Vous n’aurez plus peur de témoigner de votre foi ! La crainte de la machine à café, vous connaissez ? Non pas l’appareil lui-même, relativement inoffensif, mais les conversations qu’il attire, dans les facultés, dans tout bureau qui se respecte… Les sujets d’actualité commentés par les uns et les autres finissent régulièrement par tourner à la polémique sur laquelle tout le monde est d’accord, du genre : « Et voilà qu’on entend encore parler de l’Église, cette institution passéiste/misogyne/déconnectée de la réalité/dogmatique/qui cultive le secret ! ».
Cessons d’éviter le débat
Comme catho de base, n’ayant pas d’attirance particulière pour les débats d’idées qui risquent de tourner au lynchage et vu que tout le monde a l’air d’accord sur le sujet, je me découvre alors un intérêt soudain pour le bout de mes chaussures. Bref, je n’aime pas les machines à café, et j’avais, jusqu’à une date récente, une peur panique de tout débat de groupe autour du Vatican et de ses méfaits supposés.
Former les laïcs catholiques à la prise de parole
C’était avant de découvrir CathoVoice. Entendre parler de cette initiative, de l’idée de former des laïcs à la prise de parole dans les médias pour témoigner, en tant que catholiques, sur des sujets d’actualité, a d’abord fait ressurgir toutes mes angoisses : être exposée, non seulement à la vindicte d’un groupe de collègues, mais à celle d’une foule anonyme, et à l’animosité de journalistes qui sont, comme chacun sait, toujours violemment hostiles à l’Église ? Non merci, pas pour moi !
Il faut que j’avoue qu’à chaque fois que ma stratégie d’évitement a réussi, au-delà d’un soulagement immédiat, je ne me suis pas sentie particulièrement satisfaite. Après tout, à quoi bon être catho, « sel de la terre, lumière du monde » et tout, si c’est pour rester sous le boisseau, fuir les micros et opposer une fin de non-recevoir à ceux qui, peut-être, voudraient aborder une discussion de fond à travers les polémiques contre l’Église ? Moi qui voudrais que la foi irrigue toute ma vie, et qui suis capable de dire à d’autres catholiques combien je suis heureuse d’être baptisée, pourquoi garderais-je cela pour des cercles restreints ?
Apprendre à formuler ses arguments
Poussée par ces réflexions et par un défi personnel, je me suis lancée dans l’aventure de CathoVoice. J’ai confirmé mon pressentiment que, tous ceux qui s’en prennent à l’Église, au Vatican, aux cathos, ne sont pas à considérer comme des ennemis. Au contraire, ils ont souvent une image biaisée de l’Église, un « mauvais cadrage », un cliché, dont il est facile de sortir.
Montrer qu’on partage, au fond, les bonnes intentions de son interlocuteur, c’est déjà un point de départ qui permet d’être écouté. Le reste consiste à se tenir informé de l’actualité, à faire des efforts pour comprendre la foi : CathoVoice a stimulé mon intérêt pour de nombreuses questions que j’ai appris à creuser. Travailler un sujet, c’est s’entraîner avec d’autres. Au cours de la formation, chacun apprend à formuler au mieux ses arguments ; c’est aussi comprendre que tout repose sur la prière.
Parler des affaires de pédophilie dans l’Église ne déchaînera jamais mon enthousiasme, mais il est nécessaire d’avoir des catholiques qui sachent dire leur joie d’être sauvés, sans fuir les sujets qui ne s’y prêtent pas à première vue. Et les occasions sont nombreuses de parler de sujets bien plus positifs pour l’Église. Répondre au besoin de savoir, « défendre la foi sans élever la voix », c’est pour moi savoir que seul Dieu peut changer les cœurs, mais que je peux, à ma mesure, contribuer à donner une meilleure image de l’Église. Et donc cesser de fuir la machine à café.
Clémence Lescuyer, étudiante à l’école des Chartes, a rejoint le projet CathoVoice en mai 2016. Elle est passée sur les ondes à trois reprises, une fois sur RCF et deux fois sur RFI. Son intervention sur Mère Teresa est ici. CathoVoice, lancé en mai 2016, forme et met à disposition, des médias, des laïcs catholiques pour commenter l’actualité de l’Église. D’autres interventions sont disponibles sur le site à cette adresse. Les coordinateurs de CathoVoice formeront une deuxième promotion au printemps 2017.
Une soirée de présentation du projet est organisée à Paris le mercredi 18 janvier, sur inscription. Les détails de l’événement Facebook sont ici ; pour s’inscrire, écrire à info@cathovoice.fr