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Pourquoi éduquer son enfant ?

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Mathilde de Robien - publié le 16/11/16
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“En quoi le fait de refuser que son enfant mette le pied sur la table participe-t-il à son éducation ?” On est mercredi, je déjeune avec les enfants, quand mon fils de 6 ans, dans une contorsion acrobatique propre aux enfants de cet âge, met soudain un pied sur la table, le sourire en coin et l’œil goguenard. Je lui demande d’ôter sa patte. Il obtempère — Du premier coup ! Incroyable ! et le déjeuner se poursuit. Mais je ne peux m’empêcher de me demander : en quoi le fait de refuser que son enfant mette le pied sur la table participe-t-il à son éducation ? Pourquoi est-ce légitime de remettre un petit peton taille 28 à sa place ?

En tant que parents, il arrive parfois, par lassitude ou exaspération, qu’on laisse tomber, qu’on baisse les bras et qu’on dise à l’enfant rebelle : « Après tout, fais ce que tu veux ! » Et pourtant, depuis le jour de sa naissance, nous avons endossé le rôle d’éducateur, et ce, jusqu’à ce qu’il sache voler de ses propres ailes. Éduquer est difficile et exigeant, mais si on aime son enfant, on lui doit ce service.

Que signifie éduquer ?

Éduquer ne se limite pas à gronder ou à sanctionner. Éduquer n’est pas dresser des enfants à être polis et sages. Éduquer n’est pas un acte égoïste posé dans le but de ressentir de la fierté par rapport à ses enfants. Éduquer, du latin ex-ducere, “guider hors de”, est un acte d’amour, un service désintéressé rendu à ses enfants, afin de les faire grandir, de les aider à utiliser à bon escient leur intelligence et leur volonté, de les rendre libres, pas au sens « qu’ils fassent ce qu’ils veulent, quand ils veulent » mais capables de se reconnaître dans leurs actes.

Pour cela, oui, il faut « agir » sur nos enfants : il faut être un modèle pour eux, il faut exercer une certaine autorité, légitimée par notre objectif, il faut recadrer si nécessaire, par amour pour eux. Le père Yannik Bonnet, père de 7 enfants, veuf, puis prêtre depuis 1999, définit le verbe aimer comme savoir ce qui est bien et bon pour l’autre et s’efforcer de le lui faire atteindre. Ex-ducere ! Si je résume, aimer, c’est éduquer ! Et éduquer, c’est aimer.

Oui, c’est difficile, parfois même ingrat. Éduquer exige d’être fort, pour tenir bon, d’être juste envers ses enfants, de se remettre en question (ai-je été trop dur ou trop laxiste ?), de maîtriser ses propres passions. Mais la bonne nouvelle est que c’est à la portée de tous les parents qui le veulent vraiment !

Pourquoi éduquer ?

Le père Yannik Bonnet, dans Les neufs fondamentaux de l’éducation (Presses de la Renaissance, 2010), définit trois finalités de l’éducation :

  • Le développement de la personnalité de l’enfant. Il est important que les parents mettent tout en œuvre pour que l’enfant acquière un « moi » fort, afin qu’il ne tombe pas à la merci de toutes sortes d’influences. Comment ? En lui donnant confiance en lui, dès le plus jeune âge : le féliciter lorsqu’il réussit à faire quelque chose tout seul, lui montrer qu’on l’aime et qu’il est digne d’être aimé, lui apprendre à s’aimer, communiquer après un échec…
  • La socialisation de sa personne. L’être humain est social par nature et par nécessité : il ne peut subvenir à ses besoins sans le concours des autres. C’est pourquoi il est nécessaire d’éduquer un enfant à la vie sociale en lui apprenant à accepter des contraintes, des règles, des interdits, à respecter l’autre, et à coopérer avec les autres en faveur du bien commun.
  • La transmission d’un sens de la vie, en vue du bonheur. Cela passe par :

1) Le travail, qui doit être perçu par les enfants comme quelque chose de positif puisqu’il contribue à l’humanisation du monde et, je l’espère dans de nombreux cas, à l’épanouissement de la personne.
2) L’exemple d’un amour vrai, qu’il soit filial, parental ou conjugal, qui donne sens à la vie et est source de bonheur.
3) Nos réponses à leurs interrogations philosophiques qui arrivent parfois très tôt !  sur l’origine de l’homme, la création, la mort, le mal… Et si Dieu était une réponse à tout cela ?

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