Un gros pull en cachemire, quelques bougies allumées, dont une parfumée, un chat qui ronronne, un masque de beauté sur le visage et le monde extérieur, froid, sombre et cruel peut aller se rhabiller. Pour saint François de Sales, un saint triste est un triste saint, mais chacun a ses petits malheurs, liés à la pression au travail, aux insatisfactions de la vie, aux déceptions relationnelles : beaucoup de coups durs, de croix non offertes, de peines ruminées. Le tout décuplé dès que l'hiver pointe son nez. On se sent déprimé. Mais qu'est-ce que le malheur, si ce n'est une ébullition de pensées mauvaises, qui partent dans tous les sens, qui font imaginer des choses négatives, des pensées laissées aller et accompagnées de projections dans le passé et dans le futur ? La tristesse n'est autre qu'une agitation spirituelle et un oubli de l'instant présent. Voici quatre conseils pour « que votre joie soit parfaite » (Jn 16, 24) :
1Prier
Prier permet de se rassembler, de se focaliser uniquement sur le moment présent. Cela permet d'arrêter les projections dans le passé et dans le futur à la source de la déprime. Les saints n'en ont-ils pas suffisamment parlé ? En cas de tristesse, quel meilleur remède que l'humilité et la réflexion sur le rien que nous sommes ? Ces chapelets égrainés dans le métro, toujours à la va vite, parce qu'on passe tous nos vies à courir dans tous les sens... si nous profitions de cet hiver pour les dire calmement à la maison ? Agenouillé devant son lit ou devant n'importe quel crucifix chez soi, et dire son chapelet à haute voix, en chantant le dernier Ave Maria de chaque dizaine ? Quelle joie pour notre âme et quel plus doux encens à faire monter vers Notre-Dame. On peut aussi méditer des passages de l'Évangile. On peut ainsi imaginer saint Joseph, assis accablé, tout triste contre un arbre à Nazareth, se demandant bien comment Marie pouvait porter un enfant, n'imaginant pas l'extrême honneur que lui réservait le Bon Dieu.
2Remercier
Prendre quelques minutes par jour pour noter trois choses pour lesquelles on est reconnaissant permet de se focaliser uniquement sur les bons moments de la journée : une conversation agréable, un sms inattendu, une journée ensoleillée, un bon plat dégusté, le fait d'avoir un toit, ou simplement le fait d'appartenir à l'Église et d'aimer Jésus et la Sainte Vierge... un amour miraculeux à notre époque. En psychologie, on dit que 3 semaines suffisent à créer une habitude. Alors forçons-nous, un peu, pendant 3 semaines à lister nos gratitudes et nous deviendrons des exemples de positivité !
3Planifier
Vous avez toujours rêvé de faire de la danse classique, d'apprendre à danser le rock ou de chanter dans une chorale ? Vous mourrez d'envie de reprendre l'équitation ou le rugby ? Donnez-vous une semaine pour trouver un endroit où exercer cela à côté de chez vous ou de votre travail. Une personne vous manque, vous êtes en froid ou vous avez coupé les ponts avec elle depuis longtemps : écrivez-lui maintenant. Planifiez la réalisation d'une envie sur le court terme, par exemple l'été prochain, et commencez à l'organiser.
4Relativiser
Asseyez-vous confortablement et fermez les yeux : Visualisez-vous dans la pièce dans laquelle vous vous trouvez : vous vous y voyez tout déprimé. Visualisez votre habitat de l'extérieur : vous ne vous voyez déjà plus, vous êtes entouré de dizaines de personnes. Visualisez votre quartier au milieu de votre ville, puis votre ville à l'échelle de votre pays, puis votre pays au milieu du monde : vous êtes entouré de 7 milliards de personnes. Vue de l'espace, on ne voit même plus votre ville, on distingue à peine votre pays, alors qu'en est-il de vous ? N'est-ce pas là une leçon d'humilité ? Nos malheurs sont-ils si dramatiques ? L'introspection, l'écriture, les listes, la méditation, sont des choses à faire chez soi, au chaud et au calme. Alors, vive l'hiver et vive le cocooning !