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Cardinal Müller : il n’y a aucune porte ouverte à un « divorce catholique »

Cardinal Müller © VINCENZO PINTO / AFP

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Jules Germain - publié le 28/12/16
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Non, le Pape ne remet pas en cause le sacrement du mariage. Selon le cardinal Müller, préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi et plus haut responsable auprès du Pape de la validité de l’enseignement de la doctrine catholique, l’encyclique Amoris Lætitia du pape François se situe dans la parfaite continuité de l’enseignement de l’Église, comme le site de la Conférence des évêques allemands a voulu le clarifier.

Non, les écrits du Pape ne rendent en aucun cas possible un « divorce catholique », explique avec force le cardinal. Il s’exprime également sur le cas des quatre cardinaux qui ont adressé une critique au pape François en réclamant plus de clarté concernant l’attitude à avoir à l’égard des divorcés-remariés. Il y voit le risque d’une polarisation inutile et de polémiques nuisant à l’unité de l’Église et à la communion authentique des fidèles.

« Il n’y a aucune exception au principe de l’indissolubilité du sacrement du mariage »

Müller insiste sur le fait que l’enseignement de l’Église n’est pas au-dessus de la parole de Dieu et de l’enseignement du Christ que l’on trouve dans la Bible, ainsi que l’explique la constitution dogmatique sur la révélation divine (Dei Verbum) rédigé lors du concile Vatican II. Il ne peut y avoir de contradiction avec l’enseignement des saintes écritures et des saints apôtres. Il n’y a donc aucun doute sur l’enseignement d’Amoris Lætitia : cet écrit s’inscrit en totale continuité avec les saintes écritures et avec l’enseignement de l’Église.

« Il n’y a aucune exception au principe de l’indissolubilité du sacrement du mariage » explique Müller au sujet des divorcés remariés. Les cas dont parle le Pape se concentrent sur la question de savoir si toutes les conditions naturelles – et avant tout la volonté claire et certaine de se marier – ainsi que la juste compréhension de la théologie du mariage avaient été présentes ou pas lors du mariage. Il s’agit donc de cas qui ont toujours existé dans l’histoire de l’Église, à savoir l’existence visibles de mariages contractés non valides et qui peuvent donc être reconnus comme nuls.


Lire aussi : L’intégration des divorcés-remariés selon le cœur du pape François


Pour les quelques cas pour lesquels il est très difficile, selon le droit canon, de se prononcer sur la validité du mariage et d’obtenir un jugement, il est possible, avec un accompagnement spirituel approfondi, de considérer, pour sa conscience propre, que le mariage est invalide.

Mais ce n’est pas une porte ouverte à une espèce de « divorce catholique » que l’on désirerait en secret en le recouvrant avec honte d’un manteau de mots faussement pieux.

Le cardinal Müller a souhaité également réagir aux mentions faites par le pape François d’une « Église synodale ». Selon lui, le Pape souhaite par-là mettre en œuvre un style d’enseignement plein d’humilité qui soit dans la vérité de l’héritage de saint Pierre et qui mette au premier plan l’écoute des autres dimensions de l’Église, sa dimension apostolique avec saint Paul et priante avec Marie. Le discours qui place le Pape au sommet d’une sorte de pyramide a toujours été schématique et source d’une compréhension biaisé du véritable rôle du Saint-Père, le premier serviteur des serviteurs de Dieu.

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