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Marié, père de famille, chroniqueur pour Aleteia… et prêtre depuis peu !

© Cori Nations

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FOR HER - Michael Rennier - publié le 07/01/17
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Découvrez comment se sent un prêtre récemment ordonné. Le 8 décembre, jour de la fête de l’Immaculée Conception, j’ai été ordonné prêtre catholique. Comme j’ai l’habitude de partager mes histoires de famille avec les lecteurs de For Her (le pendant féminin anglais d’Aleteia), cela peut paraître déroutant. Mais vous ignorez peut-être qu’en 1980, le pape Jean Paul II a institué la “pastoral provision” (“disposition pastorale”, en français) pour ordonner d’anciens prêtres anglicans, dont certains, comme moi, étaient mariés (et le sont toujours)*.

“Que ressent-on lorsqu’on est prêtre ?” est l’une des questions que l’on m’a le plus fréquemment posée depuis mon ordination. Je pourrais simplement répondre : “C’est super” sans rentrer dans les détails, mais pour être vraiment honnête, c’est aussi terrifiant. Je suis soulagé que la longue période de préparation soit enfin terminée mais j’appréhende d’endosser les responsabilités d’un prêtre. Je me sens un peu fébrile à l’idée d’adopter cette nouvelle identité, et en même temps, je ne me sens pas si différent d’avant. Je porte le poids de cette responsabilité, mais il n’est pas difficile à porter.

L’ordination est comme tous les moments décisifs auxquels chacun de nous doit faire face au cours de la vie, comme le mariage, la naissance d’un enfant, ou la mort d’un parent. Les émotions liées à de tels changements sont complexes, mais peu importe ce que l’on ressent, cela nous change forcément. La vie est un voyage incroyable, parsemé de grands moments, parfois décourageants, et de petits moments, tout aussi importants. Tous ces moments sont précieux, et peu importe où le chemin de la vie nous mène, chacune de nos histoires en vaut la peine.

Voici quelques-uns des moments marquants de mon ordination, capturés par la photographe Cori Nations et par ma femme, Amber Rennier.

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© Cori Nations

Ma famille avant le début de la messe, assise au premier rang. Ils ont l’air excités, ce qui est assez drôle car je crois qu’à ce moment-là, je me trouvais dans la sacristie et je me regardais nerveusement dans le miroir de la salle de bain, en me demandant si ce que je vivais était bien réel.

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© Cori Nations

Je ne sais pas comment Cori, la photographe, a fait pour prendre cette photo de moi en train de sourire, à la porte de la sacristie avant l’ordination. Non pas que je n’étais pas heureux avant la messe, mais j’aurais pensé être trop concentré pour sourire. Ce devait être un moment de grâce.

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© Cori Nations

L’Église dans laquelle j’ai été ordonné est la basilique du roi Louis IX. Elle se situe à l’ombre de l’Arche Saint-Louis sur la rive gauche du Mississippi et c’est une des plus anciennes églises de ce côté du fleuve. La peinture de la crucifixion trône au dessus de l’autel, et cette photo représente parfaitement mes émotions au moment où je me dirigeais vers le sanctuaire. En un certain sens, c’est comme être un agneau qui va se faire égorger, comme une marche vers une mort spirituelle.

Au final, la foi est individuelle et ne concerne que Dieu et chacun de nous. Personne ne peut avoir la foi à notre place. Cela peut être un sentiment solitaire, jusqu’à ce que nous levions la tête et réalisions que nous se sommes absolument pas seuls et que Dieu est avec nous à tout instant. Il sait ce que nous ressentons, connaît nos difficultés, et tous nos doutes. Nous pouvons nous reposer à l’ombre de son aile.

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© Cori Nations

Juste avant d’être ordonné, le prêtre s’allonge face contre sol, alors que l’Église, et une longue liste de saints, prient pour lui. En étant allongé de cette façon, j’ai eu le temps de réfléchir et d’être absolument certain que dédier sa vie à Dieu était difficile, mais extrêmement libérateur.

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© Cori Nations

Bien sûr la photo ne le montre pas, mais c’est le moment de l’ordination, et l’église entière est plongée dans un silence parfait pendant que l’archevêque Carlson place ses mains sur ma tête. Ni mot ni prière ne sont prononcés en même temps, car quoiqu’il se passe dans l’âme d’un homme qui devient prêtre, cela dépasse n’importe quelle parole.

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© Amber Rennier

Voici ma fille ainée, m’aidant à me préparer pour une messe le lendemain. L’une des choses que je préfère est de voir mes enfants participer et contribuer à l’office. Elle est tellement fière !

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© Amber Rennier

Les habits que porte le prêtre sont tous hautement symboliques. Il peut être long de s’habiller pour la messe mais cela m’aide à me calmer, et j’aime ça. Quand il s’agit des vêtements, j’admets que je peux être méticuleux, mais ce que je porte m’aide à mieux prier en me rappelant que la messe est un moment privilégié.

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© Amber Rennier

C’est mon fils en enfant de chœur. Il n’a que 6 ans mais il adore aider, et il est d’ailleurs beaucoup plus sage pendant la messe quand il a une mission. J’imagine qu’il n’est pas commun pour un prêtre que son propre fils soit son enfant de chœur !

 

* Déclaration de la Sacrée Congrégation pour la Doctrine de la Foi publiée le 31 mars 1981

En juin 1980, le Saint-Siège, par l’intermédiaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a accepté la demande présentée par les évêques des États-Unis d’Amérique au nom de certains membres du clergé et des laïcs appartenant autrefois à l’Église épiscopale (anglicane), pour la pleine communion avec l’Église catholique. La réponse du Saint-Siège à l’initiative de ces épiscopaliens inclut la possibilité d’une disposition pastorale (pastoral provision) qui fournira, pour ceux qui le désirent, une identité commune reflétant certains éléments de leur propre héritage.

L’entrée de ces personnes dans l’Église catholique doit être comprise comme la «réconciliation de ceux qui désirent la pleine communion catholique» dont parle le Décret sur l’œcuménisme (n°4) du Concile Vatican II.

En acceptant l’ancien clergé épiscopal marié dans le sacerdoce catholique, le Saint-Siège a précisé que cette exception à la règle du célibat est accordée en faveur de ces individus et ne doit pas être comprise comme impliquant un changement dans la conviction de l’Église quant à la valeur du célibat sacerdotal, qui restera la règle pour les futurs candidats à la prêtrise de cette communauté.

En consultation avec la Conférence nationale des évêques catholiques, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a nommé Monseigneur Bernard F. Law, évêque de Springfield-Cape Girardeau, délégué ecclésiastique en cette matière. Il sera de sa responsabilité de développer une proposition contenant les éléments de la disposition pastorale en question à soumettre à l’approbation du Saint-Siège, à en superviser la mise en œuvre et à traiter avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi des questions relatives à l’admission de l’ancien clergé épiscopalien dans le sacerdoce catholique.

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