Un couple de médecins publie le “Petit manuel d’écologie humaine”, fondé sur le constat qu’une écologie bien comprise commence par l’homme.À rebours de l’idéologie de “l’écologie profonde” qui classifie l’humanité comme une entité nuisible à la biodiversité, René et Isabelle Ecochard partent de l’affirmation de la constitution pastorale Gaudium et Spes (24, 3) : “L’homme est la seule créature sur Terre que Dieu a voulue pour elle-même”.
Une affirmation qu’il ne faudrait pas utiliser pour réduire la Création à son utilité pour l’homme, préviennent les auteurs, elle a une valeur intrinsèque. La Création, même sans l’homme, “loue Dieu” — pour reprendre une expression du pape François. Mais si l’homme est bien au centre de la Création, celle-ci se portera bien, si lui-même se porte bien. C’est le sens du travail des époux Ecochard, qui partent de leurs expériences comme formateurs sur les thèmes de la vie affective, la préparation au mariage et l’intimité conjugale, et les englobent dans une perspective d’écologie humaine. Leur conviction : soignez la famille et vous soignerez la Création !
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Jouant avec le lexique de l’écologie, le manuel parle de “développement durable des relations humaines” pour qualifier une union qui respecte les lois fondamentales de la nature. De même que la Création est un don, expliquent les époux Ecochard, de même l’homme et la femme sont appelés à se donner complètement et gratuitement, en respectant la nature de l’amour, qui est intrinsèquement fécond. “En toutes choses, amour et vie sont liés : de l’amour jaillit la vie et la vie est le berceau des actes d’amour”, détaillent-ils. Leur ouvrage de 196 pages, truffé de références aux textes pontificaux, est un manuel destiné aux jardiniers de relations humaines.
L’amour est fondamentalement fécond
Tour à tour observateur et jardinier de la Création, celui qui marche sur les sentiers de l’écologie humaine est appelé à redécouvrir les lois fondamentales de la Nature, et à aller dans leur sens, car elles sont l’œuvre de Dieu, et par conséquent elles sont bonnes et produisent de bons fruits. De même que “le jardinier soignant ses plantes est conscient qu’il en prend soin, mais aussi que l’efficacité de son travail vient de la nature elle-même”. L’idée d’opposer humanité et écologie paraît dans cette perspective absurde : écologie humaine et écologie environnementale se complètent. Aussi, les dégradations de l’environnement ont en premier lieu des causes sociales : quand les hommes connaissent la détresse en raison de guerres, de famine ou tout simplement de l’avidité, l’environnement en pâtit lui aussi. Quand le rapport de l’homme à la Création est blessé, tous deux souffrent. Un petit livre plein de bon sens, pour défricher et pratiquer l’écologie humaine.
Petit manuel d’écologie humaine, de René et Isabelle Ecochard, éditions le Centurion, 196 pages, 13, 90 euros.