Dimanche, le Saint-Père a rappelé les fondamentaux du témoignage chrétien et la protection urgente des enfants migrants.“Voici l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde” (Jn 1, 29-34). Cette phrase de l’Évangile de dimanche, prononcée par saint Jean Baptiste en pointant son doigt et son regard vers Jésus, “n’a rien d’une anecdote”, elle est “décisive” pour notre foi et pour la mission de l’Église, a souligné le pape François à l’angélus, place Saint-Pierre. À l’occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié, ce 15 janvier, le Saint-Père a également appelé fidèles et pèlerins, réunis sous ses fenêtres, comme chaque semaine, à “prendre soin du frère étranger, dans lequel Jésus est présent, souvent souffrant, rejeté et humilié”, notamment des plus petits. Et enfin, nouvelles recommandations aux chrétiens à ne pas témoigner de Jésus comme “les supporter d’une équipe” mais en l’indiquant et l’imitant, sans “se croire supérieurs les uns des autres”, à l’occasion de sa première visite pastorale en paroisse, en Italie, après l’Année sainte de la miséricorde.
Journée mondiale du réfugié
Après l’angélus, le Pape a invité tout spécialement à prendre soin des enfants migrants qui arrivent dans les pays d’accueil, souvent “non-accompagnés” et “exposés aux dangers les plus divers”, auxquels il a consacré cette année son message “Migrants mineurs, vulnérables et sans voix” publié à cette occasion. “Nos petits frères, spécialement s’ils ne sont pas accompagnés, sont exposés à de nombreux dangers (…) Il faut garantir leur protection et leur intégration par tous les moyens possibles”, a exhorté le souverain pontife après l’angélus. À tous les migrants, François a souhaité une “vie sereine” dans les localités qui les accueillent, en respectant les “lois et tradition” de ces dernières, tout en “protégeant les valeurs” de leurs propres cultures d’origine, rappelant à tous que “la rencontre entre différentes cultures est toujours un enrichissement pour tous !”.
Un exemple à suivre : celui de sainte Françoise-Xavière Cabrini, italienne, patronne des migrants, canonisée par Pie XII en 1946, et dont l’Église fête cette année le centenaire de la mort. “Que son témoignage nous aide à prendre soin du frère étranger, dans lequel est présent Jésus, souvent différent, rejeté et humilié”, a exhorté le Pape, “en nous rappelant que nous sommes, nous aussi, des étrangers”.
Angélus
La prière mariale, dans le contexte de l’évangile du jour, fut aussi l’occasion pour le Saint-Père de rappeler que l’Église, de tout temps, est appelée à “indiquer” Jésus comme “l’unique Sauveur”, se rappelant que “c’est Lui, pas un autre, puissant, qui vient” pour “sauver l’homme” du péché du monde. Avec petite mise en garde à l’appui : “Gare à l’Église qui s’annonce elle-même ; elle perd la boussole, elle ne sait pas où elle va ! L’Église annonce le Christ ; elle ne s’apporte pas elle-même, elle apporte le Christ… ». À chaque messe, rappelle-t-il, cette scène est rappelée par le prêtre en présentant au peuple “le pain et le vin devenus le Corps et le Sang du Christ”, avant la communion.
Visite en paroisse
C’était aussi le fil conducteur de la première visite pastorale du Pape en paroisse, depuis l’interruption de ces visites durant le jubilé de la miséricorde. À la paroisse Santa-Maria à Setteville de Guidonia, dans l’est de Rome, où il a rencontré une trentaine de malades, les enfants du catéchisme, les familles d’enfants récemment baptisés, et confessé un jeune couple, un adolescent et le père d’un enfant malade. Au cours de la messe célébrée juste avant, le Saint-Père est parti du “témoignage rendu au Christ par saint Jean Baptiste”, rappelant que le témoignage chrétien n’est pas une simple “façon de vivre, comme le supporter d’une équipe”, ni “avoir une philosophie” ou suivre des commandements, mais chercher à “faire du bien tous les jours”, à “corriger” sa vie et veiller à “rester sur le droit chemin”.
Gare aux commérages
Cette bonne attitude, a-t-il insisté, ne laisse pas de place à la tentation de “dire du mal” de quiconque, de “se croire supérieurs les uns des autres”. Une communauté où circulent des médisances est “une communauté incapable de témoigner”. Alors aux paroissiens désireux d’une “paroisse parfaite”, François recommande encore une fois : “Aucun commérage ! Si vous avez quelque chose contre quelqu’un, allez le lui dire en face, ou dites-le au curé, mais pas entre vous (…) Mal parler de quelqu’un, médire dans son dos, détruit la communauté, comme un ver à bois (…) si vous voulez faire des commérages, mordez-vous la langue ». Une paroisse sans commérages est “une paroisse parfaite”, a conclu le Pape, c’est une paroisse “de témoins” et c’est le témoignage que donnaient les premiers chrétiens, dont on disait “Regardez comme ils s’aiment !”.