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Top 8 des films sortis en 2016

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Joseph Challier - publié le 20/12/16
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Aleteia vous livre son classement des meilleurs films de cette année à (re)voir.


Le livre de la jungle, prise de vue réelle ***
Jon Lavreau
Avec les voix de Lambert Wilson, Eddy Michel
1h51. Tous dès 8 ans


Adaptation live de l’adaptation en dessin animé du livre de Kipling. Cette version s’inspire davantage de l’œuvre originale et gagne en réalisme. Disney reprend certaines séquences du dessin animé, introduit avec bonheur certains éléments du récit originel et apporte quelques innovations bienvenues. Pour exemple, la nonchalance de Baloo, doublé ici par un Lambert Wilson exceptionnel. Elle s’exprime évidemment par la célèbre chanson (qui prend un coup de jeune), mais cette philosophie de vie de l’ours perdure et prend du relief, avec quelques zones d’ombre. Les prises de vue sont magnifiques, époustouflantes, réalistes (elles feront peur aux tous petits). Et la psychologie des personnages est plus fine et intéressante, ce qui augmente l’intérêt pédagogique du film.


Tu ne tueras point *****
Mel Gibson
Avec Andrew Garfield, Vince Vaugh
2h11. Adultes et grands ados


Pendant la Seconde Guerre mondiale, portrait d’un jeune américain, confronté entre son désir de servir sa patrie et sa croyance. Il refuse de porter une arme et de tuer. Mais il choisit tout de même de s’engager, comme infirmier. Pendant la bataille d’Okinawa, il sauve des dizaines de vie. Il serait dommage et idiot de réduire ce film à un hommage à un pacifique objecteur de conscience. Il y a beaucoup de choses dans ce film (qui nous permettent d’ailleurs de pardonner à Gibson son usage abusif des ralentis et son côté baroque).

C’est d’abord l’histoire d’un gamin, avec ses drames et son histoire d’amour. Mel Gibson, d’une manière très à l’ancienne, capte et met en lumière la force du couple. Si religieux qu’il soit, comment Desmond aurait-il pu tenir sans cette bible offerte par Dorothy, et sans cesse cette photo d’elle ?

Ensuite, c’est l’histoire d’un homme et sa conscience, au milieu d’autres hommes et leurs consciences. L’évolution des personnages est passionnante, aucunement linéaire mais réaliste. Dans cet univers de caserne, il n’y a ni bons ni méchants, mais des hommes et leurs convictions, qui vont apprendre à vivre et exprimer leurs convictions, dépasser les contradictions apparentes et former corps. Un passage est révélateur : le dialogue sur la Bible entre Desmond et son capitaine, qui lui dit : « Je crois aussi en ce livre. Mais comment faire quand vos valeurs sont attaquées ? » Desmond joue la carte de l’humilité : « Je ne sais pas ».

Pour finir, c’est la grâce. Au milieu du chaos. Dans cette boucherie (filmée de manière sauvage), Desmond sauve des vies. Sa conviction prend vie et le dépasse, elle quitte le domaine du personnel (qui peut tendre vers l’égocentrisme) pour rentrer dans la dimension du réel. Il quitte sa propre volonté, s’abandonne à la volonté de Dieu et obéit. Et il est littéralement porté par la grâce. Au final, c’est un film à la fois léger et fragile, vigoureux et massif, violent et pacifique : à l’image de nos vies, de nos engagements et de nos combats ?

Relire la critique d’Aleteia ici.


Le pape François **
Beda Docampo Feijoo, Eduardo Giana
1h44. Adultes et grands ados


Lors du conclave de 2005, Ana, une journaliste argentine, qui ne connaît rien à la foi et à l’Église catholique rencontre le cardinal Bergoglio. Dans les années qui suivent, ils se rencontrent à plusieurs reprises. Puis, lors d’un nouveau conclave, il est élu pape.
Ce film a les défauts de ses qualités. Le film est construit autour de deux axes, inégaux. D’un côté, quelques retours en arrière (type flashback) sur le parcours du Pape. Ceux-ci s’avèrent malheureusement décevants : on aborde des sujets passionnants (son béguin pour une femme formidable lorsqu’il est séminariste ; ses actions durant la dictature) mais pour les laisser en plan la plupart du temps. Seule la naissance de sa vocation est intéressante. D’un autre côté, les rencontres entre cette femme et le futur pape, qui sont très intéressantes, abordant de près la personnalité de Bergoglio. À chaque rencontre, il se passe quelque chose de fort, de simple, de juste : d’évangélique. C’est tout de même une belle manière de découvrir le Pape (incarné par un acteur formidable), de comprendre ce bonhomme atypique et de désirer vivre l’Évangile.

Relire la critique d’Aleteia ici.


Sully ***
Clint Eastwood
Avec Tom Hanks
1h36. Adultes et ados


Le 15 janvier 2009, suite à la perte des deux moteurs de son avion, le commandant Sully, et son co-pilote, font amerir leur airbus sur l’Hudson, le fleuve traversant New York. Aux yeux du monde entier, il est un héros. Mais autorités et compagnies d’assurances enquêtent sur le bien-fondé de cette décision.

