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6 principes-clés pour éduquer son enfant selon la méthode Montessori

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Camille de Montgolfier - publié le 06/02/17 - mis à jour le 25/10/21
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En favorisant la confiance en soi et l'autonomie, la pédagogie Montessori place l'enfant au coeur des apprentissages. Retour sur les 6 concepts-clés qui font son succès.

En favorisant la confiance en soi et l’autonomie, la pédagogie Montessori place l’enfant au coeur des apprentissages. Retour sur les 6 concepts-clés qui font son succès.

Dans un message diffusé le samedi 23 octobre, le pape François a salué l’oeuvre de Maria Montessori. L’occasion de revenir sur cette méthode d’éducation originale développée au XXe siècle.

Très tôt, Maria Montessori, médecin d’origine italienne, s’intéresse aux méthodes d’éducation et témoigne de l’environnement particulièrement répressif à l’égard des enfants de son époque. Dans son journal, elle décrit des enfants « incompris et inhibés dans une ambiance semée d’obstacles ». Si cette attitude est à l’époque jugée normale pour un enfant, Maria Montessori y voit au contraire « une manifestation de défense et l’expression d’un affaiblissement spirituel » qui conduit à l’instabilité, la colère, l’égoïsme et un attachement excessif aux possessions matérielles par désir de puissance.

Une éducation pour servir la paix

Convaincue que le respect de la personnalité de l’enfant est primordial, Maria Montessori développe sa propre méthode d’éducation, aujourd’hui mondialement connue et dispensée dans des écoles appelées « Maisons des Enfants ».

Le but de sa méthode est de servir la paix. En femme éclairée, elle avait compris très tôt que l’éducation est déterminante dans la construction future de l’enfant et de son rapport au monde. Dans l’éducation, écrit-elle dans son journal, « c’est l’enfant que nous devons considérer avant tout ; il s’agit de le libérer des obstacles qui entravent son développement et de l’aider à vivre. Une fois ce principe compris, on constate un changement radical dans le comportement de l’adulte vis-à-vis de l’enfant ».

Ce qu’on doit modifier vis-à-vis de l’enfant se résume en deux points : la façon dont l’adulte s’occupe de lui et l’environnement qu’on lui offre. De là découlent des concepts-clefs, développés dans son manuel, et qui sont la base de la pédagogie enseignée dans les écoles Montessori.


Les 6 concepts-clefs de la méthode Montessori 


  1. Faire jaillir l’élan naturel de l’enfant

Il s’agit d’un retour aux antiques plus que d’une innovation. Retour aux antiques, puisque le terme éducation signifie « faire jaillir », c’est-à-dire aider le développement de l’âme de l’enfant. Saint Thomas d’Aquin disait que le rôle du maître est d’alimenter l’élan qui pousse l’enfant à développer ses énergies intérieures.

En bougeant continuellement, l’enfant apprend continuellement. Il nous semble, à nous adultes, que les enfants courent en tout sens et de façon désordonnée, mais cette effusion est au contraire pour eux une découverte essentielle de leur environnement.

  1. Créer un environnement propice à l’apprentissage grâce à des méthodes ludiques

Plus question dans les écoles Montessori de bancs, d’estrade et de leçons collectives. Ce n’est plus ici la maîtresse qui choisit pour l’enfant les objets qu’il va utiliser, mais c’est au contraire l’enfant qui choisit l’objet qu’il veut découvrir. Attention, il ne s’agit nullement de déposséder la maîtresse ou le maître de sa place dans la classe. Le rapport entre l’enseignant et l’apprenti est fondamental dans la méthode Montessori. Ce rapport est simplement vécu différemment et les enfants ne sont plus des réceptacles passifs du savoir, mais des acteurs de leur propre construction.

  1. L’importance fondamentale de la pratique et du toucher.

Pour Maria Montessori, il ne peut y avoir de développement intellectuel sans exercices, ni d’exercices sans objets externes. L’enfant a besoin de manipuler des objets pour organiser et coordonner ses mouvements.

Une erreur classique des adultes est de vouloir aider l’enfant à atteindre son but. Or, dans la découverte du monde, ce n’est pas le but qui compte mais l’apprentissage et l’enfant a un besoin essentiel de faire par lui-même.

Les  injonctions telles que « reste là » et « ne touche pas à cela » sont bannies des écoles Montessori. Le désir de l’enfant de toucher à tout est encouragé sans pour autant être désordonné.

  1. L’organisation, l’ordre et l’entretien

« Tout objet a sa place spécifique et tout objet doit retourner à la place qu’il occupait ».

Remettre chaque chose à sa place après l’avoir utilisé et entretenir les choses afin qu’elles perdurent. Si ces deux notions paraissent évidentes à tout adulte normalement constitué, elles le sont beaucoup moins quand il s’agit de l’éducation que l’on donne à l’enfant. Or comment attendre d’un adulte qu’il entretienne son environnement s’il ne l’a pas appris enfant ?

L’entretien des choses de la classe s’accompagne d’un apprentissage des tâches ménagères élémentaires tels que passer le balais ou dépoussiérer un tapis après l’avoir utilisé. Il est fondamental d’apprendre aux enfants à nettoyer après eux et non pas, comme c’est le cas dans trop d’écoles traditionnelles, à compter sur le personnel de ménage. Cet apprentissage est aussi celui du respect.

  1. Beauté et simplicité

Apprendre, avec simplicité, la beauté des choses à l’enfant pour développer chez lui le sens esthétique et pour lui faire découvrir la beauté dans les objets usuels de la vie quotidienne.

Les tâches ménagères n’ont rien de dégradant si elles sont faites dans l’harmonie et la beauté. Le balais doit avoir un beau manche, les chiffons doivent être de différentes couleurs. Ainsi, l’enfant apprend à découvrir la beauté dans les choses les plus simples.

  1. Ne pas infantiliser l’enfant

Au contraire, lui donner accès à un environnement adulte de son niveau. Plus question ici de jouets en plastiques ou aux couleurs criardes, supposés adaptés à l’intelligence limitée de l’enfant. Maria Montessori privilégie des meubles et des objets semblables à ceux utilisés par les adultes. En les imitant, l’enfant apprendra à s’en servir lui même, à les manipuler, les démonter et les entretenir. Au lieu de séparer de façon catégorique les jouets de l’enfant des objets des adultes, il convient de laisser celui-ci découvrir ces objets et les manipuler avec soin.

On compte aujourd’hui plus de 6 000 écoles Montessori, principalement en Europe, au Canada et aux États-Unis. À l’occasion du centenaire, les éditions DDB ressortent le manuel original de Maria Montessori. Cet aggiornamento de la forme présente une édition colorée à la lecture agréable. Les clichés historiques en noir et blanc, qui accompagnaient le manuel, ont été ici fidèlement reproduits, et le texte, traduit de l’italien, rend fidèlement l’esprit et la méthode qui ont fait le succès de ces « Maisons des Enfants ».

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Le Manuel Pratique de la Méthode Montessori, Maria Montessori, Édition historique chez Desclée de Brouwer, 164 pages octobre 2016, 18,90€.

 

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