À l’audience générale, le Saint-Père a livré un nouvel enseignement sur l’espérance chrétienne et un hommage au courage et à la sagesse des femmes.“Frères et sœurs, laissons l’espérance vaincre nos peurs. Ce n’est pas à nous qu’il revient d’enseigner à Dieu ce qu’il doit faire : il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin. Nous devons lui faire confiance… sans lui poser de conditions”, a exhorté le pape François dans sa nouvelle catéchèse sur l’espérance chrétienne, à l’audience générale de ce mercredi 25 janvier. Le récit de Judith pour étayer son nouvel enseignement fut l’occasion pour lui de rendre hommage à toutes les femmes qu’il estime “bien plus courageuses que les hommes” face aux situations désespérées, a-t-il confié aux milliers de fidèles et pèlerins rassemblés dans la salle Paul VI.
Parmi les visiteurs, beaucoup de pèlerins sont venus de France, notamment du diocèse d’Arras, cité par le Pape au moment des salutations à la fin de l’audience. Étaient présents également la chorale anglicane de l’abbaye de Westminster, venue dans le cadre de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, rapporte l’agence I-Media, et les supérieurs provinciaux des Frères mineurs. Le Saint-Père a ensuite serré la main de l’ancien gouverneur républicain de Californie, Arnold Schwarzenegger, l’un des candidats pressentis au poste d’ambassadeur des États-Unis près le Saint-Siège.
It was my great honor to meet His Holiness @Pontifex. I am a huge fan – a true leader for the Church & a steward for all of God's creatures. pic.twitter.com/dq50MyjHFE
— Arnold (@Schwarzenegger) January 25, 2017
Face aux situations désespérées
S’appuyant sur l’histoire de la “courageuse” et “pieuse” Judith qui, malgré une situation désespérée, a su redonner confiance à son peuple et le guider sur “les chemins de l’espérance”, le souverain pontife a expliqué l’importance pour un chrétien de ne jamais “se résigner” face aux difficultés, mais résister à force “d’espérance” qui vient de “la confiance en Dieu”, acceptant que “Son salut et son aide” peuvent lui parvenir “par des chemins autres que ceux que nous attendions”.
“La lourde campagne militaire du roi Nabuchodonosor bât son plein (…) semant mort et destruction jusqu’à la Terre Promise, mettant en danger le peuple d’Israël”. Face à une situation devenue dramatique, le peuple d’Israël est tenté par la résignation, raconte le Pape, leur désespoir est si grand qu’ ils vont jusqu’à dire “Dieu nous a vendus” aux ennemis. Leur “capacité” à avoir confiance en Dieu “s’est épuisée”. Le chef du peuple s’accroche alors à un dernier “espoir” : résister encore cinq jours, et voir si Dieu vient les sauver. “L’espérance de cet homme est si faible, commente le Pape, qu’il prévient aussitôt après : “Si aucune aide n’est arrivée jusque là, je ferai comme vous avez dit”.
Le courage de la femme
Mais voilà qu’intervient Judith, avec sa “grande sagesse” et “sa grande foi” pour indiquer un autre chemin à son peuple, qu’elle accuse ouvertement de vouloir “mettre à l’épreuve le Seigneur Tout Puissant”. Même si Dieu “n’a pas l’intention de nous porter secours dans les cinq jours, leur dit-elle, sans craindre de les effaroucher, Il a le pouvoir, lui, de nous protéger aux jours qu’il voudra, comme de nous exterminer devant nos ennemis”. Judith “n’a pas peur de perdre la face” devant les siens, a commenté le Pape en soulignant son courage. Sorti de son texte, le Pape n’a pas résisté : “D’ailleurs je trouve que les femmes sont bien plus courageuses que les hommes !”, a-t-il confié aux fidèles et pèlerins, dans un bel hommage à la sagesse des femmes fortes et courageuses, en particulier des grand-mères qui savent souvent dire une parole juste et d’espérance.
Jamais poser de conditions à Dieu !
“Le chemin que Judith nous indique,+ a insisté le Pape, n’est pas celui de la résignation mais celui de la confiance, de l’attente dans la paix, de la prière et de l’obéissance”. Il rappelle au chrétien : “Ce n’est pas à nous qu’il revient d’enseigner à Dieu ce qu’il doit faire, car Il sait mieux que nous ce dont nous avons besoin, nous devons lui faire confiance, en acceptant que son salut et son aide nous parviennent par des chemins autres que les nôtres”.