoignages recueillis sur place, auraient fait irruption dans les chambres des religieuses avec armes à feu, machettes et couteaux, leur demandant de l’argent et la clef de l’ambulance du centre sanitaire.

Fait surprenant, selon le père Dembele, la zone dans laquelle la religieuse a été enlevée – Koutiala, située à 400 kilomètres à l’est de la capitale Bamako – est habituellement tranquille, contrairement à d’autres zones du Mali connues pour leur insécurité. En tout cas, affirme-t-on sur place, c’est la première fois qu’un étranger est kidnappé dans le sud du Mali. Deux Maliens soupçonnés d’être impliqués dans le rapt ont été interpellés et interrogés par la police pendant que militaires et gendarmes poursuivent leurs recherches vers la frontière avec le Burkina Faso, direction que semblent avoir pris les ravisseurs. Mais, selon le p. Dembele,  il existe aussi l’hypothèse selon laquelle il s’agirait d’un dépistage:  Les ravisseurs se seraient effectivement rendus en direction de la frontière, mais  pour ensuite se diriger vers la zone boisée, en territoire malien, où ils auraient trouvé refuge. Dans cette zone forestière, limitrophe de la Côte-d’Ivoire, avait été signalée voici deux ans la présence d’un groupe djihadiste, souligne Fides.

Pour les évêques qui se sont rendus sur place pour obtenir des informations, l’inquiétude est grande. S’agit-il d’une opération montée de toute pièce pour céder la religieuse à un groupe contre de l’argent ? Ou bien, effectivement, celle d’un groupe de djihadistes, comme ces derniers ont affirmé aux religieuses en faisant irruption dans leur communauté ? Pour l’heure, aucune revendication n’a été faite.

Forte inquiétude de l’Église

Sur le rôle que joue sœur Gloria Cecilia, au sein de cette communauté, la petite phrase du secrétaire général de la Conférence épiscopale au Mali, sur le site de RFI : « Le même rôle que joue toutes les communautés religieuses au Mali : aider la population dans ses besoins spirituels, dans ses besoins de développement… ». Et c’est d’ailleurs, pour rappel, l’une des grandes préoccupations des évêques, dans divers pays, où religieux et religieuses subissent continuellement des agressions en raison d’actes de droit commun, mais dans d’autres cas, pour leur statut de religieuses catholiques, comme le montre l’actualité, relevait récemment Radio Vatican.

Les religieuses, cible privilégiée

Parmi les opérateurs pastoraux agressés dans le monde, les religieuses seraient particulièrement visées. Huit d’entre elles ont été tuées en 2016, selon les informations recueillies par l’Agence Fides, dans « la normalité de la vie quotidienne, en aidant les pauvres et les plus humbles, en suivant des projets de promotion humaine de développement ou en se rendant tout simplement disponibles à quiconque se trouvait dans le besoin ». Seraient-elles bien moins protégées ?

D’après les statistiques officielles, les religieuses catholiques sont environ 700 000 dans le monde. Les conférences épiscopales sont inquiètes. Inquiétude dont s’est fait l’écho le pape François, le jour de la canonisation de Mère Teresa de Calcutta, le 4 septembre 2016, soit deux jours après l’assassinat de la missionnaire espagnole, sœur Isabelle Solà, à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, rendant un bel hommage « à tous les missionnaires qui donnent leur vie sans compter ». On se souvient, en mars 2016, du calvaire subi au Yémen, par les petites sœurs de Mère Teresa, quatre d’entre elles perdant la vie au cours d’une attaque de Daesh à leur couvent où douze autres personnes ont été tuées. L’aumônier du couvent, le père salésien Tom Uzhunnalil, enlevé par les terroristes ce jour-là, est toujours porté disparu. Au cours de l’année 2016, selon le dernier rapport Fides, 28 opérateurs pastoraux ont été tués de par le monde, la moitié de mort violente.

En Colombie, l’enlèvement de Sœur Cecilia a suscité une forte émotion . Plusieurs médias  colombiens ont contacté la rédaction de l’Agence Fides pour obtenir des informations sur le sort de la religieuse.

 

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