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Le monde contre les robots

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Jean Muller - publié le 31/01/17
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Le Forum Européen de Bioéthique intitulé, “Post-Humain”, aura lieu à Strasbourg du 30 janvier au 4 février 2017. Janvier-février 2017. Rendez-vous à Strasbourg pour le Forum Européen de Bioéthique intitulé “Humain, Post-Humain”. Au programme, du transhumanisme, de l’homme augmenté et des robots. Le président, Israel Nisand, annonce la couleur : « L’humain se transforme sous nos yeux, physiquement, matériellement en s’hybridant de plus en plus avec les machines. Non seulement notre génétique est susceptible d’être modifiée grâce aux nouvelles technologies, mais en plus, toutes ces modifications à venir sont plébiscitées par la technophilie ambiante de notre société́ ». Des robots, des nouvelles technologies ? Partout ? Allons-y gaiement ! « Imaginer le monde de demain, celui de nos enfants et de nos petits-enfants, non pas pour le maitriser, mais simplement pour s’y préparer, voilà à quoi le Forum Européen de Bioéthique vous convie ». Tout va bien dans le meilleur des mondes…

1946-2017, soixante-et-onze ans nous séparent de Bernanos, un écrivain dont la lecture aurait pu éclairer les organisateurs d’un tel forum afin qu’ils se posent les questions essentielles. Dans La France contre les robots, il avait tout vu, tout anticipé. « Les prothèses pour réparer et pour augmenter », « au-delà du réel », « vivre avec les robots », autant de conférences qui annoncent l’empire de la technique, celui où l’humain n’est plus que matériau, celui où la dignité et le spirituel n’ont plus de sens. Vivre plus, vivre mieux, avoir plus, produire plus, consommer plus, plus longtemps. Assurément, l’homme augmenté, le robot, le transhumain, tous vivront paisiblement dans cette civilisation des machines, celle que Bernanos décrivait comme étant la « civilisation de la quantité opposée à la civilisation de la qualité ».

Le progrès en question

Le problème de ce forum, c’est qu’il ne pose pas la question du bien-fondé de l’hybridation progressive de l’homme. Il constate une évolution qui traverse la société et se contente de la décrire, éventuellement en pointant du doigt quelques dérives (« Le transhumanisme et le corps : une relation d’amour ou de haine ? »). Une simple lecture de Michéa permettrait de soulever quelques réalités intéressantes ; le développement du transhumanisme ne répond-il pas à une exigence du marché ? N’est-il pas un recours nouveau pour transformer l’homme et le rendre plus productif, plus prévisible et pour faire de lui un consommateur à long terme ? Bernanos, encore lui, affirmait que « le progrès n’est plus dans l’homme, il est dans la technique, dans le perfectionnement des méthodes capables de permettre chaque jour une utilisation plus efficace du matériel humain ».

« Vivre avec les robots », un tel titre de conférence ne peut que rebuter. Quel serait ce monde ? « Un monde gagné pour la Technique est perdu pour la Liberté » nous dit enfin Bernanos.

Ce forum, qui rassemble de nombreux intellectuels parmi lesquels Tugdual Derville, soulèvera très certainement ce genre d’interrogations et il convient de ne pas rejeter toutes les problématiques naissantes autour ce sujet. Espérons simplement que l’homme, dans toutes ses dimensions, y trouvera sa place.


Lire aussi : Sommes-nous tous transhumains ?


 

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