Il semble que les Français se soient lassés d’être gouvernés par des enfants. Il semble que les Français se soient lassés d’être gouvernés par des enfants. Qu’ils se noient dans le tourbillon des représentations publiques, agissent sans but certain au gré de leurs caprices ou bien se gardent à jamais de décider, les effets du gouvernement des enfants demeurent toujours les mêmes.
Ces roitelets de passage se maintiennent un temps au pouvoir en promettant des fleurs à leurs favorites et des sucreries aux vieillards. Puis leur règne s’éteint. À ces êtres nés pour la fête perpétuelle et plus impatients que dignes de régner, manque en effet une qualité majeure : la dignité. Celle par laquelle aucun homme sensé ne prétendrait diriger l’État s’il avait échoué à conduire sa propre famille.
La dignité qui consiste à reconnaître parfois que l’on s’est trompé, et en sortir grandi. La dignité qui peut exiger d’un homme d’État qu’il se retire définitivement de la vie publique après qu’il ait ouvertement manqué à l’honnêteté. Cette dignité n’est point rigide, elle sait toucher paternellement, quant à son visage, il est emprunt d’humanité.