Le temps de l’Avent nous offre de grandes perspectives : celle de l’attente en est la plus précieuse.
Nous sommes entrés dans l’Avent. Le temps de l’attente avant la grande fête de l’incarnation. Le sommet de la vie chrétienne. Dieu nous aime tant que Son fils a pris la condition de l’homme jusqu’à la mort pour nous sauver de notre péché. Noël et Pâques sont indissociables. Déjà dans l’enfant de la crèche se trouve le martyr de la croix. C’est le même amour qui conduit Dieu à s’incarner dans le sein de la Vierge Marie et à se sacrifier sur le bois de la croix.
Notre espérance et notre joie découlent de ces deux événements vieux de 2000 ans. Nous sommes déjà sauvés !
Alors que signifie l’attente si déjà le salut nous est assuré ? Pourquoi veiller ainsi si tout est déjà advenu ?
Je ne suis pas théologien et je ne m’aventurerai pas à vous apporter une réponse approximative. Je vous partage simplement mon interrogation ainsi qu’une intuition : la solution se trouve peut-être du côté des fruits de l’attente !
Parce que s’il est une leçon que nous pouvons tirer de nos expériences d’Asie, c’est bien que l’attente est une expérience qui forge l’âme.
Les horizons de la contemplation
Quoi de mieux que l’attente pour détourner l’homme de son égoïsme naturel ? Son fruit, la patience développe en nous l’amabilité et l’écoute. Elle nous ouvre à notre prochain. Elle nous rend bienveillant. Qui a attendu au Cambodge la fin d’une mousson sait la solidarité des hommes dans ces cas là.
Quoi de mieux que l’attente également pour se détourner de ses fantasmes de toute puissance. Elle nous enseigne souvent que seul on ne parvient à rien. Nos mérites pèsent si peu face à la grâce et la force de la communion. Qui a attendu sur un bord de route après un accident en Birmanie sait combien est dur le sentiment d’impuissance et grand le soulagement quand l’aide vient d’un inconnu.
L’attente aussi nous ouvre les horizons de la contemplation. Qui a attendu au milieu des rizières perdu dans la campagne laotienne un hypothétique bus sait les vertus qu’elle enseigne. L’attente rapproche les hommes, délie les langues, ouvre au partage.
Peut-être est-ce pour cela que l’Avent est fait : nous permettre d’apprendre de l’attente. L’attente de l’avènement. L’attente d’une venue.
Parfois il y a aussi une attente cruelle : celle qui est déçue. Près de 700 enfants attendent un parrain pour les aider à aller à l’école. Aidez-nous à les soutenir sur www.offrirunparrainage.com.