Souffrant d’un manque de rythme, ce film est tout de même très réussi. Retour sur la fabrique d’un héros, qui n’a fait que son job, et qui peine davantage à gérer engouement populaire et suspicions judiciaires. Tom Hanks est décidément le Monsieur héros ordinaire d’Hollywood. Et l’humain capable du meilleur. Petit jeu : dans des petits gestes, regards ou paroles, cherchez bien : il y a beaucoup de héros dans cette histoire.

 


Steve Jobs ***
Danny Boyle
Avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Jeff Daniels
2h02. Adultes et grands ados


Retour sur les coulisses de trois lancements de produits phares inventés par Steve Jobs, du Macintosh en 1988 à l’iMac en 1998. À quelques minutes du direct, tout explose : les grandes visions mégalo, les problèmes d’égaux, la vie privée et les grands changements de carrière.
Monté tel une pièce de théâtre en trois actes, le film se savoure par sa remarquable écriture et ses dialogues tous deux signés du maître Aaron Sorkin, et servis par d’excellents acteurs. La description de Jobs et de ses relations conflictuelles, habilement concentrées sur 5 personnes, fait ressortir l’aspect pathologique de son insociabilité. Et pourtant… quelle exceptionnelle capacité de création !


Spotlight ***
Tom McCarthy
Avec Michael Keaton, Rachel McAdams, Liev Schreiber, Mark Ruffalo, Stanley Tucci
2h08. Adultes


Une équipe de journalistes d’investigation décide d’enquêter sur des prêtres accusés de pédophilie. Ce qu’ils vont découvrir et révéler est inimaginable.
Beaucoup de choses interviennent dans ce film, inspiré et proche de l’histoire vraie. Pour le besoin du spectacle, il s’éloigne de la lenteur d’une enquête de terrain et de longue haleine, pour prendre les formes d’un thriller efficace. Mais c’est aussi un drame sur les origines et les conséquences de la pédophilie. De plus, le film aborde une vraie réflexion sur les attenants et désastres d’une omerta. Et, permettez ce jeu de mot : c’est criant. Des membres de l’Église, ceux-là mêmes qui auraient dû vivre l’Évangile, se taisent, protègent les coupables et n’apportent aucune parole aux victimes. Des journalistes, ceux-là mêmes dont le métier est de ne pas se taire, n’ont pas cherché, en sont restés au fait divers et se sont tus.
Toutefois, attention : c’est glauque, et il faut avoir une sérieuse espérance en l’humanité ; et pour les croyants, un amour éprouvé de l’Église.


L’âge de glace 5 – les lois de l’univers ***
Mike Thurmeier, Galen T. Chu
1h34. Tous


Sid, Manny, Diego et tous leurs proches font face à une pluie de météorites. Pour survivre, ils partent dans une incroyable aventure. Quel plaisir de retrouver ces personnages hilarants et attachants. Nouveauté de cet épisode : les paysages exotiques aux couleurs chaudes jamais exploitées alors dans la saga. Le scénario est un peu faible, mais il conviendra aux petits, et surtout il est rattrapé par des dialogues pétillants et des aventures bien rythmées. Oui, décidemment, ils sont givrés !


Zootopie ***
Byron Howard et Rich Moore
1h48. Tous


Le rêve de, Judy, petite lapine, est de devenir policier. Elle croit son rêve devenu réalité quand elle est recrutée dans la police de Zootopie. Aidée d’une petite crapule, Nick, elle va devoir affronter un gigantesque complot visant à éliminer une partie de la ville.
Qualité extrême de l’animation, humour explosif mais pour toutes les générations, une belle bande-son, un rythme parfait… Et pourtant, il y a un petit quelque chose qui dérange, empêche une quatrième étoile, et écarte le film du chef d’œuvre : la morale guimauve flirtant avec le ridicule.


Cézanne et moi ***
Daniel Thompson
Avec Guillaume Gallienne, Guillaume Canet
1h57. Adultes et grands ados


Retour sur l’amitié fusionnelle, passionnée, violente et belle entre Paul Cézanne et Emile Zola, deux amis d’enfance devenus des monstres sacrés. Tout commence par une Provence digne de Pagnol avec courses, baignades et amitiés. Puis viennent la passion de l’art, de la politique, de la jeunesse et des femmes. Il part à Paris, et revient voir l’ami de Provence. Il part à Paris et revient chercher l’inspiration au pays. Il pourfend la bourgeoisie mais monte dans la bonne société, et puis reçoit son ami qui lui n’a pas changé. Porté par deux grandes “gueules”, ce film sonne authentique. Doutes et inspirations de l’artiste, grandeurs et misères de son art ou de sa vie (qui ne font qu’un), complexité de l’amitié, compromissions de la quête politico-artistique… passion sans raison. Et paradoxalement, en miroir inversé, cette histoire est aussi un vibrant et triste plaidoyer pour le pardon. Le pardon qui permet une nouvelle vie à toute relation.

Relire la critique d’Aleteia ici.

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