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Huit choses que vous ne savez peut-être pas sur l’abbé Pierre

L'abbé Pierre fut député de la Meurthe-et-Moselle de 1946 à 1951.

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Nelly Glassmann - publié le 20/01/17
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Déjà 15 ans que l’emblématique Abbé Pierre nous a quittés. Retour sur quelques faits de la vie de ce grand homme au service des plus démunis, dont vous n’aviez peut-être pas idée...

C'est le 1er février 1954 que l’abbé Pierre lance à la radio un vibrant message de solidarité et de fraternité pour aider les sans-logis, victimes de températures extrêmement basses. Même celles et ceux qui seraient nés bien après cet hiver glacial connaissent l’impact de cet appel, et l'aura de celui qui a fondé Emmaüs. Ce que l’on sait moins, c’est que la veille, à Courbevoie, il avait donné six messes à l’élise Saint-Pierre-Saint-Paul pour parler de son combat et inviter les paroissiens à apporter tout ce qui pourrait être utile aux plus nécessiteux. D’autres actions, mises en place ce jour-là avec le maire de la ville, Marius Guerre, et les dirigeants d’associations, permettront l’ouverture de centres d’urgence.

Grand témoin du XXème siècle, l’abbé Pierre fut de tous les combats dès lors qu’il considérait l’humanité en danger : logement, faim, travail, santé, éducation… De son entrée dans la Résistance à son dernier combat en faveur des sans-papiers, son engagement est le résultat d’une volonté et d’une capacité à mettre en accord sa parole et ses actes, à se battre pour la vérité et à vouloir déranger les grands de ce monde. Des années après son décès, le 22 janvier 2007, son oeuvre vit encore. Mais connaissez-vous d’autres facettes de cet homme qui a dédié sa vie à la solidarité ?

1Avant de devenir l'abbé Pierre, il a été le Frère Philippe

Le vrai nom de l’abbé Pierre est Henri Grouès. Lorsqu’il prononce ses voeux en 1931, il prend le nom de Frère Philippe. C’est au cours de ses années dans la Résistance qu’il deviendra l’abbé Pierre, un pseudonyme utilisé afin de préserver son anonymat lors de ses missions.

2Il a fait passer clandestinement la frontière au frère du général de Gaulle

Lorsque la seconde guerre mondiale éclate, Henri Grouès rejoint l’armée en tant que sous-officier. Démobilisé à l’Armistice, il rejoint la résistance en juillet 1943 et deviendra de plus en plus actif, notamment en aidant les passages clandestins vers la Suisse, à travers les montagnes. C'est d'ailleurs à cette occasion qu'il a organisé l’exfiltration de Jacques de Jacques De Gaulle, l’un des frères du général de Gaulle vers la Suisse. Il finira lui-même par rejoindre De Gaulle à Alger en 1944.

3Il était député

Après la guerre, il est élu député de Meurthe-et-Moselle, apparenté au Mouvement Républicain Populaire. Il quittera ses fonctions en 1950, après un désaccord avec les positions sociales et politiques du parti, notamment après la mort d’un ouvrier au cours d’une manifestation à Brest.

4Georges Legay était le premier compagnon d'Emmaüs

Sa rencontre avec Georges Legay, en 1949 est l’un des actes fondateurs majeurs d’Emmaüs. Cet ancien bagnard voulait se donner la mort quand l’abbé Pierre, appelé à son secours, lui demande de "l’aider à aider", à défaut d’avoir quelque chose à lui donner. Ce sera le premier compagnon de la communauté Emmaüs.

5Il a gagné 250 000 à un jeu radiophonique

En mars 1952, il participe à un jeu radiophonique, "Quitte ou double", où il remportera plus de 250 000 francs. Cette notoriété médiatique lui sera particulièrement utile deux ans plus tard.

6Charlie Chaplin a répondu à son appel en lui donnant 2 millions d'euros

Parmi tous les dons qui suivirent l’appel de l’abbé Pierre du 1er février 1954, on peut noter celui de Charlie Chaplin. À la surprise générale, la légende d’Hollywood fit un chèque de 2 millions de francs, en disant :

"Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j'ai été et que j'ai incarné".

Au total, les 500 millions de francs récoltés permirent de bâtir des cités d’urgence et d’agir au mieux contre la misère.

7En 1963, on l'a cru mort pendant plusieurs jours

La suite, on la connaît mieux, grâce aux combats d’Emmaüs partout dans le monde et surtout au charisme de l’abbé Pierre qui les a incarnés jusqu’à sa mort en 2007. Mais saviez-vous qu’en 1963, il fut victime d’un naufrage en Argentine, où on le crut mort pendant plusieurs jours ?

8Il a renoncé à la première place du classement du JDD des personnalités préférées des Français

Pour terminer, voici une anecdote à l’image de ce prêtre aussi libre que sensible. Par seize fois, l’abbé Pierre a tenu la première place du classement du JDD présentant les personnalités préférées des Français. En 2004 pourtant, il demande à ne plus y apparaître, pour laisser la place "aux plus jeunes". Une élégante façon de faire comprendre que son combat importait plus que tout…

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