L’Australie a décidé d’arrêter les recherches du Boeing 777 disparu il y a trois ans. Le mercredi 18 janvier, l’Australie cessait de rechercher le Boeing disparu il y a trois ans, laissant en suspens les questions posées par cette étrange catastrophe.
Le vol 370, de la compagnie aérienne Malaysia Airlines, reliant Kuala Lumpur à Pékin est porté disparu depuis le 8 mars 2014. Rien n’a été retrouvé du Boeing 777, ni des 239 personnes qu’il embarquait, sinon d’hypothétiques débris qui ont refait surface plus d’un an après, dans l’île de la Réunion. Ghislain Wattrelos, qui a perdu sa femme et deux de ses enfants dans la disparition de l’avion s’insurge devant la décision australienne. Mais il ajoute : “J’ai toujours dit que je ne croyais pas à cette zone de recherches”. La journaliste, correspondante du Monde en Asie, Florence de Changy, partage son incrédulité. Elle s’est passionnée pour cette affaire et a rédigé, Le Vol MH370 n’a pas disparu, aux éditions Arènes.
Une avalanche de fausses informations
Dans cette enquête détaillée, elle démontre qu’il est impossible que l’avion se soit abîmé au large de l’Australie. Par conséquent, les recherches sous-marines n’avaient aucune chance d’aboutir. Dès l’origine, alors qu’elle couvrait l’évènement pour le Monde, cette affaire lui a semblé incompréhensible. “Qu’un avion de 200 tonnes disparaisse purement et simplement, par temps calme, dans l’une des régions les plus contrôlées du Globe, ce n’est pas seulement incroyable… Ce n’est pas crédible !”
Moins qu’une omerta, les familles de victimes ont subi une avalanche de fausses informations. Peu après le crash, un responsable australien affirmait, par exemple, qu’une trainée de kérosène de 200m de long avait été observée en mer. Or c’est impossible, le kérosène étant extrêmement volatile. Les informations concernant le contenu de la soute, elles aussi, sont absurdes. Elles sont parvenues à la connaissance des enquêteurs 7 semaines après la disparition, et elles comportaient des chargements fantaisistes. Comme la présence de 2 tonnes de batteries au lithium, dont le transport est interdit sur un avion de passagers, et celle de mangoustans, fruits qui ne poussent pas en Malaisie pendant le mois de mars.
Qu’est-il arrivé au vol ?
Florence de Changy ne peut pas arriver à des conclusions, concernant les vraies raisons de la disparition du Boeing. En revanche, à ses yeux, les éléments divulgués par les autorités, que ce soient les États impliqués ou les compagnies aériennes, ne tiennent pas. “C’est le plus grand mystère de l’histoire de l’aéronautique”, assure-t-elle. Elle exclut la possibilité d’une succession tragique et imprévisible d’incidents, et en vient donc à la conclusion que certaines autorités savent la vérité sur cette affaire, sans le dire. Elle continue l’enquête et rassemble des notes en vue d’un deuxième livre sur ce sujet.
Deux types de brouillages possibles
Pourquoi laisser les familles endeuillées dans l’expectative ? La journaliste a analysé 20 autres cas de crashs problématiques. Elle constate que les enquêtes peuvent être compliquées par des intérêts supérieurs de deux ordres : quand l’accident est causé par une défaillance technique ou quand il met en cause un intérêt politique. Dans ces deux cas, les enjeux sont trop importants pour que les enquêteurs fassent leur travail en toute indépendance. Manifestement, c’est le cas des enquêtes publiques ou privées, menées sur le Vol 370.