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À peine mariés, ils quittent tout pour vivre dans un petit village palestinien

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Marie-Charlotte Noulens - publié le 25/01/17
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Découvrez l’histoire de ce couple qui a décidé de vivre sa première année de mariage “loin des amis et de la routine”.Lui fait du conseil en gestion des risques. Elle est chargée de communication dans une agence d’événementiel. Aloïs et Marie ont fait le pari fou de vivre leur première année de mariage dans un petit village palestinien, perdu au milieu de champs d’oliviers, au service des chrétiens. Embarqués dans une aventure hors du commun au cœur d’un pays déchiré, tous deux ont vécu un an en s’abandonnant totalement à la grâce de Dieu.

Aéroport de Tel Aviv, le 12 septembre 2015. Marie et Aloïs débarquent de l’avion un peu perdus. Trois jours avant leur départ de Paris, ils n’avaient pas encore reçu leur visa. Aloïs se souvient des paroles du père Madros, prêtre au patriarcat latin de Jérusalem : « Venez, venez ! On a besoin de vous là-bas. Prenez vos billets, quelqu’un viendra vous chercher. On s’occupe du reste. » Seulement, tout est un peu flou pour le jeune couple. La seule certitude est qu’ils seront tous les deux professeurs de français en Palestine pour des enfants âgés de 6 à 18 ans. Mais à cet instant, ils ne savent ni où, ni comment. Un bon avant-goût de la culture arabe : tout est Inch’Allah !

Un village coupé en deux : chrétiens et musulmans

C’est finalement la directrice de l’école qui réceptionne nos deux Français. Direction Aboud, un petit village de 2 000 habitants en Cisjordanie au nord-ouest de Ramallah. Perdu au milieu de vastes champs d’oliviers, principale source de revenus des habitants, Aboud est entouré de trois colonies juives. Sous contrôle administratif palestinien depuis les accords d’Oslo, les militaires israéliens font régulièrement des patrouilles autour du village. Autre particularité, « Aboud est littéralement scindé en deux avec un quartier chrétien et un quartier musulman. » Marie ajoute en souriant, « Prenez la pharmacie par exemple : elle est tenue l’après-midi par un musulman et le soir par un chrétien ! » La tension est souvent palpable et des échauffourées éclatent régulièrement. Qu’importe pour le couple. Il a à cœur d’apporter un message de paix à leurs jeunes élèves, toutes confessions confondues.

L’éducation comme instrument de paix

Logés au premier étage de la maison d’un vieux prêtre, Marie et Aloïs gardent un souvenir ému de l’accueil chaleureux des Palestiniens. Mais la barrière de la langue a été un véritable défi pour être compris et comprendre, surtout lorsque l’on est enseignant. Les jeunes élèves de l’école primaire d’Aboud ont pu compter sur l’ingéniosité de Marie qui a confectionné des marionnettes pour mimer ses instructions : « J’ai aussi un bon coup de crayon donc je dessinais souvent au tableau les consignes. » En charge de l’enseignement du français pour le collège et le lycée de Bir Zet à une dizaine de kilomètres du village, Aloïs se frotta à sa mission avec énergie : « Il est difficile de faire respecter les règles tant l’enfant est roi dans la culture arabe. Mais nous avons tous les deux réussi à faire germer en eux un peu d’intérêt pour la culture française. »

Afin d’encourager les parents d’élèves à s’investir plus dans l’enseignement du français, le couple a effectué une levée de fonds sur CredoFunding dans le but d’organiser un échange scolaire avec la ville de Lorient en Bretagne. « Nous avons dû instaurer des conditions pour que notre projet soit pris au sérieux. Les élèves devaient passer le diplôme d’étude en langue française pour pouvoir y participer », précise Marie. Si l’échange scolaire est encore à l’état de projet, l’argent de la collecte aura permis l’achat d’un ordinateur, de livres de français et de meubles de bibliothèque pour l’école.

Portés par l’Esprit saint

Au cœur des tourmentes politiques et militaires durant un an, Marie et Aloïs ont le sentiment d’avoir été portés par la Providence. « Nous savions avant même nos fiançailles que nous voulions partir ensemble en mission. Vivre sa première année de mariage loin des amis et de la routine permet de s’enraciner différemment dans sa vie d’époux et d’épouse », confie Marie. À leurs yeux, le plus difficile en mission est de garder une vie de prières. Aloïs ajoute avec un air complice : « Les instants de communion ne sont pas toujours là où on s’y attend le plus. On a réalisé que bien plus tard toutes les grâces que nous avions reçues ».

Une légende du village a particulièrement marqué le couple : dans l’église orthodoxe, la Vierge serait apparue un 1er janvier. A cette date, les femmes chrétiennes et musulmanes mettent un cierge dans cette église afin que Marie bénisse leur fécondité. Juifs, musulmans, chrétiens : et si la Vierge était le trait d’union de la paix ?

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